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Il pleuvait des milliards à l'agence de Chéraga
PROCÈS EL KHALIFA BANK
Publié dans L'Expression le 24 - 05 - 2015


Une des agences de la défunte El Khalifa Bank
Le fait marquant de ces deux témoignages est en rapport avec cette commission de 1%, versée aux cadres des entreprises qui ont confié leur trésorerie à El Khalifa Bank.
Au deuxième jour de l'audience des témoins, du procès El Khalifa Bank, l'assistance est plongée dans un flou énorme. A travers les déclarations des témoins, il semblerait que les pratiques bancaires universelles ont changé, que les procès-verbaux du juge de l'instruction sont devenus discutables, et que les trous financiers enregistrés au niveau de la caisse principale et dans différentes agences de cette banque sont devenus de simples décaissements. A titre d'indication, il faut savoir qu'en termes bancaires, une écriture comptable entre siège doit être débouclée sous 48 heures. Dans le cas contraire, sa valeur constituerait un trou financier. Or ce qui va suivre, va complètement à l'encontre de ce principe de base.
Questionné sur les autorisations de crédits sans supports administratifs, Tahar Lamkadem, directeur de l'agence El Khalifa de Chéraga, explique que pour lui, les comptes débiteurs n'étaient que des décaissements passagers. Il explique dans ce sens, que l'agence de Chéraga recevait tous les dépôts des autres agences, puisque la caisse principale n'était pas encore opérationnelle. A ce titre, elle était la seule habilitée à effectuer des versements à la Banque d'Algérie. Il précisera que Abdelmoumène venait régulièrement à l'agence, mais qu'il n'avait jamais assisté, ni à des retraits, ni à des négociations de sponsoring. Le juge Antar lui rappellera que le liquidateur avait fait état de plusieurs comptes débiteurs, non régularisés, d'un nombre d'écarts de caisse, d'intérêts perçus sur souscription de bons de caisse.
Le deuxième témoignage
Ceci en plus de plusieurs sponsorings avec des clubs de la division 1 et 2 et celui de l'Olympique de Marseille. A cela, le témoin ressortira son joker, à savoir, le dépassement passager et la régularisation informatique tardive des comptes. Quant aux négociations des sponsorings, il avancera qu'il en était totalement étranger et que c'est la direction de la section sports de la banque, qui en avait la charge.
A cela, le procureur général interviendra, en rappelant au témoin que cette section sportive n'existait dans aucune autre banque, privée ou publique. Encore une fois, le témoin ressort son leitmotiv, il n'avait pas assisté à ces négociations.
De la même façon, le témoin était dans l'incapacité d'expliquer les six virements qu'il avait reçus sur son compte sous forme de prêts, et dont la trace du remboursement n'est toujours pas établie.
Le deuxième témoignage de la journée, fut des plus étranges. Le directeur d'agence d'Oran, Khers Hakim ne semble être au courant de rien. Il tiendra une seule position tout au long de son témoignage.
«Je n'ai jamais reçu Abdelmoumène, je n'ai jamais parlé avec lui, je n'ai reçu aucun ordre de sa part», indique-t-il. Il niera en bloc toutes ses déclarations auprès du juge d'instruction. Il déclare avoir reçu à plusieurs reprises Baïchi Fouzi, trésorier principal d'El Khalifa Bank, pour des retraits destinés à des sponsorings.
Il avoue également qu'une personne inconnue s'est présentée à l'agence, qu'elle avait appelé Abdelmoumène par téléphone de son bureau. Suite à quoi, il s'est exécuté en lui confiant la somme de 2 millions de dinars pour sponsoring. Il niera, quand le juge lui signifie que les sponsorings et les dépôts des entreprises étaient accompagnés de commissions de 1% sur leurs valeurs. Et que cette somme était versée aux responsables qui effectuaient les dépôts. Le témoin précisera, lors de sa convocation à la direction en 2003, qu'il n'était pas au courant du trou de la caisse principale. Il ajoutera que pour son agence, il ne s'agissait pas de trou financier, mais d'écritures non débouclées. Le procureur général résumera ses propos et indiquera qu'il s'agissait de 32 opérations de ce genre, soit 1 059 liaisons sièges non débouclées.
