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Lorsque les choses font bien le hasard!
RETOUR SUR LA TUERIE DE CHARLIE HEBDO
Publié dans L'Expression le 15 - 01 - 2015

Un attentat qui a ébranlé la France
l'attaque du Charlie Hebdo était préparée ailleurs que par les Kouachi qui ne sont que les doigts qui ont appuyé sur la gâchette.
Ce que nous avons l'habitude d'entendre c'est que «le hasard fait bien les choses». Pour une fois changeons donc et disons que, de nos jours, «les choses font bien le hasard». Ce n'est pas un coup de tête, ni une sorte de tentative de différenciation idiote mais juste parce que, effectivement, c'est la tendance qui est en train de prendre forme et même de prendre place sur le fauteuil de la gestion, aussi bien lorsqu'il s'agit de gérer les affaires des citoyens dans un pays quelconque que quand il est question de garder le contrôle sur la gestion de certains événements dont la dimension dépasse les territoires nationaux.
La stratégie de la poubelle, dont il nous est arrivé de parler à plus d'une reprise, consiste, en gros, à trouver aux solutions qu'on veut appliquer, les problèmes adéquats. Cette stratégie est, de plus en plus, de mise de nos jours pour justifier des actes à venir à mener par les Etats, si bien que, dans un réflexe d'apprentissage visible, les gens ont appris à ne plus regarder là où les choses ont lieu mais toujours à se demander pourquoi elles ont eu lieu et, surtout, à chercher ce qui va en découler ou, carrément à le deviner.
Ceux qui, il y a aucune cinquantaine d'années nous disaient que la foule n'a pas de mémoire ont désormais tort car les bases de données et la facilité de l'accès à celles-ci ont fait que la foule d'aujourd'hui a, non seulement, une mémoire mais aussi une intelligence qui la fait puiser dans cette mémoire pour développer un comportement donné dans certaines situations qui n'ont pas encore eu le temps de se produire.
Des hasards trop anormaux
Sans revenir aux attentats du 11 septembre et toute la zone d'ombre qui les a entourés et qui a donné lieu à un discrédit total de la thèse officielle, nous allons rester sur l'attaque du XXIe arrondissement qui a eu lieu ce mercredi 07 janvier 2015 dans le siège du journal Charlie Hebdo.
Le jour même de l'attaque, nombreux étaient les internautes, les journalistes, les intellectuels et les observateurs qui avaient signalé des choses pas très normales et qu'il ne sert à rien de passer en revue ici, comme l'oubli étonnant de la carte d'identité, l'incroyable entrée dans le bâtiment alors que la porte avait un code, la rue entièrement déserte, etc. Et ces «erreurs» anachroniques ont fait dire alors à certains que l'attaque du Charlie Hebdo était préparée ailleurs que par les Kouachi qui ne sont que les doigts qui ont appuyé sur la gâchette, les outils d'exécution d'une stratégie qui les dépasse de loin. On ne revient pas sur la synchronisation des événements dans des endroits différents de Paris pour donner une certaine ampleur à la chose mais il semble que, premier hasard étonnant, l'endroit dans lequel devait se dénouer l'affaire était une épicerie casher, ce qui devait ajouter un peu d'antisémitisme à l'horreur.
Le second hasard, tout aussi étonnant est celui qui a fait que les accusés (on utilise le mot accusés car il n'a pas encore été prouvé qu'ils étaient les vrais assaillants) soient des Français mais d'origine musulmane car, en France, on ne traite pas tous les Français de la même manière. Il y a ceux qu'on protège et il y a ceux qu'on jette dans la rue!
Le troisième hasard, plus étonnant encore, a voulu que ces jeunes musulmans soient connus par les services de sécurité. Des individus à problèmes dont la disparition «ne ferait pleurer personne».
