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Amoureux jaloux mais pas docteur
Publié dans L'Expression le 21 - 07 - 2015

Aveuglé par le fou désir de revoir sa dame qui boude, il veut la voir, elle, au bloc de l'hôpital où il se présente en... blouse blanche! Patatras...
Le dernier procès vécu à Bir Mourad Raïs présidé par Abdelhamid Bourezg, qui remplace Samira Kirad en congé annuel, aura été un point final pour Ramadhan 1436 et c'est pourquoi vous le lisez ce jour mardi 5 choual 1436, cinquième jour de l'Aïd El Fitr. Il s'agit d'un couple présent à la barre, l'époux, un gus qui «fait» dans le médicament et madame (témoin) gynécologue dans un grand hôpital de la capitale. C'est l'époux qui est poursuivi d'usurpation de fonction à cause d'une jalousie maladive et pour se réconcilier...En effet, les soupçons aidant le mari, jeune papa de deux enfants, était entré dans une ire sans limite car madame se trouvait au boulot dans un service... féminin... pluriel. Complètement out, ce jeudi midi, 29e jour de jeûne à cause de la courte détention préventive et surtout la présence de plusieurs proches venus soutenir l'auteur d'un double délit: il a consommé de l'alcool chirurgical, perdu les pédales, quelques instants avant de se présenter à l'hôpital en... blouse blanche et en qualité de médecin!
Que lui a-t-il pris? Que s'est-il passé à l'intérieur de son frêle crâne? Que s'est-il passé entre le couple que Bourezg a baptisé le temps des débats: Roméo et Juliette? Le pauvre bougre était dépité. Il avait sûrement réalisé sa bêtise. Il a amèrement regretté ce qu'il a fait le temps que s'évapore l'alcool. Il a pleuré. Il a chialé. Il a sangloté. Il a craché des syllabes et même des... lettres avec, en filigrane une «boule» en travers de l'oesophage, une boule qu'il affirme avoir avalé en fin de débats. Le juge a eu la lumineuse idée en plein milieu de l'interrogatoire de dédramatiser la situation. «Je ne vois vraiment pas ce qui vous est arrivé. Votre épouse est médecin et elle a donc des horaires de travail pas si stupides que cela. Vous vous étiez fait des idées noires qui ne vous ont pas rendu service. Au contraire, vous deviez être prévenant. Vous avez deux enfants et donc faire attention à ne pas trop crier, s'écrier, reprocher, radoter...», a murmuré le juge du siège qui a franchement calmé le jeu dangereux commencé au foyer et qui s'est achevé à l'hôpital. Un jeu qui a vu le mari ingurgiter en plein Ramadhan de l'alcool (même s'il s'agit du chirurgical) et se frotter à la loi en écorchant l'article 243 du Code pénal. «Je n'ai réalisé la gravité de mes actes que lors de mon interpellation», a sangloté l'inculpé contre qui Kassem, le procureur, allait requérir trois mois d'emprisonnement ferme, le minimum prévu. Et ces demandes allaient ébranler, une seconde fois, le détenu qui a cru que ces réquisitions étaient le verdict. Heureusement, son avocat le rassura, surtout que le délégué aux médicaments ignore totalement les termes de l'article 243 du Code pénal qui dispose que: «Quiconque, sans remplir les conditions exigées pour le porter, fait usage ou se réclame d'un titre attaché à une profession légalement réglementée, d'un diplôme officiel ou d'une qualité dont les conditions d'attribution sont fixées par l'autorité publique, est puni d'une emprisonnement de trois mois à deux ans et d'une amende de 500 à 5000 DA ou l'une de ces deux peines seulement.» A titre d'information, le détenu qui a eu l'audace d'enfiler une blouse blanche, n'a jamais pu réaliser, l'amour, la passion et le désir de se réconcilier avec madame qui n'avait pas pardonné à l'époux l'écart qu'il a eu durant la dernière semaine de jeûne, pensant le «punir» et même le laisser passer l'Aïd El Fitr sans ses enfants. Et ce fut le cauchemar pour le pauvre gars passionné, nerveux, jaloux, audacieux qui se souviendra longtemps de ce jeudi 29 Ramadhan 1436 «mouillé» de larmes chaudes, même si Bourezg, un jeune juge du siège aguerri a évité de dramatiser et il a fait mieux. Depuis le début, devant le gus désarçonné par ce qu'il a fait à l'hôpital et la détention préventive, le magistrat est allé mollo mollo, se permettant même d'employer des mots heureux, laissant entrevoir à la veille de l'Aïd El Fitr 1436, une indulgence bienvenue, surtout qu'en annonçant le verdict relaxant monsieur, considérant qu'il n'y avait pas de quoi fouetter un chat en matière de délit, voire d'infraction. Le juge a certainement pris en considération que l'inculpé a enfilé la blouse blanche en prenant le titre de médecin, pas pour s'en servir à des fins mercantiles mais juste pour rencontrer madame toujours boudeuse, en colère et tenter de la raisonner en plein «bloc» d'obstétrique car il n'y a pas d'autres issues dans ce coin médical.
D'ailleurs, le juge a même trouvé logique que madame exerce dans un endroit où les femmes s'y trouvent beaucoup plus que les hommes, souvent des chirurgiens. Il a même articulé: «Inculpé! Vous n'aviez pas réfléchi mais peut-être que le fait d'avoir ingurgité un flacon d'alcool chirurgical (après le f'tour, évidemment) vous a fait tourner la tête et les idées noires avaient pris place au lieu de la raison du dialogue. Il faut que vous fassiez attention la prochaine fois.» Le détenu pleurait durant le «prêche» de Bourezg qui avait été attentif aux plaidoiries de Maître Goucem Bouroucha, Maître Karim Laïbi et Maître Younès Chahboub, très motivés et décidés qui ont compris la gestion du procès par Abdelhamid Bourezg, compréhensif à souhait (une fois n'est pas coutume) et ont donc fait «court, très court», histoire de ne pas agacer le tribunal et gêner leur client, déjà effarouché par les trois mois ferme réclamés par Kassem, le parquetier qui a joué la solidarité de l'opportunité des poursuites sans imiter le détenteur de la sentence qui a préféré l'apaisement, la réconciliation à la barre, puisque avant de demander au détenu de dire le dernier mot que la loi confère, il articule derrière sa paire de lunettes fines: «Allez, mon bon monsieur. C'est le mois du pardon. Faites-lui la bise, madame!» Et la dame de passer son bras autour du cou. Cela suffira pour que monsieur demande, entre les mâchoires, pardon... Bourezg se débarrasse de l'application de la loi «provisoirement» pour la «redjla» avant de s'écrier à peine: «Depuis quand un homme demande-t-il pardon à une femme?» Des rires dans la salle couvrirent l'ultime dernier mot des débats qui se résument ainsi: «Je demande pardon à la justice. Je m'excuse auprès des miens que j'ai dérangés. Remettez-moi en liberté. J'ai reçu une sacrée leçon!» Les parties quittent la salle et Bourezg de passer à un dur dossier de coups et blessures volontaires à l'aide d'une arme blanche. Brrr!


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