Boudjemaâ annonce le retour de l'Algérie sur la scène juridique internationale    Graves accusations à l'encontre des prestataires de service !    «Les tentatives d'écraser la cause palestinienne n'ont fait que renforcer sa légitimité et sa légalité»    Ouverture du Salon de l'industrie de transformation des produits alimentaires et agricoles ''Alimentario''    De profondes réformes structurelles s'imposent pour l'Algérie pour assurer sa sécurité et sa paix sociale    Campagne de sensibilisation de la femme rurale entrepreneure    « Le sionisme considère le génocide comme une arme de guerre tout à fait admissible »    Attaques israéliennes avec des drones visant la flottille d'Al-Samoud    Football féminin-U20 : La sélection algérienne poursuit sa préparation à Sidi Moussa    Qui veut taire les origines de Dembélé ?    Al-Wakrah SC : L'Algérien Berkane en tête des buteurs    Ouverture de l'année universitaire 2025-2026    Le déploiement des équipes médicales de soin à domicile se poursuit    Saisie de près de 13 kg de kif traité et de plus de 3 kg de cocaïne en août dernier    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribution    Adieu à une légende du cinéma    Festival du Malouf à Constantine Le charme turc sublime la 3e soirée    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Résiliation de l'accord entre l'Algérie et la France relatif à l'exemption réciproque de visa    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    Football: Rabehi préside une cérémonie de distinction des clubs algérois sacrés pour la saison 2024-2025    Programme TV - match du mercredi 29 août 2025    Programme du mercredi 27 août 2025    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



"Je ne voulais pas faire du cinéma"
CLAUDIA CARDINALE, ACTRICE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 07 - 06 - 2015


L'oeil toujours pétillant et le sourire éclatant
A 77 ans elle pète la forme. Boulimique, elle n'arrête pas d'enchaîner les rôles au cinéma avec 152 au compteur et encore d'autres projets au menu. Claudia Cardinale, cette grande dame du cinéma, à qui la vie a souri un jour en Tunisie, était l'invité de classe du Festival international du film arabe d'Oran qu'elle a assurément rehaussé de sa présence. Affable et souriante elle répondra à nos questions dans le lobby de l'hôtel Le Méridien où sont descendus la plupart des invités prestigieux du festival...
L'Expression: Vous êtes ici à Oran à la faveur du Festival international du film arabe. Quelles sont vos impressions? C'est la première fois que vous venez à Oran?
Claudia Cardinale: Oui c'est une première pour moi. Je ne suis jamais venue à Oran. Mais moi je suis de l'Afrique du Nord, de Tunisie. Je connais bien le Maroc, mais pour l'Algérie, c'est la première fois que je viens. Donc je suis très contente de venir ici parce que les gens sont formidables.
Vous avez été Miss Tunisie à l'époque...
Oui mais c'était un accident. je ne m'étais pas présentée. J'étais avec ma maman car le consulat est italien. Il y avait que des filles qui étaient sur le plateau et tout d'un coup, un homme me prend par le bras, il me met sur les planches et hop je deviens la plus belle Italienne de Tunisie! Les autres étaient furieuses car elles s'étaient présentées contrairement à moi. Avec ça on m'a donné un prix au festival de Venise et je suis arrivée en bikini et djelaba, alors qu'il n'y avait pas encore de bikini en Italie. Et tous les paparazzis me photographiaient et me demandaient de faire du cinéma. Moi, je ne voulais pas faire du cinéma. J'étais avec ma maman, parce que j'étais très jeune et quand je suis montée dans l'avion j'ai lu les journaux où c'était écrit «la fille qui refuse de faire du cinéma» (rires).
Et pourtant, vous en avez fait beaucoup depuis...
Je suis arrivée à 152 films, et je continue à tourner.
Mais qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis?
Ils ont commencé à obséder mon papa avec les télégrammes et à la fin il a cédé. Et en plus, ça a commencé en Tunisie. J'avais 16 ans et René Vautier et Jaques Barrati sont venus devant mon école.
Moi j'étais une sauvage. Dès que je les ai vus, hop je suis partie! Je ne voulais pas faire du cinéma. Je voulais devenir exploratrice. Et j'ai réussi avec mon métier puisque j'ai tourné partout: l'Australie, l'Amérique, l'Amazonie, etc.
Comment fait-on quand on devient comédienne? Comment faire pour incarner facilement un personnage sans aucune formation?
