Le ministre des Affaires étrangères s'est entretenu le 2 mars à Alger avec l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Le diplomate américain qui ne désespère pas de mettre fin au statu quo dans lequel est plongé le dossier sahraoui entame sa seconde tournée dans la région depuis le début de l'année 2014. Des missions au bout desquelles il remettra son rapport au Conseil de sécurité qui doit voter une nouvelle résolution à la fin du mois d'avril 2014 pour renouveler le mandat de la Minurso. Un moment crucial car la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum est la seule opération onusienne de maintien de la paix à ne pas être dotée d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. Une pression énorme est exercée par les organisations internationales de défense des droits de l'homme pour que cette «anomalie» soit enfin réparée. Le Maroc s'y oppose farouchement. Les rapports d'Amnesty International de la Fondation Kennedy, d'Human Rights Watch, du représentant spécial de l'ONU contre la torture Juan Mendez...et du département d'Etat américain l'accablent de façon incontestable. C'est dans ce contexte que s'effectue le retour de M.Ross, avec comme objectif de réunir Marocains et Sahraouis autour d'une même table. «M.Ross nous a indiqué qu'il se rendra, fin février(2014 Ndlr), dans la région pour préparer une rencontre entre les deux parties en conflit, afin de relancer les négociations pour la décolonisation du Sahara occidental», avait déclaré le 5 février à l'APS, le président du Parlement sahraoui Khatri Eddouh, en marge de la 17e rencontre de la communauté sahraouie établie en Mauritanie, qui s'est tenue à Aghounit (territoires libérés du Sahara occidental). En ce qui concerne la question des violations des droits de l'homme, la situation n'a guère changé: les forces d'occupation continuent de réprimer les manifestations en faveur de l'autodétermination qui ont lieu dans les territoires occupés. Alors qu'au niveau international, la cause du peuple sahraoui a enregistré des soutiens de poids. «Le Royaume-Uni a une position claire sur cette question et nous soutenons l'autodétermination du peuple sahraoui» a déclaré, dimanche à Oran, l'ambassadeur britannique en Algérie, Martyn Roper, en marge d'une rencontre portant sur un programme bilatéral de partenariat avec de jeunes promoteurs algériens rapporte une dépêche de l'agence de presse officielle sahraouie datée du 2 mars 2014. Une délégation nigériane de haut niveau est quant à elle attendue dans les camps de réfugiés sahraouis, a indiqué la même source. «La délégation est conduite par la ministre d'Etat en charge de la capitale Abuja, qui remettra une aide humanitaire offerte par la Première Dame du Nigeria, Mme Patience Jonathan, aux femmes sahraouies dans les camps de réfugiés», a déclaré Oubi Bachraya Bachir l'ambassadeur de la République sahraouie auprès du Nigeria. Il faut rappeler que la tournée, du mois de janvier, de Christopher Ross avait été parasitée par la campagne de diabolisation, dirigée contre l'Algérie par le pouvoir marocain avec l'affaire des prétendues expulsions de réfugiés syriens vers son territoire. La venue du diplomate américain avait été précédée par une féroce campagne de désinformation, qui avait pour but de discréditer l'Algérie. «Pour contourner le handicap algérien, Christopher Ross a choisi d'organiser, début janvier, la prochaine rencontre en Suède dans l'espoir de soustraire, ne serait-ce que provisoirement, les négociateurs du Polisario à l'emprise algérienne et de les engager dans un débat libre et sans contrainte» avait affirmé le site pro-marocain Sahara News. Le Front Polisario lui a apporté un démenti cinglant. «L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, M.Christopher Ross, a l'intention de commencer une visite dans la région à partir du mois de janvier, y compris des réunions avec les parties impliquées; le Front Polisario et le Maroc, afin de faire avancer le processus de paix stagnant, en raison de l'intransigeance marocaine et l'évasion de ses obligations internationales», a précisé le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M'hamed Khadad dans une déclaration à l'agence de presse officielle sahraouie SPS. Christopher Ross avait finalement débuté son périple par Alger où il avait été reçu le 20 janvier par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra...Comme cette fois-ci.
