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Le crépuscule des émirs
LA NEBULEUSE TERRORISTE EN DECREPITUDE
Publié dans L'Expression le 26 - 06 - 2004

Le nouveau plan de lutte antiterroriste gagne en perfectionnement et en efficacité.
Depuis cette date, la stratégie suivie sur le terrain a permis aux forces engagées dans la lutte antiterrorisme de décapiter les principaux groupuscules encore en activité. On est passé des opérations de grande envergure, nécessitant un effort militaire considérable, pour pacifier des zones sous contrôle terroriste à une étape de ciblage zonal, destiné à empêcher l'implantation et le regroupement des groupes armés, Ouled Allel, Jijel ou Aïn-Defla et focaliser, ensuite, l'essentiel de l'offensive sur les noyaux durs et les têtes pensantes.
Stratégie redoutable qui a abouti au démembrement de la majorité des groupuscules.
Le tableau de chasse de ces derniers jours, est la preuve incontestable de l'efficacité du plan élaboré. D'abord, du fait de la rapidité de la réaction qui a suivi l'attentat perpétré contre un convoi de l'armée à Béjaïa, ensuite, par l'importance des éléments neutralisés, qui constitue l'essentiel de la direction du Gspc.
La présence du GIA, puis du Gspc et les conséquences du rapt des touristes européens, ont quelque peu accéléré la machine. L'affront subi par les autorités algériennes dans l'affaire des otages et l'offensive médiatico-politique des Occidentaux, imposaient le passage à un stade supérieur dans la lutte antiterroriste, d'autant plus que les Etats-Unis s'accommoderaient très mal d'une présence d'Al Qaîda dans le Sahel et plus tard, en Afrique du Nord, grâce aux appuis des chefs de la nébuleuse armée algérienne.
Pour preuve, l'élimination de Nabil Sahraoui et ses lieutenants, a été saluée le jour même par l'ambassadeur des Etats-Unis. Seul pays à s'être exprimé sur cette opération.
Toutefois, un répit est exclu pour l'instant car les autorités algériennes sont obligées de maintenir la pression si elles veulent laver l'affront et s'éloigner de la zone de turbulences. L'autre impact et pas des moindres, celui qu'aura cette élimination sur le moral des éléments armés, plus particulièrement les émirs zonaux ou de katibats et ses conséquences immédiates sur le devenir des groupuscules armés. L'histoire récente montre que la fin d'un émir et sa succession sont émaillées de règlements de comptes et luttes fratricides terribles.
Ce fut le cas pour tous les émirs nationaux neutralisés, dont le remplacement s'est fait sur fond de purges et d'exécutions sanglantes, au bénéfice des forces de sécurité qui n'auront pas à prendre des risques supplémentaires en menant la chasse aux rescapés, de concentrer l'effort sur un autre front, là où la cible est plus importante. Les groupuscules désorganisés, étêtés, sont pris en charge à un autre niveau, si d'ici là, les luttes intestines ne seront pas venues de ce qui reste comme effectif apte à représenter un danger. Ces opérations à double impact ont été déterminantes dans la destruction des structures terroristes traditionnelles et le confinement des résidus dans un espace géographique contrôlable et accessible aux forces de sécurité, contrairement à la situation qui prévalait entre 1992 et 1997.
On assistera peut-être au rituel classique avec l'annonce, dans un bulletin portant le sceau du Gspc, du nom du successeur de Nabil Sahraoui.
A priori, le choix se fera sur l'un des rescapés du noyau dur, comme c'est la tradition. A moins qu'un illustre inconnu ne vienne changer la tradition en vogue. Hypothèses. L'autre probabilité portera uniquement les signes d'une succession en gestation, elle se manifestera de manière violente, une action spectaculaire sur fond de lutte interne. Scénario qui s'est produit déjà par le passé, méthode d'auto-proclamation introduite par les anciens émirs du GIA, spécialistes et initiés réduiront leurs recherches sur la poignée de fidèles lieutenants encore en vie. A supposer que l'un d'eux n'ait été désigné déjà par l'ex-émir, au cas où il venait à disparaître et soit occupé par les préparatifs de l'allégeance et qu'il ne tardera pas à se manifester à travers un communiqué, une fetwa ou pire, un attentat contre les services de sécurité ou des ressortissants étrangers, afin de cadrer avec la dernière directive du Gspc.
