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L'ombre de Achour
PROCÈS DE MESSAOUD ZAYANE À LA COUR DE BOUMERDÈS
Publié dans L'Expression le 25 - 09 - 2014

Condamné en 2011 à Tizi Ouzou, à 12 ans d'emprisonnement ferme, Messaoud Zayane ex-commissaire de police recomparaît à Boumerdès.
Après un peu plus de 40 mois au Val d'Hydra, siège de la Cour suprême, le dossier dit «Messaoud Zayane» ce commissaire qui aurait fait les fruits «amers» d'une farouche lutte entre la PJ et les RG du temps de feu Ali Tounsi alors Dgsn qui avait la réputation de ne jamais lâcher les hommes qu'il plaçait pour des missions fondamentales dans la protection des biens et des personnes, mais qui a eu la «malchance» de fréquenter ce que les enquêteurs nommaient avec le sourire «l'inapprochable richard à histoires: Abderahmane Achour, repasse au tribunal, celui de Boumerdès.
En effet, que ce soit à Azazga face à Abdenasser Faoussi ou à Tizi Ouzou devant Abdelhalim Bezaoucha, le président de la chambre correctionnelle, Achour était l'épouvantail des procès. Abderahmane s'était défoulé à la barre allant jusqu'à bomber le torse pour affirmer que les cadeaux. - c'était son dada - et au plus haut niveau de l'Etat. «J'étais connu et estimé de tous, pourquoi donc allais-je me priver de rendre visite au Central ou au siège de n'importe quelle institution à des amis qui me rendaient des services rapidement, mais des services «propres»? s'était interrogé Achour à deux reprises, en première instance, mais en appel, Achour, la pièce maîtresse de ce sensible procès, était présent tout comme la Dgsn et le... Trésor public!
En mai 2011, les débats à Tizi étaient menés sous la pression de l'opinion publique qui ne pouvait pas admettre la situation de Zayane, que ses amis, proches et voisins présentent comme un véritable héros lors de la décennie «rouge» ou «noire» c'est selon qui l'a vécue.
«Réglement de comptes»
Pour sa famille, il a fait l'objet d'un regrettable règlement de comptes où il n'avait rien à faire. Dans la salle, les proches sont optimistes. Pour ses adversaires, ses dépassements commis sous l'ombre de feu Tounsi ne doivent pas rester impunis.
Un commissaire à la retraite s'était déplacé à Azazga et Tizi, juste pour voir si ce «monsieur est toujours arrogant à la barre!» Voyant sa tête, il quitte la salle pour Alger. Quarante mois après, les passions s'étaient apaisées avec les «12 ans d'emprisonnement ferme» infligés par la cour de Tizi Ouzou là où les cinq prévenus avaient connu autre chose. Les parties reviennent en 2014 en septembre, le 21, à Boumerdès après que la Cour suprême eut retourné le dossier que Tizi Ouzou n'examinera plus. «Le privilège de juridiction» persiste et les deux commissaires d'Alger ne peuvent en aucun cas être jugés au Ruisseau, Esplanade Emiliano Zapata, mais à Boumerdès où le trio de juges a mal fait de ne pas passer ce dossier de cinq heures de débats: «Il fallait une audience spéciale!» a protesté un avocat de Tizi qui a vu son affaire être renvoyée à cause de cette triste affaire. C'est inhumain que ces audiences de nuit noire et humide! Enrôlée durant le Ramadhan 1435, l'affaire a fait l'objet de deux autre renvois. Côté famille, c'est le stress de l'attente et la crainte d'un énième renvoi. Côté pouvoir, les clameurs se sont tues. La campagne de presse de 2009, date de la première audition de Messaoud Zayane est pour le moment absente. Un adversaire acharné de la justice des temps de Belaïz a changé d'avis depuis l'arrivée de Tayeb Louh: «J'ai la ferme conviction que ce ministre s'occupe d'autre chose. Je le vois mal appeler les juges et leur demander quoi que ce soit.» Ces juges ont sous les yeux un dossier des témoins qui ne viendront pas tous à la barre et surtout les quatre prévenus, mis en pièces durant les trois années de détention et les nombreux changements de pénitenciers en 36 mois vont devoir faire preuve de beaucoup de patience et de robustesse pour répondre aux nombreuses questions de la chambre correctionnelle de Boumerdès, des juges de métier sûrs de leur allant et surtout loin de toute pression, car selon un cadre du ministère de la Justice, cette audience publique n'a pas besoin d'être soupçonnée du seul fait que les procès-verbaux d'auditions seront là sur le pupitre des trois magistrats, lesquels ont été cool et n'ont jamais cherché des poux dans la tête, surtout qu'il n'y avait que Djamel Gasmi comme témoin à décharge et il a bien expliqué...
