L'Algérie «accompagne les efforts de sortie de crise à la demande des Libyens» Le dialogue politique inter-libyen est déjà à un stade très avancé, puisque plus de 200 acteurs de la crise libyenne ont été reçus en toute discrétion, ces derniers mois à Alger. C'est officiel et c'est même les Nations unies qui l'annoncent: le dialogue inter-libyen débutera la semaine prochaine à Alger. «Une réunion de représentants de dirigeants et militants politiques libyens se tiendra la semaine prochaine en Algérie dans le cadre du processus de dialogue en Libye», a révélé, mardi dernier, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unsmil). Après cette rencontre, a indiqué la mission sur son site, une autre réunion se tiendra à Bruxelles et regroupera des représentants de municipalités libyennes. La mission a également convoqué une troisième réunion qui concernera les chefs de tribus et d'autres responsables de la société civile libyenne. Toutefois, faut-il le préciser, toutes ces rencontres entrent dans le cadre du processus du dialogue inter-libyen initié par Alger. Une réponse claire et nette des Nations unies pour ceux qui essayent de perturber le bon déroulement de ce dialogue en affirmant que certaines parties veulent le déplacer vers Rabat! En fait, la réunion de Rabat, apprend-on de sources proches du dossier, ne regroupera que quelques parlementaires libyens. «Elle n'a rien à voir avec le dialogue inter-libyen», précisent les mêmes sources dont les affirmations sont confirmées par le communiqué de l'Unsmil. Il paraît donc évident que ces rumeurs sont une énième tentative du voisin marocain de faire capoter le dialogue inter-libyen initié par Alger. Comme cela a d'ailleurs été le cas avec le dialogue inter-malien où le roi s'était impliqué en personne, pour faire échouer la paix au Mali. Mais le résultat ou plutôt l'échec de ce sabotage, le monde entier l'a constaté la semaine dernière à Alger...! Le jeu trouble de Mohammed VI n'y change rien, la diplomatie algérienne est enclenchée... Car, il faut savoir qu'Alger mène depuis plusieurs mois des rencontres très discrètes avec tous les protagonistes de cette crise, excepté bien sûr, les organisations classées comme terroristes par les instances internationales. «L'Algérie a eu des contacts avec toutes les parties libyennes, et reçu beaucoup d'acteurs libyens sans distinction, à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels par les Nations unies», a avoué, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. «Nous nous sommes beaucoup investis, et inscrivons nos efforts dans la recherche d'une solution politique pour la Libye. Nous avons durant ces dernières semaines, pour ne pas dire ces derniers mois, énormément investi, nous l'avons fait dans la discrétion la plus totale, nous avons reçu plus de 200 acteurs libyens à Alger», a précisé M.Messahel. «Il y a eu des rencontres à Alger entre des ailes opposées, des rencontres secrètes qui parfois ont abouti à des accords signés entre les parties, et nous continuons à nous investir dans ce dossier», a ajouté le ministre délégué. «Il y à un consensus chez les Libyens. Pour eux, il n'y a pas de remise en cause sur l'Unité nationale et l'intégrité territoriale de la Libye même s'il y a des approches différentes sur la manière d'y parvenir», a-t-il expliqué. «La rencontre qui aura lieu dans les tout prochains jours à Alger va réunir tous les leaders politiques et les chefs des partis politiques reconnus en Libye, sans distinction, à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels par les Nations unies», a-t-il assuré. Le dialogue politique inter-libyen est donc déjà à un stade très avancé. On pourrait même bientôt assister à la création du gouvernement d'unité nationale, prôné par l'Algérie et soutenu par les Etats-Unis. «La réunion des jours qui viennent est extrêmement importante et va être le déclic vers la création de ce gouvernement», a souligné Abdelkader Messahel. Le ministre a également insisté sur le fait que les pays du voisinage convergent sur l'idée que «la présence terroriste de plus en plus importante en Libye fait que la lutte contre ce phénomène devient une priorité», a-t-il dit, avant d'affirmer qu'il n'y avait pas de divergences entre l'Algérie et l'Egypte sur cette question. M.Messahel a aussi rappelé la coordination sur la question libyenne avec plusieurs autres pays, dont «l'action principale est de faire en sorte que les Libyens aient un seul agenda pour l'avenir de leur pays, maintenir la cohésion du peuple Libyen, préserver son unité et s'engager dans un processus de cohésion qui va lui permettre de construire ses institutions». «Ce même agenda concerne les pays voisins et des grands partenaires qui ont des intérêts directs ou indirects dans ce pays», a précisé le ministre délégué. Il s'agit de soutenir les efforts des Libyens, et de défendre l'intégrité territoriale de la Libye, a-t-il réitéré avant de rappeler que l'Algérie «accompagne les efforts de sortie de crise à la demande des Libyens». En termes plus clairs, Messahel rappelle que l'initiative algérienne en Libye qui consiste en une sortie de crise à travers le dialogue, a trouvé le consensus chez nos voisins et surtout chez les grandes puissances de ce monde. Ce qui d'ailleurs a pu être confirmé avec les sorties récentes de tous les grands dirigeants de la planète pour apporter un soutien indéfectible à l'Algérie pour son initiative de paix en Libye. Les bruits de bottes qu'on commençait à entendre aux alentours de la Libye, ont donc été «assourdis» par le leadershisme de l'Algérie. Cet îlot de paix entouré d'une ceinture de feu et de flammes continue donc d'exporter la paix et la stabilité chez ses voisins... Campagne humanitaire de l'Algérie En plus de son initiative politique, l'Algérie est en train de mener une campagne humanitaire en faveur du peuple libyen. «L'Algérie a déjà acheminé plus de 300 tonnes d'aides humanitaires aux Libyens ainsi qu'une aide en médicaments et en matériel médical», a indiqué, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Notre pays ne ménage donc aucun effort pour que nos voisins retrouvent la stabilité et puissent enfin revivre en paix...