Le fait marquant de ces deux témoignages est une dérive qui ne dit pas son nom. Et pour cause, cette commission de 1% versée aux cadres des entreprises qui ont confié leur trésorerie à El Khalifa Bank, a été gauchement maquillée par des écritures comptables qui n'ont aucune équivalence en caisse, en terme bancaire cela s'appelle un «détournement».
A la reprise des auditions, dans l'après- midi, le juge Antar accélère la cadence et reçoit en premier à la barre le responsable de la commission des oeuvres sociales du ministère de l'Education nationale.
Rapidement, il expliquera que le versement de 500 millions de dinars à El Khalifa Bank, était décidé par la commission en raison d'une baisse soudaine du taux d'intérêts de la BEA (Banque extérieure d'Algérie), où les oeuvres sociales de l'éducation étaient domiciliées, passant de 17% à 2%.
825 millions de failles en écritures comptables
Il avouera avoir bénéficié d'une carte de transport gratuit sur Khalifa Airways, mais que cela était normal, le secteur de l'éducation, en raison des multiples formations à l'étranger, avait établi une convention dans ce sens. Lui succédera à la barre, Menad Mustapha, directeur général adjoint à la Cnas. Comme son prédécesseur, il évoquera le même argument, à savoir le taux du CPA qui avait accusé une chute de 21% à 5%. Suite à quoi, le conseil d'administration avait pris la décision de confier 10 milliards de dinars à El Khalifa Bank. Il précisera que malgré les tentatives de récupérer cet argent, avant l'éclatement de l'affaire, l'administrateur rejettera le chèque établi à cet effet.
Pour sa part, le directeur général de la Casnos, Boubedra Hassan, apportera plus d'éclaircissements. Il déclarera que 12 milliards de dinars ont été versés à El Khalifa Bank, pour regrouper les recettes de la Casnos. Il ne nie pas avoir reçu en son absence une carte de thalassothérapie, et affirme n'avoir aucun lien avec la formation de pilote de son fils, et ce, malgré l'insistance du juge Antar sur le fait que cela pouvait être en relation avec les versements effectués à El Khalifa Bank
Par ailleurs, le témoignage de Benyoucef Yousfi, le contrôleur principal d'El Khalifa Bank, fut le plus éloquent de la journée.
Et pour cause, M.Yousfi est le seul témoin qui ne soit pas accusé et emprisonné dans cette affaire, et aussi le seul à avoir respecté la déclaration faite au juge d'instruction. Il révélera au juge qu'il avait régulièrement effectué des inspections aux agences et à la caisse principale, sauf que cette dernière fut annulée sur ordre de la direction générale. Il précisera qu'il avait alors établi un rapport faisant état d'une grande anarchie dans la gestion des agences, du fait que ces dernières présentaient des décaissements sans autorisation.
Pour toute réponse, il recevra l'ordre de stopper ses inspections, et de ne plus adresser à la direction générale ses rapports. Suite à quoi, il dira qu'il fut affecté à l'inspection de Khalifa Airways, car ses inspections dérangeaient les gens de la direction générale. Questionné sur l'état de la gestion de la caisse principale, il confirmera l'existence de 825 millions de failles en écritures comptables et une absence totale d'un état des écritures en suspens. En outre, il ne cache pas avoir bénéficié d'un prêt social, mais indique qu'il l'avait obtenu en toute légalité, et qu'il l'avait remboursé.
Pour le juge Antar et le procureur général, une interrogation de taille restera en suspens au terme de cette journée. Ils n'ont reçu aucun élément d'information pour expliquer la chute brusque des taux d'intérêts des banques publiques, par rapport à celui qu'offrait El Khalifa Bank. Pour bon nombre d'observateurs, le taux d'intérêt des banques étant du ressort de la Banque d'Algérie, les prochains témoignages pourraient apporter une réponse.


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