L'autre cas de figure a pour nom Abdelkader Souane. La direction d'un groupe qui naîtrait de la fusion du Gspc et les Katibats du Gspd, dont il assume le contrôle, est une option envisageable. Cela dit, la différence d'approche, d'un point de vue tactique, doctrinal ou politique, est un obstacle à la concrétisation d'un tel projet. En outre, le profil de l'émir du Gspd et la stratégie adoptée jusqu'à présent, après 12 ans de maquis, le situe très loin du cercle des potentiels candidats à la succession de Nabil Sahraoui. A l'opposé des autres émirs de la nébuleuse armée, Souane n'appartient pas à la catégorie des desperados qui ont dirigé le GIA ou le Gspc. Enseignant de formation, responsable d'un établissement scolaire à Derrag, élu sur la liste du parti-dissous, lors des élections de 1991, bras droit, à côté de Benhdjar, de Sayeh Attia dit El-Khan, puis émir d'une branche dissidente du GIA, qu'il baptisa Djamaâ Salafiya li daâwa oua djihad. Depuis la formation de ce groupe, juste après la désignation de Djamel Zitouni à la tête du GIA, Abdelkader Souane, Benhdjar aussi, s'est démarqué de la logique meurtrière du GIA. Il marqua son opposition aux méthodes sanglantes et barbares de Djamel Zitouni et ses successeurs. L'éloignement des fiefs traditionnels du GIA lui permit de s'enraciner à l'intérieur d'un triangle situé sur l'Ouarsenis, englobant de vastes territoires des wilayas de Médéa, Aïn-Defla et Tissemsilt.
Une position stratégique dont il tira avantage pour contrecarrer les multiples et vaines tentatives d'incursion de son rival le GIA, grâce à sa connaissance du terrain, le contrôle des principaux points d'accès et les quelques relais qui lui sont restés fidèles. L'homme est connu, aussi pour son aversion à toute médiatisation de son action à l'exception d'un ou deux communiqués, celui où il exprimait son opposition à suivre la voie des chefs de l'AIS, à l'occasion de l'expiration de la date butoir de janvier 2000, puis en mai dernier, suite à l'assassinat de citoyens dans la région de Zoubiria, où il s'expliquera sur les circonstances de cet attentat et son refus d'entamer une quelconque négociation aboutissant à sa reddition.
L'anonymat semble être un choix stratégique, très payant en somme eu égard à la forte médiatisation de ces rivaux, aujourd'hui tous disparus. L'autre caractéristique de Souane, il applique une forme retouchée de la guérilla. Des actions ciblées contre les forces de sécurité, espacées dans le temps, plusieurs mois entre une opération et une autre et dans des zones qui se situent à la lisère de son «émirat».
Il y a enfin, cette constante et dans son discours, en se référant aux communiqués de janvier 2000 et celui d'il y a presque deux mois et dans sa stratégie, il demeure l'unique émir à défendre l'idée première du jihad, prônée au début de l'insurrection armée, sans faire la moindre concession ni dans le fond ni sur la forme. Une particularité qu'il a su préserver et prémunir contre toutes les influences qu'a subies la nébuleuse armée.
Va-t-il saisir l'opportunité de la vacance du poste d'émir national pour se placer sur le devant de la scène? Ou se contentera-t-il de son statut actuel? Ou est-ce l'occasion d'opérer un revirement de position et entamer une sortie honorable avant d'être pris en tenaille par les forces de sécurité d'un côté et le Gspc, amarré définitivement à Al Qaîda, de l'autre ? Ou... autant d'interrogations qui resteront en suspens tant que l'effort de guerre est concentré sur un autre front, loin de l'«émirat» de Derrag.


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