Franchement, la cour aurait pu entendre les prévenus, soit le matin tôt, soit l'après-midi. Or, la nuit, la fatigue a des effets sur les débuts surtout pour les malades...
Ce que reproche l'accusation commence par une enquête ouverte au niveau de la police judiciaire d'Alger contre Abderahmane Achour qui aurait dilapidé des milliards de dinars de la BNA. En trois jours, un rapport excellemment confectionné par Messaoud Zayane alors boss de la PJ blanchit entièrement Achour qui n'a pas que des amis...
Seulement, relève l'accusation, au lendemain de la délivrance du rapport de blanchiment du milliardaire, Zayane reçoit un véhicule flambant neuf payé par un chèque de...Achour. Le poisson était trop gros pour être avalé. Plus gros qu'une couleuvre dans la bouche d'une...souris! C'était parti.
Les enquêteurs qui avaient la confiance du ministre de l'Intérieur de l'époque, N.Y. Zerhouni travaillaient à l'aise, l'enquête avance. On découvre alors pas mal de «cadeaux». Une fête de circoncision du fils du commissaire a lieu dans un 5 étoiles? C'est Achour qui règle la note. Mais cette affirmation est loin en 2014. L'adjoint de Zayane a un 4 pièces à Kouba? C'est Abderahmane Achour qui règle Ababsa la propriétaire du domicile d'El Amel. Mais cette affirmation est loin en 2014. Et lorsque les deux flics sont présentés devant le fils de Bensrour, Ahmed Benmadani, les carottes sont cuites. C'était en 2011! A l'audience de Azazga, Faoussi le juge n'est pas près de faire des concessions. Les débats dureront tout le temps qu'il faudra pour aller vers la vérité. Or, à Boumerdès, le «bâton» a disparu. A Tizi aussi, Benzaoucha n'y va pas avec le dos de la cuillère! Les 12 ans ferme sont confirmés. Messaoud Zayane, Yassine Oussaâdit, Zemmouri et Slimani recomparaissent face à la chambre correctionnelle de Boumerdès pour corruption et abus de pouvoir, faits prévus et punis par les articles 48, 225 alinéas 2, 32, 33, 38, 50, 51, 55 de la loi 08-01 du 20 février 2006 sur la prévention de la corruption et les articles 126 - 128 du Code pénal. Une chose est certaine: après plus de trois ans, l'opinion publique n'a pas encore oublié comment deux commissaires de police étaient tombés alors qu'ils avaient connu les honneurs et les «fleurs» de la Dgsn rudement secouée durant les années 2006 - 2010 avec l'incompréhensible mise à l'ombre du directeur de l'Ecole supérieure de police de Rostomia, Hadj Merzouk Dridi, qui a de tout temps crié à la pose de peaux de bananes par le labo de Châteauneuf entre autres.
Le procès de ce dimanche a vu une brochette de défenseurs venus pour leur rôle et ce, malgré le carton «jaune» brandi par Nacéra Bouchni, la présidente de chambre royalement encadrée par Belbey et Lazaâr avec tapi, dans le somptueux fauteuil du ministère public, Djillali Bellalla revenu de vacances, pimpant et prêt à participer à toute l'audience avec son monstrueux rôle.
Le carton jaune brandi avait trait à la non-acceptation par la cour des plaidoiries fastidieuses et donc stériles: «Je vous préviens, Maîtres, la chambre ne permettra aucun écart.»
Quelques avocats venus d'Alger, de Tizi et de Blida font une moue éloquente quant à la manière dictatoriale. Une avocate de Boumerdès, comme pour ne pas être en reste, nous confie: «Ce n'est pas réglementaire comme avertissement. Je plaiderai le plus longtemps possible et tout le temps que dureront mes arguments et il y en a, la preuve? la Cour suprême a cassé.
Maître Abdelaziz Hemdani, Maître Attef d'Aghnouch, Maître Dim Moudjari, Maître Samir Freha sont constitués en faveur des deux commissaires. A l'appel de leurs noms, vers les
18 h, les prévenus avancent avec une mine plutôt potable. Ils n'ont même pas ressenti la légère secousse tellurgique de 14h55. Il est vrai que la secousse de la détention de plus de quatre ans est plus ressentie. Le trio de magistrates dont la réputation de droites juges propres a dépassé les limites de la cour de Boumerdès dont les juges ont eu la «coquille» de Tizi. Il y a deux détenus Abderahmane Achour n'est pas concerné cette fois par les débats. Tant mieux pour la suite du dossier qui se voit ainsi allégé. Maître Chenaïf est debout à la droite de Yassine, le second détenu n'est pas en bonne santé. Maître Hemdani introduit une question préjudicielle. Les témoins sont absents. C'est dire si la tension a baissé. Les tambourins ont été «troués» et les trompettes sont à...Ariha (Jéricho). Les passions aussi ont fait leur effet.