Le quatrième hasard, encore plus étourdissant, c'est que ces jeunes ont flirté avec l'Etat islamique ou El Qaîda et cela suffit pour affirmer qu'ils avaient eu des liens avec tous les diables et tous les mauvais démons sur terre. Encore une fois, leur disparition, si elle venait à avoir lieu, ne serait «pas ressentie comme une perte».
Le cinquième hasard, stupéfiant, c'est qu'avec les frères Kouachi, il n'y a eu aucune négociation engagée par les services français ou par ceux qui allaient donner l'assaut. Depuis quand procède-t-on de la sorte? Le sixième hasard, désarçonnant, c'est que Hayet Boumediene, la compagne, la complice, la collègue de Coulibaly (personne ne semble connaître réellement sa relation avec lui) a disparu sans laisser de traces ou, plutôt, en laissant des traces qui ne mènent nulle part. Est-il possible qu'aujourd'hui, entre la France, l'Italie et la Turquie, que quelqu'un disparaisse sans qu'on puisse situer son itinéraire et précisément ses déplacements, d'autant plus qu'il le fait avec un billet d'avion en son propre nom?
Si l'on devait donner notre lecture de tous ces hasards peu communs, dont la probabilité qu'ils se produisent tous est infime et dont la probabilité pour qu'ils se produisent simultanément est encore beaucoup plus réduite, nous dirions tout simplement que ce ne sont pas des hasards mais des éléments additionnés minutieusement, un à un, pour provoquer, justifier ou permettre quelque chose de suffisamment important. Rien ne dit que les frères Kouachi étaient effectivement sous les cagoules. Mais il se peut qu'ils le furent. Nous ne le saurons jamais avec assurance du moment que les services français avaient jugé «inutile» de mener des négociations avec eux alors que, partout dans le monde on essaie de prendre vivants ce type d'individus d'autant plus qu'ils peuvent mener à des réseaux dont les services ne savent probablement rien. Nous ne saurons jamais qui avait laissé tomber la carte d'identité (est-elle seulement la bonne) d'un des frères dans la voiture pour que la police la retrouve et justifie l'extrême rapidité avec laquelle elle a reconnu les coupables. Nous ne saurons jamais, non plus, qui leur avait donné l'ordre de s'arrêter à l'épicerie juive pour pouvoir refermer derrière eux le piège mortel. Quant à Hayet Boumediene, elle semble bien jouer un rôle beaucoup plus complexe du moment que tout la montre, jusqu'à preuve du contraire, comme l'élément infiltré, l'indicateur, dont on veut faire oublier l'existence pour quelque temps.
Ces événements auxquels on pourrait ajouter beaucoup d'autres ont permis à la France d'être la victime pendant quelques heures d'un terrorisme assassin, barbare et sanguinaire. C'est cette image qui a été cultivée par les médias qui, d'un coup, se sont mis à sonner les clairons. Le renfort n'a pas attendu puisque l'humanité représentée par cinquante pays a été dans les rues de Paris pour une marche jamais égalée dans ce genre de situation. Mais était-ce suffisant pour permettre à l'Etat Français de passer à autre chose? Apparemment non car il fallait que le lien entre ces assassinats et ce qu'on veut faire soit clairement montré ou démontré. C'est pour cette raison que, avec du retard et certainement après avoir été relancé, El Qaîda du Yémen a revendiqué les attentats de Charlie Hebdo. N'est-ce pas que la presse
disait que l'un des frères Kouachi avait été au Yémen? Voilà donc la preuve, la confirmation des hypothèses de travail des services français et la justification de ce qui va suivre, mais voilà surtout l'autre hasard tout aussi désarçonnant que les précédents.
