La grève de la police, observée hier avec une marche et un grand rassemblement devant le siège de la sûreté de la wilaya Excédés par leurs conditions de travail qu'ils ont qualifiées «d'insupportables», des centaines de policiers manifestent dans la rue. Hier, le décor était étonnant quand des agents du service de maintien de l'ordre, déployés dans la région du M'zab, ont baissé leurs matraques pour prendre la place des manifestants. Ils ont organisé une marche devant la wilaya, ponctuée d'un sit-in devant le siège de la sûreté de wilaya de Ghardaïa. Le but de cette marche était d' «attirer l'attention» de leur tutelle sur leurs «conditions de travail». Ces policiers protestataires, pour la plupart issus d'autres wilayas du pays, ont exprimé pacifiquement leur «désarroi» sur leurs «conditions de travail» marquées par des attaques au cocktail Molotov des émeutiers à Berriane et l'interdiction à ces policiers d'utiliser la force «pour se défendre». Cette action est jugée de grave par les observateurs, estimant que les policiers n'ont pas le droit à ce genre de manifestation. Les faits sont d'autant plus graves qu'ils interviennent à un moment où des citoyens de la région s'affrontaient entre eux et ces agents de l'ordre avaient pour devoir et pour mission d'intercéder entre eux. Des affrontements, rappelle-t-on qui ont engendré la mort de deux citoyens, un par arme blanche et un second par balle, selon des témoignages sur place. Plus grave encore, les policiers rebelles auraient, selon l'agence officielle APS, discuté avec leurs responsables hiérarchiques exigeant, par conséquent, la présence du ministre de l'Intérieur. «Nous interpellons le ministre de l'Intérieur sur la situation catastrophique que nous vivons dans la région marquée par des émeutes», ont-ils scandé durant leur sit-in, selon l'APS. Le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, a rassuré les agents du maintien de l'ordre à Ghardaïa, qui ont protesté hier, contre les attaques dont ils ont fait l'objet au cours des dernières 24 heures, que toutes leurs préoccupations seront prises en charge. Selon un communiqué de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), le général-major Hamel a rencontré lors de sa visite à Ghardaïa, les agents de maintien de l'ordre dont «certains lui ont fait part de leurs préoccupations, notamment après les attaques dont ils ont fait l'objet au cours des dernières 24 heures». «Trois policiers ont été blessés dans ces attaques mais aucun décès n'a été enregistré comme il a été rapporté par certaines parties», précise la même source. Lors de la rencontre, M.Hamel a rassuré les policiers quant à la «prise en charge de toutes leurs préoccupations», rappelant que le policier est «l'homme du sacrifice et reste exposé à des risques pendant l'accomplissement de sa noble mission». Il a en outre, précisé que la Dgsn poursuivait «sa mission avec abnégation dans le cadre du strict respect des lois de la République». Le directeur général de la Sûreté nationale s'est rendu à l'hôpital de la wilaya où il s'est enquis de l'état de santé des policiers blessés. Les agents du maintien de l'ordre de la wilaya ont «salué l'intérêt particulier exprimé par le responsable de la Dgsn pour la prise en charge de leurs préoccupations socioprofessionnelles», ajoute le communiqué. Des heurts entre les forces de l'ordre et des jeunes ont éclaté avant-hier, dans la localité de Berriane (45 km au nord de Ghardaïa). Ces heurts entre jeunes de cette localité sont survenus, suite à l'interpellation par les policiers de jeunes présumés «incendiaires». Des jeunes cagoulés ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, avant que la situation ne déborde, créant un climat d'insécurité dans la localité. Un important groupe de jeunes a attaqué des policiers en faction devant la résidence du chef de daïra, avec des pierres et des cocktails Molotov, causant l'incendie du fourgon de police et deux autres véhicules.
