Tout n'a pas été écrit autour de Rabah Djenki, l'ex-DEC de Birkhadem (Alger) qui reste détenu malgré... Le procès de l'ex-DEC de Birkhadem et de vingt autres accusés de cinq graves crimes dont la dilapidation des terres agricoles au profit du béton restera dans les annales de la justice comme celui qui a le plus traîné en longueur (quatorze ans!) dans les tiroirs de la Cour suprême où étaient passés entre-temps trois présidents - Boutarène - Berradja et Boudi «3 B», pour atterrir sur le pupitre d'un autre immense magistrat Boualem Bekri «2 B» SVP. Les débats auront duré en tout (pauses comprises outre la lecture de l'arrêt de renvoi, deux heures) trente-quatre heures! Et tout cela pour arriver aux...délits. Car il faut préciser que Bekri est allé vers les délits seulement... Rabah Djenki, l'ex-DEC, qui voulait être jugé une bonne fois pour toutes et se débarrasser de ce fardeau mental, a écopé de 5 ans de réclusion criminelle ainsi que cinq autres condamnés alors que deux ont eu une peine assortie du sursis, le reste étant acquitté. Les avocats dans l'ensemble ont apprécié les débats menés de main de maître par un Bekri des grands jours alors qu'ils ont déploré que la Cour suprême ait statué à deux reprises à la suite des pourvois introduits (deux pourvois) autour de la chambre d'accusation dont les membres s'étaient mêlés les pédales, instructions contradictoires obligent. Après trois renvois au Ruisseau, Bekri était décidé jeudi dernier à se débarrasser de ce dossier où l'unique surprise aura été «l'absence morale et matérielle» de la partie civile qui a estimé qu'il n'y avait aucun préjudice. Cette position a froissé Sakhri le procureur général et contrarié le président qui, il faut le souligner, a été correct dans l'ensemble même s'il a tapé sur le mental de Djenki qui espérait au passage que le verdict allait couvrir la peine, sans pour autant changer quoi que ce soit le cours du dossier, de l'arrêt de renvoi et les avocats ont déployé d'immenses efforts. N'est-ce pas Maître Houcine Bouchina, Maître Nora Chelli - Ould El Hocine, Maître Tahar Kheyar et les autres défenseurs abasourdis qui n'avaient pas manqué de descendre en flammes outre les honteuses et sombres conclusions de l'expertise comptable faites par un enfant de la «maison finances». Avec beaucoup de sang-froid, Bekri a suivi sans trop se faire du sang d'encre de Chine les Bourbouna, Mekasser, Azouaou Mahiout, Chenti, Keddam, Yahia Aïssa et autres Makhloufi qui ont d'ailleurs réussi à tirer leur épingle du jeu et arrachant leur liberté grâce au sursis. Six mois d'emprisonnement. Il est vrai que ces «garçons» étaient liés par les graves accusations de complicité de dilapidation de deniers publics et conclusion de marchés contraires au respect de la loi. Il fallait vérifier... D'ailleurs, les crimes et délits qui étaient traînés aux chevilles de la vingtaine d'accusés et d'inculpés ont vu le ministère public réclamer des peines allant de trois ans de prison ferme à la perpet, estimant que les faits de l'époque étaient graves. Ah, ce vide juridique! Rabah Djenki, l'ex-DEC de Birkhadem que beaucoup de citoyens de Hussein Dey (commune d'où il est originaire) présentent comme un «brave - gentil - honnête garçon», mais avec une grand g... qui peut être une source inaltérable d'ennuis à ne pas finir... De toutes les façons, Bekri a bien conduit l'attelage sans faute... En outre, Djenki a beau mettre en avant la dure «période» de la «noire décennie rouge» et les énormes obstacles devant les nombreux chantiers, Bekri et le tribunal criminel resteront de glace durant l'interrogatoire de l'accusé principal. Ce qui a fait dire à un avocat non concerné par l'affaire qu'on «croirait facilement que les trois juges étaient épiés dans tout ce qui se disait ou se faisait, de quoi avoir la chair de poule! Des magistrats qui tiennent à la main droite la peine de mort ou la perpet et de la main gauche l'acquittement, qui ont le sentiment d'être surveillés, au moins par le représentant du ministère public et dans ce cas, ce serait malheureux qu'un collègue serre de près un autre... Mais la raison a voulu que de crimes, point. C'est fini. Le dossier Djenki est achevé. Djenki a écopé de 60 mois d'emprisonnement ferme. Il a déjà passé un bon bout à l'ombre avant de bénéficier de la liberté provisoire arrachée de haute main par des avocats à la...hauteur. Il lui reste juste de quoi rassurer son duo de feu d'avocats, Maître Amina El Adjabi et Maître Tahar Kheyar, ces phénomène de société qui ont eu la lumineuse idée de sortir la jurisprudence de la Cour suprême pour ce qui est du cas de Djenki qui a été acquitté pour les crimes retenus contre lui et condamné pour deux délits avérés et punis de 5 ans ferme et non de réclusion. C'est pourquoi dimanche dernier, les deux défenseurs ont saisi le parquet général d'Alger, connu pour sa célérité dans le traitement de lettres S.O.S. et autres appels désespérés pour corriger la bévue de l'administration des «Quatre Ha» d'El Harrach qui ont oublié que la prise de corps effectuée le mercredi dernier l'a été pour la criminelle, or, Djenki a été acquitté, d'où il faut impérativement aller vers les 5 ans écopés en qualité d'inculpé libre. C'est tout!