Lettre anonyme
L'anecdote de cette journée est que Abdenasser Faoussi de Azazga qui a jugé ces prévenus a quitté Alger pour les Lieux Saints à 6 heures du matin et le procès a débuté 12h plus tard. Djillali Bellala, le procureur général réplique aux questions préjudicielles. Il est calme et ne semble pas du tout excité.
C'est sa nature. Surtout qu'il était à la tête de Hussein Dey, cette véritable «cour», c'est dire...
Zayane aussi parle lentement. Nous étions loin de Azazga en 2011.
Il explique les misères subies avant qu'on ne l'embarque pour le balancer dans un tunnel qui leur fera oublier tous ses actes de bravoure. «J'ai été victime d'une lettre anonyme alors que j'étais chef de sûreté de Tipasa.
Un poste que j'ai obtenu par la seule voie de mon travail» dit-il très calmement avant de débiter la liste de cadres indélicats qu'il a envoyés en taule.
Il rappelle que le rapport positif rédigé sur Achour l'avait été suite à la réception d'une lettre favorable de la banque. «Ils m'ont même affirmé que c'était un bon client!» et d'ajouter que même les gendarmes avaient rédigé un bon rapport sur lui. Le procureur général de Blida de l'époque avait classé l'affaire. Zayane parlera longtemps. Il répondra à toutes les questions de la présidente avec beaucoup de détails. Après la première demi-heure, Maître Attef Aghnouche, un de ses avocats, lui tend une bouteille d'eau.
Il siffle une toute petite gorgée, de quoi évacuer le stress, né des douloureux souvenirs. Il fait son CV en étalant la liste de tous les malfaiteurs et terroristes qu'il avait mis hors d'état de nuire.
Il dresse même son patrimoine des plus maigres. Le détenu a réussi à se laver de toutes les accusations qu'on lui aurait collées. «Je suis un enfant de la cité Maya de Hussein Dey.» Ses avocats feront un boucan insupportable. Yassine Oussadit, le second prévenu a été vite été entendu. Les témoins Zemouri, Gasmi et Slimani ont eux aussi bien répondu aux questions. Bon signe pour la suite...
Bellala, le procureur général, a tenté de jouer son rôle de poursuivant en balançant une gerbe de questions relatives aux relations existantes avec Abderahmane Achour descendu en flammes par Zayane Qui a même parlé de faux exécutés pour l'exécuter, lui Mesaoud Zayane honoré par les plus hautes instances du pays.
Têtu de par sa fonction le parquetier entre dans les détails. Zayane tient bon: «Oui, notre enquête a conclu que Achour était un bon client de la banque et qu'il étalait beaucoup de garanties immobilières et matérielles» a martelé Zayane qui respire bien, contrairement à Azazga et Tizi Ouzou.
Debout, vers les 19h30, Djillali Bellala, le procureur général, sort l'artillerie lourde pour fustiger les deux prévenus en évoquant tous les témoignages figurant sur les procès-verbaux signés par Abderahmane Achour dont l'ombre a plané sur les débats qui en étaient à la deuxième heure. Il dit vouloir faire court et cesse l'acharnement puisé dans les attendus de Azazga et Tizi même si le trio de Bouchni a tout repris à zéro «sans l'élément enfonceur et le trouble-fête Achour présenté comme un bienfaiteur à intérêt, car étant le roi du donnant-donnant».
Il réclame l'aggravation des peines (12 ans) car 20 ans d'emprisonnement ferme avaient été demandés à Azazga et Tizi. Intervenant le premier, Maître Hemdani Abdelaziz évoque le droit, pas plus. Il a rappelé brièvement le pourquoi du «casse et renvoie» de l'arrêt de Tizi. L'avocat a préféré se défouler sur les notes des juges de la cour de Tizi Ouzou. Il a même tiré le chapeau à la Cour suprême pour sa vigilance et sa compétence.
Comme ses confrères, Maître Kheyar, Maître Daghnouche Attef, Maître Moudjari, Maître Chenaïf, Maître Samir Freha et Maître Hamdani Abdelaziz, le défenseur a déploré qu'une minable lettre anonyme ait causé tant de dégats avec, en prime, un témoignage de science-fiction pondu par un Achour sur qui tout a été bati. Maître Kheyar criera fort.
«Les biens acquis par les deux commissaires de police existaient avant même que l'on évoque les milliards supposés de Achour» s'est écrié Maître Hamdani qui a parlé d'un diabolique montage et l'amalgame ni d'un désir de vengeance terrible. Avant que le trio n'annonce la date du verdict.
12 octobre 2014, Maître Tahar Kheyar a vidé ses tripes autour de ce qu'il a appelé la liquidation sans rémission de cadres de la police que le corps a définitivement perdus et à jamais SVP!».


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