Cette semaine, plusieurs rassemblements et manifestations sont prévus dans de nombreuses régions à travers le pays. La rue algérienne semble vaciller entre le peu d'engouement pour la présidentielle et une dynamique de contestation. À peine 15 jours nous séparent du jour de l'élection présidentielle et la campagne électorale n'emballe pas grand monde. Le désintérêt est criant. En revanche, presque chaque jour une action de rue, un sit-in, une marche sont annoncés partout à l'échelle nationale. Cette semaine, plusieurs rassemblements et manifestations sont prévus dans de nombreuses régions à travers le pays. Effectivement, pour aujourd'hui un grand rassemblement est prévu devant le siège de la wilaya de Béjaïa. Ce rassemblement débutera vers 11 h et de nombreux slogans hostiles à l'élection présidentielle, qualifiée de «mascarade frauduleuse», seront scandés par les organisateurs. Demain, c'est à Annaba, à l'est du pays, qu'un rassemblement sera organisé en face du théâtre régional de la ville. A 11h aussi, les organisateurs invitent les habitants de Annaba à manifester en force son «rejet total de cette mascarade et de la présidentielle qu'organisent ces barons du régime en place», souligne-t-on. Samedi prochain, c'est à El Bayadh, situéeà 370 km au sud-est d'Oran, qu'une manifestation populaire sera organisée. Tout commencera à 10 h dans la localité de Labied Sidi Cheikh où des manifestants qui réclament «un changement radical et pacifique du système pour une Algérie moderne et démocratique» vont se rassembler à la place des Martyrs. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) instruit, à l'occasion du 34e anniversaire du Printemps berbère, tous ses bureaux régionaux à «s'exprimer le 15 avril par des marches populaires rappelant que l'officialisation de la langue amazighe et le respect des libertés démocratiques sont, à la fois, les conditions et l'accomplissement de tout projet à la mesure des sacrifices de notre peuple». Le RCD souligne, dans ce contexte, que cette revendication, largement partagée au sein de la société, «est ignorée ou dénaturée par des candidats à la veille d'une probable révision de la Constitution ou d'une période de transition à laquelle des patriotes s'attellent, d'ores et déjà». Il appelle ainsi tous les démocrates à «manifester leur solidarité pour l'officialisation d'une langue qui est l'un des fondements essentiels de l'Afrique du Nord». Pour sa part, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), dans une déclaration rendue publique ce lundi dernier, appelle les Algériens «à se mobiliser pour imposer pacifiquement une alternative démocratique, le respect des droits de l'homme, la consécration de l'Etat de droit, l'alternance au pouvoir et les libertés, toutes les libertés.» Dans sa déclaration intitulée: «Election présidentielle: une opération à contre-courant des aspirations démocratiques», la Ligue souligne que «cette échéance à l'instar des élections précédentes n'est pas conforme aux standards internationaux en matière d'élections libres, démocratiques et transparentes». Entre-temps, l'Algérie est paralysée jusqu'après la présidentielle: Front social en ébullition et la plupart des ministres sont en campagne.