L'ONB fait exploser le Casif Sous l'oeil attentif de la ministre de la Culture Nadia Labidi, le groupe, sur initiative de l'Onci, s'est produit avec talent et énergie, clôturant ainsi en beauté la saison estivale. Ils sont venus, ils étaient tous là. Le groupe ONB a fait un tabac en ne dérogeant pas à son image festoyante d'artistes invétérés ricaneurs! 18 ans que ces brisquards de Barbès font la fête ensemble, se côtoyant et se chamaillant comme des enfants soudés d'une famille, qui ne se quittent que pour mieux se retrouver et donner le meilleur de leur union musicale. Pour ce dimanche 31 août 2014, le groupe s'est produit sur initiative de l'Onci clôturant ainsi en beauté la saison estivale. L'ambiance était à son comble dans les gradins alors qu'en bas de la scène étaient assis à coté de Souad Asla et M.Lakhdar Bentorki, directeur de l'Onci, la ministre de la Culture Nadia Labidi en personne qui est tombée sous le charme de ce groupe déluré qui n'a cessé de sauter et d'interagir avec ce public très chaud qui en redemandait encore à la fin du parcours. Car le temps n'a pas d'emprise sur l'Orchestre national de Barbès, encore moins lorsqu'il se produit sur scène. L'on a surtout envie qu'il égrène tout ses tubes, un par un, et de danser jusqu'à l'aube. A cette occasion unique d'ailleurs, l'ONB a joué pour la première fois quelques nouveaux morceaux de son nouvel album Dame de coeur où l'on trouve de très beaux duos avec des voix féminines, une façon de répondre aux accusations de misogynie du groupe.11 garçons dans le vent et de très belles voix de femmes, histoire de rééquilibrer les choses. Mais pas que! En tout cas, les 11 membres font la force du groupe sur scène car chacun parvient à maîtriser son rôle à la perfection créant une harmonie artistique preuve de leur maturité et leurs années d'expérience. C'est à minuit passé que l'ONB arrive sur scène présenté par un Toufik de radio Bahja qui n'a pas pris une ride lui non plus. Salam alikoum ya el hbab entonne comme d'habitude Kamel Tanfiche dans une intro bien colorée symbole du métissage musical du groupe. Le ton est d'emblée donné. «Le public t'es là? Tu as l'air fatigué? Je vais te provoquer... il faut lever les mains en l'air, n'ayez pas peur de bouger..»scandera tout de go Kamel, une vraie bête de scène, aux antipodes de l'image un peu timorée qu'il peut susciter de prime abord et c'est vraiment la surprise. Avec Mehdi Askeur, l'autre «ténor» du groupe, les deux font la paire et forment un duo d'enfer sur scène. L'un chantant en arabe, français et kabyle et l'autre dans un accent oranais à faire pâlir cheb Khaled de jalousie. Voir aussi Mehdi faisant pleurer son accordéon et chantant Loukan... rani nkassi est un pur délice tout comme Gouli yabba edjini. Méditerranée pour sa part, est un morceau survolté qui figure sur leur nouvel album. Un morceau qui respire la chaleur et le voyage. L'humour est lui au rendez-vous avec ce morceau, Wawa, qui parle d'amour entre un homme et une femme et de l'art de la séduction et de l'entraînement avec une façon de draguer bien exquise et décalée. Place après à l'incontournable Khalti H'lima et son chorus Baoûna, baoûna... rehaussé du son du karkabou et du saxophone. Soudani décline un peu la fièvre avec son relent gnawi qui gomme ainsi les frontières algéro-marocaines. Gamra du nouvel album Dame de coeur est un clin d'oeil au titre de Noujoum Essef. Le groupe a gardé le chorus mais a ajouté d'autres paroles racontant les péripéties d'un trabendiste qui fait l'aller-retour Algérie-Maroc pour gagner sa vie et le cycle de cette dernière comme l'argent qui vient et repart. Et le meilleur si l'on puisse dire est laissé pour la fin. Le morceau Alaoui est entonné insufflant effervescence et énergie au sein du public qui s'éclatera comme un fou lors d'une soirée unique qui a bien fait exploser le thermomètre. C'était aussi le cas faut-il l'avouer avec la formation Ferda de Kenadsa de Béchar qui a recréé une vraie atmosphère de hadra avec ses chansons spirituelles et leur aura mystique des plus revigorantes! Le ciel chargé se dissipera peu à peu pour laisser place aux bonnes ondes de cette formation qui servira au public un récital de cadence survoltée, avant de céder la place à la magie du groupe ONB qui affichera des sonorités venues du monde entier conciliant nos origines avec le reste de la planète. L'ONB, qui se plaît donc à fusionner de nombreux genres musicaux du Maghreb tels le chaâbi, le raï, la musique gnaoua avec des musiques du monde telles que la salsa, reggae, jazz, funk ou encore le rock, a prouvé de façon évidente son talent et son ouverture d'esprit inégalés, l'art étant en effet sans frontières! A très vite donc pour de nouveaux concerts en Algérie. L'on avoue n'avoir pas été complètement rassasiés, gourmands de bonne musique que nous sommes.