Tous reconnaissent le hasard anormal
Le «hasard anormal» est reconnu par les Français eux-mêmes. Ils l'appellent seulement, pour certains, «coïncidence du calendrier» et, pour d autres, «hasard du calendrier». Le 14 janvier 2015 L'Express écrivait cette belle phrase sur son site Web pour rappeler un certain hasard: «Coïncidence de calendrier (souligné par nous), il y a près de quatre mois, les députés avaient appris l'exécution d'Hervé Gourdel par des terroristes se réclamant de l'organisation Etat islamique (EI) alors qu'ils étaient réunis en séance extraordinaire pour un débat -sans vote- sur l'engagement militaire français contre l'Etat islamique. La période de quatre mois est significative car la Constitution française oblige le gouvernement à «demander l'autorisation au Parlement pour prolonger une intervention militaire au-delà de quatre mois». Autrement dit, pour que la France ne soit pas obligée de rappeler ses troupes qui sont en train de bombarder les soldats de l'EI en Irak, le gouvernement de Valls se devait d'obtenir l'autorisation du Parlement, chose qui n'était pas acquise vu que la majorité n'est plus là où elle devait être et surtout que, la première fois déjà, les parlementaires avaient soumis leur accord à un ensemble de conditions et, soupçonnant quelques non-dits, «les députés, qu'ils soient de droite ou de gauche, se posaient tout de même beaucoup de questions». (1)
L'attaque du siège de Charlie Hebdo, les prises d'otages et la marche de Paris sont donc venus simplifier les choses au gouvernement Valls mais, tiennent à préciser les médias français «C'est (...) le fruit d'un hasard du calendrier (encore une fois souligné par nous) puisqu'il (le vote du Parlement, note de nous) était prévu depuis plus d'un mois (2). C'est le huitième hasard anormalement aligné avec tous les autres comme des planètes en conjonction!
Le verbe doublement transitif
Ainsi les évènements de cette deuxième semaine de janvier ont légitimé le vote avant qu'il n'ait eu lieu. Ils ont facilité la chose à Valls qui n'était pas assez sûr de convaincre la droite plus forte cette fois d'autant plus que, depuis le Yémen, El Qaîda aurait revendiqué la tuerie du XXIème dans une vidéo, selon les médias qui le crient sur tous les trottoirs. Ainsi, et grâce au hasard (encore une fois), la presse note que «Le vote en faveur de la prolongation était acquis d'avance. Le consensus sur la lutte contre l'EI ne pouvait être que renforcé alors qu'un des auteurs du carnage à Charlie Hebdo, Chérif Kouachi, avait participé à une filière de recrutement pour l'Irak et que le preneur d'otages du magasin casher, Amédy Coulibaly, se réclamait de l'EI et demandait l'arrêt des frappes françaises en Irak.(3)
La messe est dite! Les cartes sont découvertes et l'assassinat des journalistes de Charlie hebdo va motiver les parlementaires de tous bords pour prolonger la mission des soldats français. Les parlementaires socialistes ont compris que «Vaincre les armées djihadistes dans leur sanctuaire, c'est en partie couper l'alimentation du terrorisme sur notre sol. Cela ne suffit pas, mais c'est un élément particulièrement important» () alors que ceux de droite ne manqueront pas «dans les circonstances actuelles», de voter par l'affirmative (4).
Jusque-là, nous avons compris le problème et nous avons compris la première solution mais dans ce cas particulier, il semble que nous ayons deux solutions la première immédiate et la seconde à plus long terme. C'est comme, dans la langue arabe, «el fi'l el mouta'addi» (verbe transitif qui nécessite deux compléments d'objet direct.)
La deuxième solution c'est quoi? Là est la grande question à laquelle nous ne manquerons certainement pas d'avoir réponse dans les jours ou semaines à venir(5). En attendant, il est un peu trop étonnant que tant de hasards anormalement anormaux soient réunis en une seule semaine en un seul et même endroit, à moins que ce soient les choses qui fassent bien le hasard.
Références
(1) (2) (3) (4) (5) http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/les-questions-que-pose-l-intervention-de-la-france-en irak_1578872.html#IcWBhBRIw9rjgQus.99


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