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Le long chemin d'un mouvement pacifique
34E ANNIVERSAIRE DU PRINTEMPS BERBÈRE
Publié dans L'Expression le 20 - 04 - 2014

Les acquis sont fragiles au regard des décennies de combat
L'appel des anciens militants fera-t-il renaître le Mouvement culturel berbère, cet instrument de lutte fédérateur, de ses cendres?
Même si l'origine de la révolte du 20 avril 1980 remonte à la crise dite berbériste de 1949, la revendication de l'identité amazighe a commencé par s'affirmer au sein de la jeunesse au milieu des années 1970 sous l'impulsion de la nouvelle génération de chanteurs et d'écrivains engagés pour la cause. Cette jeunesse était encadrée par feu Mouloud Mammeri qui animait des séances de culture berbère à l'université d'Alger et se livrait à des recherches sur la langue. En mars 1980, un groupe d'étudiants de l'université de Tizi Ouzou invita Mouloud Mammeri à donner une conférence sur la poésie kabyle ancienne. Le wali de Tizi Ouzou de l'époque a décrété un arrêté interdisant la conférence et cela a viré à la révolte populaire. Ce furent les émeutes d'avril 1980, suivies d'une répression sauvage dans l'enceinte même de l'université de Tizi Ouzou, soldées par plus de 400 blessés, sans faire de mort, fort heureusement.
Une répression sanglante qui a conduit les animateurs de la révolte à créer le mouvement culturel berbère MCB. Un instrument de lutte fédérateur, non seulement pour revendiquer et promouvoir l'identité et la culture amazighes, mais aussi pour défendre les libertés démocratiques, dont l'ouverture du champ politique à l'opposition, notamment. Dès 1981, du fait de la réaction violente, l'année d'avant, du pouvoir algérien contre la Kabylie, cette journée a été placée sous le mot d'ordre de la lutte contre la répression. Béjaïa avait rendez-vous avec un autre printemps mouvementé qui est venu interpeller une nouvelle fois l'université, cette fois-ci comme projet d'implantation revendiqué, au coeur d'une exaspération populaire. La rue avait grondé contre le «détournement du projet universitaire de Béjaïa». Malheureusement, le semblant d'ouverture démocratique a eu raison du combat fédérateur du MCB, puisqu'en 1989, des animateurs du MCB décidèrent de créer un parti politique, le RCD. Ils avaient déclaré, à cet effet que «le MCB est mort, vive le RCD!». Les partis implantés en Kabylie, le FFS, le PST, le Pags, l'ORT, entre autres, avaient décidé de maintenir le mouvement. Ce fut alors la division. Trois tendances ont été créées, le MCB, Commission nationale, coordination nationale et rassemblement national. Ce qui n'empêcha pas la lutte pour la reconnaissance de la langue berbère, comme nationale et officielle, de continuer. Elle fut marquée en 1994 par la grève dite du cartable, qui dura une année scolaire et qui aboutira par la création d'un Haut Commissariat à l'amazighité.
Après la décennie noire qui a failli emporter l'état algérien, dont les coupables sont les islamistes qui voulaient imposer un état théocratique, la répression a de nouveau jailli, suite au décès du jeune Guermah Nassinissa. Un décès qui fut suivi par un embrasement de la Kabylie qui a fait 127 morts. Le 14 juin 2001, le déferlement de centaines de milliers (2 millions environ) de Kabyles sur Alger ébranla la capitale. Un immense espoir était né autour de la «plate-forme d'El Kseur», hélas, les résultats étaient en deçà des attentes. 34 ans après le déclenchements des émeutes d'avril 1980 à Tizi Ouzou, les acquis sont fragiles au regard des décennies de combats, de sacrifices en énergies et vies humaines. Il est utile de rappeler que tamazight n'a été constitutionalisée langue nationale qu'après la répression terrible qui s'est abattue sur toute la région de Kabylie au printemps 2001, et l'assassinat par les forces de sécurité de 126 jeunes manifestants. L'enseignement de notre langue maternelle est en régression. L'appel des anciens militants fera-t-il renaître le mouvement culturel berbère, cet instrument de lutte fédérateur, de ses cendres? La réponse nous la saurons dans un proche avenir.


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