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D'une transition à l'autre
LE GOUVERNEMENT INTERIMAIRE IRAKIEN INVESTI
Publié dans L'Expression le 02 - 06 - 2004

Aussitôt désigné, aussitôt investi, le nouveau gouvernement transitoire irakien va avoir du pain sur la planche.
C'est sur fond de recrudescence de la violence que la composition du nouveau gouvernement intérimaire irakien, - qui aura en charge les affaires du pays jusqu'aux élections générales de janvier 2005 -, a été annoncée. Au moment où les politiciens irakiens se mettaient d'accord sur les noms des personnalités devant conduire l'Irak à la souveraineté, des attentats étaient commis dans diverses villes irakiennes occasionnant la mort d'au moins une vingtaine de personnes.
Dans le même temps, à Bagdad, trois obus était tirés en direction de la «zone verte», quartier général de l'Autorité provisoire de la coalition (CPA) sans provoquer de victimes. Coïncidence que cette subite aggravation de la violence? C'est possible, mais cela indique surtout que le nouveau gouvernement transitoire se trouve investi d'une mission quasi insurmontable dans les conditions générales qui sont celles de l'Irak d'aujourd'hui : restaurer l'ordre et la sécurité. Tout un programme ! Quoique ce soit l'envoyé spécial de l'ONU, Lakhdar Brahimi, qui a donné, hier, lecture des noms du nouveau président de l'Irak et des deux vice-présidents, on relève que cela ne correspond pas au programme originel tracé par l'émissaire onusien quelque peu manoeuvré par le chef de l'administration américaine en Irak. C'est ainsi qu'ont été nommés respectivement président, M.Al-Yaouar, actuel chef de la présidence tournante du Conseil provisoire sortant, et vice-présidents MM. Al-Jaafri et Nouri-Shawis. Par ailleurs, M.Brahimi a laissé, au Premier ministre désigné, Iyad Allaoui, le soin d'annoncer la composition du gouvernement intérimaire composé de 33 ministres, dont de nombreuses nouvelles figures. Les postes-clés ont, toutefois, été conservés par leurs titulaires dans le Conseil transitoire sortant qui a été dissous hier. Le gouvernement irakien, immédiatement investi, n'aura pas eu finalement l'onction du Conseil de sécurité, ce qui relativise quelque peu son autonomie par rapport, notamment, à la puissance occupante américaine. De fait, jusqu'à la dernière minute, l'enjeu de la présidence a opposé les deux candidats sunnites Adnane Pachachi et Ghazi Ajil Al-Yaouar, ce dernier n'enlevant le pactole que du fait du renoncement à la dernière minute de M.Pachachi, lequel une fois nommé à la présidence, refusa le poste, laissant ainsi la place à son adversaire M.Al-Yaouar.
Dans sa première déclaration le président désigné de l'Irak, Ghazi Ajil Al-Yaouar a affirmé que sa priorité était de «restaurer la souveraineté» de l'Irak, indiquant : «Nous, Irakiens, voulons obtenir une souveraineté complète à travers une résolution du Conseil de sécurité afin de nous permettre de reconstruire une partie libre, indépendante, démocratique, fédérale et unifiée». Ces propos auraient eu, en fait, plus de poids et de crédit, si lui, et son gouvernement, avaient eu au préalable l'aval des Nations unies, ce qui leur aurait donné un viatique international par rapport à la coalition. Cela aurait, du même coup, renforcé le rôle de l'ONU qui semble bien n'avoir été rappelée par la coalition américano-britannique qu'en tant que pompier quand le contrôle de la situation en Irak avait commencé à lui échapper. Pour sa part, le Premier ministre désigné, Iyad Allaoui, s'est engagé à mener son pays à la démocratie, en déclarant à la presse : «Après 35 ans de régime tyrannique (...) nous commençons désormais notre marche vers la souveraineté et la démocratie». Toutefois, eu égard à la dégradation générale de la situation sécuritaire, il semble que la priorité du nouveau gouvernement transitoire soit celle de rétablir l'ordre et la sécurité, l'élimination des forces parallèles, l'imposition de la loi à tous. Le nouveau gouvernement intérimaire a-t-il les moyens de réussir là ou le Conseil transitoire, son prédécesseur, avait échou?
De quelles forces le nouveau gouvernement va-t-il disposer, ou posé autrement, quelles forces, indépendantes d'elle, la coalition est-elle prête à accepter, quand le projet de résolution déposé, la semaine dernière, devant le Conseil de sécurité reste très vague sur ce sujet et, à tout le moins, marque le fait que les forces d'occupation assureront eux- mêmes leur propre sécurité. Ce qui est totalement antinomique avec le principe de souveraineté que la coalition compte transférer le 30 juin prochain au gouvernement intérimaire irakien. En effet, de quel pouvoir va disposer le gouvernement irakien s'il n'a aucun droit de regard sur les forces militaires d'occupation, tant qu'il ne peut exister dans un pays «souverain» deux forces de sécurité indépendantes l'une par rapport à l'autre.
Soit la sécurité dépendra toujours des forces d'occupations de la coalition, soit celles-ci sont mises sous le commandement irakien. Ce que Washington et Londres refusent catégoriquement avec un bel ensemble. En fait quelle sera la marge de manoeuvre du nouveau cabinet irakien au plan de la politique étrangère, économique et, singulièrement, pétrolière si l'on excipe du fait que les Américains ont noyauté le secteur du pétrole qu'il ont totalement investi dès les premiers jours de l'occupation. De fait, les techniciens du pétrole américains ont débarqué en Irak dans les bagages de l'armée d'occupation américaine.
MM Al-Yaouar, président, Allaoui, Premier ministre, Zebari, chef de la diplomatie, Ghadbane, en charge du pétrole, Al Nakib, titulaire du portefeuille de l'Intérieur et Chaalane de celui de la Défense, vont avoir bien du souci à cohabiter avec la coalition, eux qui ont à gérer ces domaines de souveraineté.
Mais le temps est maintenant compté pour le nouveau gouvernement intérimaire, d'autant que le transfert de souveraineté du 30 juin risque de n'être qu'un faux-semblant, la coalition conservant la réalité du pouvoir. La manière avec laquelle la composante du cabinet Iyad Allaoui a été mise sur pied, mettant l'émissaire spécial de l'ONU devant le fait accompli, n'est pas faite pour accréditer la sincérité d'une passation de pouvoir qui reste encore à démontrer et à tester sur le terrain.


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