Moi je suis du signe bélier. Je suis très forte. D'ailleurs, presque tous les acteurs sont du signe bélier. Il y a Marlon Brando, un tas d'acteurs français, c'est incroyable. Je citerai Jean-Claude Brialy, Belmondo.
Vous avez joué dans de grands films réalisés par de grands auteurs, auprès de grands acteurs, notamment Alain Delon dans Le Guépard... De grands metteurs en scène, Visconti, Fellini et j'en passe...
Oui. Il y a un tas de films que j'ai faits un peu partout, notamment en Russie avec Kalatozov. Ce qui est comique est le fait qu'il fallait que je me transforme. J'étais russe. Et la chose incroyable qui s'est passée pendant ce film. J'étais avec un acteur. On était censé être des amoureux. On était sur la glace et enlacés et on descendait la montagne jusqu'en bas. Quand on est arrivé en bas, on a dû emmener l'acteur à l'hôpital. Les autres ont dit, bon alors elle est née en Afrique et elle est vivante et toi non! Le pauvre acteur, toute l'équipe était furieuse contre lui. C'était formidable. Je l'ai revu il n'y a pas si longtemps. On m'invite souvent à Moscou. Je ne l'ai pas reconnu. On était très jeunes à l'époque. Il est devenu metteur en scène et producteur, c'est très important.
Avec du recul, quel regard portez-vous sur votre riche carrière?
Moi je ne voulais pas faire du cinéma. Ce qui était pour moi terrible c'est que ma soeur, blonde aux yeux bleus, très belle, voulait faire du cinéma. Je ne voulais pas lui voler la vedette. Elle a commencé dans un film et on l'a vite éliminée. J'en étais désespérée.
Vous avez pris goût. C'est dû au star-système ou à l'argent qu'on gagne?
Je gagnais très peu. J'étais sous contrat. Comme une petite employée, j'étais payée au moi, presque rien. Et quand j'ai rencontré le seul homme de ma vie qui est le père de ma fille, Pascal Squiteri, il s'est rendu compte que je n'avais aucun sou à la banque, il m'a dit: «Avec tous les films que tu as faits, tu n'as pas d'argent?»
Pendant 13 ans j'étais sous contrat à l'américaine, tu es payée comme une petite employée. La chose qui m'a intéressée est que dans la vie on ne vit qu'une seule fois et moi j'en ai vécu 152. J'ai fait la pute, la princesse, femme du peuple, la révolutionnaire, j'ai tout fait.
Mais quel est le personnage qui vous a été taillé sur mesure?
Je n'ai pas envie de faire des trucs à moi. J'ai envie de me transformer devant la caméra. Mais pour faire ce métier, tu dois être très forte à l'intérieur sinon, quand tu sors tu ne sais plus qui tu es.
C'est le conseil que vous donneriez à une débutante qui veut se lancer dans le cinéma?
Absolument, tu dois être l'Autre devant la caméra.
Quelle est votre actualité en matière de tournage en ce moment?
J'en ai beaucoup. J'ai tourné en Autriche. Deux films américains et là j'en ai d'autres encore au programme.
Avez-vous suivi l'actualité cinématographique mondiale dont Cannes récemment?
Oui il y a eu beaucoup de films italiens mais on n'a pas voté pour eux. La presse en était scandalisée car le cinéma italien a reçu beaucoup d'applaudissements. Je ne suis pas triste pour eux. Les règles du jeu sont comme ça. Ce qui importe pour moi dans les films dans lesquels je joue, est le scénario. J'en reçois beaucoup. C'est très important pour moi l'écriture.
Vous suivez les jeunes cinéastes et actrices entre autres?
J'ai beaucoup tourné dernièrement avec des metteurs en scène de premiers films car j'essaye de les aider. J'ai tourné en Turquie, en Espagne, en Autriche. J'aime bien aider les jeunes. Aujourd'hui le cinéma est moins romantique. Avant il te faisait rêver. Parfois des films sont un peu trop banals. Depuis qu'il y a la télévision les gens regardent la télé et ne vont pas au cinéma. Mais cette culture cinématographique existe en France. Oui, effectivement, de plus, en France il y a des financements. Tandis que dans d'autres pays il n'y a pas assez de financements, donc les jeunes ne font pas de films. Moi quand je tourne avec des jeunes réalisateurs, je ne suis pas très bien payée, mais je le fais pour les aider.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.