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Un f'tour en bord de mer
DES ALGERIENS ALLIENT PLAGE ET RAMADHAN
Publié dans L'Expression le 09 - 07 - 2015


Une chorba à la plage, c'est une autre saveur
Ce phénomène qui est apparu ces dernières années avec le Ramadhan en plein été, a pris de l'ampleur durant ce mois sacré avec la très bonne idée des autorités de mettre gratuitement à la disposition des familles des tables et des chaises pour pouvoir profiter d'un f'tour unique sur la Grande Bleue...
«Vamos à la playa.» C'est devenu le mot d'ordre de certaines Algériens à l'heure du f'tour. En effet, ce phénomène qui est apparu ces derniers années avec le Ramadhan en plein été, a pris de l'ampleur durant cette année avec la très bonne idée des autorités de mettre gratuitement à la disposition des familles des tables et des chaises pour pouvoir profiter d'un f'tour unique sur la Grande Bleue. Seuls, entre amis ou en familles, ils sont des milliers a avoir succombé à cette expérience très originale, mais surtout rafraîchissante et déstressante. Parmi eux, Samy, un amoureux de la mer, rencontré au niveau de Déca-plage à Aïn Taya, dans la banlieue est d'Alger. Fuyant la chaleur étouffante de son logis, il a étalé nappe et couvert pour rompre le jeûne sur le sable, face à la Grande Bleue et à ses embruns délicieusement caressants. «Mon dîner du f'tour, je préfère le prendre en bord de mer», explique-t-il. «J'adore la Grande Bleue, elle me repose, ma femme et mes enfants partagent avec moi cette passion, alors on y vient pratiquement tous les jours pour l' iftar», atteste-t-il. «Ma femme prépare tout à l'avance. Dès que je rentre du boulot on prend nos victuailles dans des glacières et des thermos et on les consomme tranquillement en face d'une mer des plus relaxantes», explique-t-il. «La vue de la mer ouvre l'appétit et la brise fraîche favorise une digestion «décontractée». Les enfants eux, s'en donnent à coeur joie, ils mangent doucement, jouent au bord de la mer...», rapporte tout heureux ce quinquagénaire. Samy qui se dit pionnier dans l'iftar au bord de mer, témoigne qu'il y a de plus en plus de monde qui tente cet «iftar» pas comme les autres. «Avant on était seul, tranquille, maintenant il y'a plus de monde, mais ce n'est pas si mal. Il n y a pas de bruit, seul celui des vagues nous berce. Personne ne dérange personne, ou on vous dévisage. Bien au contraire, familles et jeunes s'entraident, s'échangent la nourriture dans une ambiance conviviale», soutient-il avec autant de bonheur.
Khaled et ses trois amis ne sont pas moins heureux de voir les Algériens profiter des délices de leur mer. «Cela me fait vraiment chaud au coeur de voir l'Algérie se mélanger dans une ambiance bon enfant. Ces f'tours, en bord de mer représentent l'Algérie dont je rêve, celle de la tolérance et du bien-vivre ensemble, malgré les différences culturelles, religieuses ou matérielles», confie-t-il d'un air rêveur avant de nous inviter à le constater nous-mêmes. Il est vrai qu'en cette fin de journée caniculaire, on voit l'Algérie dans sa diversité sur la rive de Déca-plage.
Familles, jeunes groupes d'amis avec même des familles, couples, hommes et femmes en maillot, des religieux barbus en djellaba,...Tout ce beau monde se partage en toute convivialité la rive bleue. Personne ne se sent agressé par l'autre. Ils discutent entre eux. Ils s'échangent aliments et ustensiles. Un vrai plaisir de voir ces Algériens réconciliés avec leurs côtes et...entre eux! El Djazaïr retrouve sa baie.
L'Algérie qu'on aime
Les Algériens sont heureux et on le ressent bien sur leurs tables biens garnies. Comme avec Hafid et sa petite famille qui ont carrément déplacé leur «meïdate ramadhane». «Il fait très chaud ces jours-ci. Dhike fel dar''. On vit dans un petit appartement avec mes parents et mes frères. Mes enfants suffoquent, alors j'ai choisi de leur faire respirer un peu d'air marin», rapporte Hafid, qui avoue que ça leur permet d'avoir un peu d'intimité. «C'est la 6e fois que l'on vient depuis le début du Ramadhan», assure-t-il non sans se réjouir des équipements disponibles au niveau de cette plage de la côte est d'Alger avec des tables et des chaises mises gratuitement à la disposition des estivants. «En plus, c'est sécurisé», rétorque-t-il en montrant du doigt les gendarmes qui font des rondes même au moment du f'tour.
