Toute intervention éventuelle de l'OTAN en Libye devrait s'inscrive dans le cadre d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, où l'Espagne siège pour un an, a souligné jeudi le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Manuel Garcia-Margallo. M.Garcia-Margallo, particulièrement inquiet face à la situation en Libye, a reçu jeudi à Madrid le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, avec lequel il s'est entretenu de la sécurité régionale. Des frappes ont déjà été menées par l'Otan en mars 2011 dans le cadre d'une résolution de l'ONU destinée, selon ses promoteurs, à protéger les civils de la répression de Maâmar El Gueddafi, mais certains pays membres du Conseil de sécurité, notamment la Chine et la Russie, avaient considéré qu'elle allaient au-delà du mandat de l'ONU. Livrée aux milices depuis sa chute de Maâmar El Gueddafi la même année, la Libye est le théâtre de combats entre factions mais aussi entre milices et forces pro-gouvernementales. Elle est désormais aussi le théâtre d'attaques revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Mais «toute intervention de l'OTAN en Libye, un type d'intervention qu'il est prématuré d'envisager à ce stade, exigerait (...) une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies», a déclaré le chef de la diplomatie espagnole. «Il appartiendra alors à l'Alliance de prendre la décision la plus convenable en vue d'obtenir la stabilité de la Libye, qui est une question urgente». «Ce n'est plus une question de mois, mais de semaines», a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d'aller vite car la situation «met en danger la stabilité de toute la région, à nos portes». L'Otan a annoncé par le passé son intention de doubler les effectifs de ses troupes pour les porter à 30.000 soldats dont une force de réaction rapide de quelque 5000 hommes qui devrait être opérationnelle en 2016. «Cela nous permettra d'être davantage préparés pour affronter les menaces venant à la fois de l'Est et du Sud», a déclaré son secrétaire général Jens Stoltenberg, en évoquant la situation en Ukraine et dans le Nord de l'Afrique.