Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammed Javad Zarif, a assuré hier que la majorité des Iraniens soutiendra un accord nucléaire en discussion avec les grandes puissances s'il respecte les droits de l'Iran. «Si l'accord respecte les droits de l'Iran et les demandes du peuple iranien alors il aura le soutien de la population», a déclaré M.Zarif lors d'une conférence de presse commune avec son homologue autrichien Sebastian Kurz, en visite à TéhéranS'agissant des conservateurs pessimistes à l'idée d'un accord nucléaire avec les grandes puissances, le haut diplomate iranien a affirmé que lui-même et «le président Hassan Rohani ne signeraient pas un accord qui ne tiendrait pas compte de ces exigences». «L'Iran n'est pas monolithique et ne le sera jamais. Nous en sommes fiers (...) Il y a ceux qui ne sont pas favorables à un accord pour des raisons politiques ou autres, mais en fin de compte ce qui importe c'est la position de la majorité de la population», a-t-il relevé. L'Iran et les puissances du groupe 5+1 (Russie, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, et Allemagne), ont signé fin novembre un accord intérimaire de six mois, entré en vigueur le 20 janvier, qui prévoit le gel d'une partie du programme nucléaire controversé iranien et une levée partielle des sanctions. Les deux parties ont entamé des négociations pour conclure un accord définitif permettant d'avoir l'assurance que le programme nucléaire iranien n'a pas de visée militaire et la levée en échange de toutes les sanctions imposées contre l'Iran et qui étranglent son économie. «On ne peut pas perdre cette opportunité. Un tel accord mènera à la stabilité et la sécurité dans toute la région. De plus il créera la confiance et aidera sur le plan économique car ce sera la fin des sanctions», a déclaré de son côté le ministre autrichien des Affaires étrangères. Vienne accueille depuis février, sur un rythme mensuel, les discussions sur un accord entre l'Iran et les grandes puissances qui pourrait clore une décennie de controverses sur le nucléaire iranien. Les deux parties doivent se revoir à partir du 13 mai. Selon Téhéran, l'accord doit permettre au pays de poursuivre son programme d'enrichissement, de maintenir le réacteur à eau lourde d'Arak. L'Iran est prêt toutefois à accepter des limitations de son programme d'enrichissement le temps de rassurer les Occidentaux sur ses visées scientifiques et non militaires. Téhéran acceptera également une surveillance plus approfondie de son programme nucléaire par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) basée à Vienne.