A quelques mètres de Hafid et sa famille, on aperçoit un équipement de...cuisine. Réchaud, bouteilles de gaz, marmite, table bien installée. On se croirait à la maison! Surtout quand on voit le menu bien garni avec chorba, bourek et sfiria. C'est Ahmed et sa femme Amel qui ont déplacé leur cuisine. «Je suis un bon mangeur, mais j'ai trouvé agréable de prendre mon f'tour ici, alors j'ai joint les deux car je veux être comme chez moi», témoigne-t-il en faisant savoir que c'est un de ses collègues qui lui en a donné l'idée. Il est 20h passées de quelques minutes.
Comme à la maison...
C'est l'heure de l'adhan du Maghreb. Les familles commencent à rompre le jeûne avec des dattes et du lait. Elles partagent avec celles qui ont oublié d'en ramener, avant d'aller faire la prière collective pour certains, individuelle pour d'autres. Après la prière, place au f'tour. Chacun mange à sa manière. Il y a ceux qui le font par étapes. Ils entrecoupent leur repas par de petits plongeons à la mer. Le f'tour terminé, les familles se répartissent les desserts. C'est le début des amitiés qui se poursuivent autour d'un bon thé et du «kalbelouze». Après le f'tour, les bambins vont profiter de le mer. C'est le moment que choisissent d'autres personnes pour descendre à la mer, préférant la «sahra» en bord de mer que le f'tour. «Mes enfants adorent la plage, moi tout autant, l'été a été très court. Alors on vient de temps en temps après le f'tour surtout quand il fait chaud. C'est très agréable, en plus on ne dépense pas un sou», explique Ali, chef de famille qui dit que l'éclairage et la sécurité qui règnent désormais dans les plages l'ont encouragé.
De véritables «salons» sont installés pour l'occasion. Des nappes ou des serviettes de plage étalées à même le sable et sur lesquelles sont dressés des thermos de thé accompagnés de petits gâteaux, font le plaisir des fins gourmets. Pour les plus friands, une crème glacée ne sera pas de trop. Ceux qui ne sont pas équipés pourront siroter le thé vendu par les marchands ambulants. Les jeunes, eux, s'adonnent pendant ces longues soirées à des bains de minuit qui, le moins que l'on puisse dire, rafraîchissent et détendent... Ces baignades nocturnes sont suivies de parties de dominos à même le sable, assorties de «moukasirate» (amuse-gueule), comme aiment les appeler les jeunes. Outre les cacahuètes, il y a aussi le thé et le «Kalbelouze». Toutefois, ce qui paraît indispensable pour passer une bonne soirée en bord de mer, n'est autre que la star incontournable du moment, à savoir le narguilé ou communément appelé la chicha... «Chicha, dominos, thé, les copains, du sable fin, la mer en face, khir min soltane fi darou (c'est mieux que le sultan dans son palais)», ironise Mehdi, un jeune assis avec son groupe d'amis. La soirée se poursuit. Et les gens continuent d'affluer pour un «s'hour» marin.
La «sahra» et le «s'hour», c'est tout aussi bien
Couscous et autres aliments spécifiques du s'hour sont délicatement disposés sur les tables, tandis que d'autres se pressent pour allumer leur barbecue. Ils préfèrent se faire des grillades pour le s'hour au risque d'avoir soif la journée. «Nous on aime bien manger lors du s'hour, de bonnes brochettes. On vient donc souvent à la plage, le barbecue avec nous», souligne un autre groupe de jeunes. Déca-plage n'est pas la seule plage de la capitale à être prise d'assaut pour les soirées ramadhanesques. La plupart des plages de l'Algérois connaissent une affluence de visiteurs en quête de distractions et de fraîcheur. Que ce soit la côte Est ou Ouest, les plages ne désemplissent pas tout au long de la semaine. À Palm Beach, Sidi Fredj, Zéralda,...La ruée vers la Grande Bleue crée une atmosphère festive. Cela ressemble un peu aux f'tours collectifs organisés en Turquie. Les valeurs du Ramadhan que sont la convivialité, le partage et la bonne ambiance sont au rendez-vous. Alors n'hésitez pas à plonger dans cette expérience...


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