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Le patriotisme à fleur de peau
NOVEMBRE 1954 - NOVEMBRE 2004
Publié dans L'Expression le 25 - 10 - 2004

L'homme, brave et dévoué, a eu une mort à la hauteur de son parcours.
Tous les survivants de la guerre de Libération nationale s'accordent aujourd'hui à dire que le vrai héros de cette lutte héroïque aura été le peuple. C'est tellement vrai qu'ils sont des centaines de milliers à s'être battus jusqu'au bout, sacrifiant familles, situations et tranquillité au seul service de la cause nationale.
Le cinquantenaire est une bonne occasion pour évoquer un de ces cas, l'exhumer des pages poussiéreuses de l'oubli, avec la ferme conviction que ce modeste hommage rejaillira sur l'ensemble des héros anonymes de notre glorieuse révolution, afin que nul n'oublie.
Il s'appelle Boudraf Achour. Né en 1919 à Ouled Abdellah, dans l'est du pays, il a toujours vécu dans le respect des traditions ancestrales basées sur l'honneur, la dignité, la bravoure et l'altruisme. Lui et son frère Abdallah, jouissant dans la région de l'aura d'un père très respecté dans la région, se sont très tôt impliqués dans le Mouvement nationaliste algérien. Le dégoût de Achour par rapport au joug colonial a atteint les limites du tolérable, raconte son biographe, Salhi Ahmed, lors de son incorporation dans l'armée coloniale durant la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle il a découvert, à son corps défendant, le système des deux collèges et des deux poids, deux mesures entre soldats français et «musulmans» alors que tous, absolument tous, sont égaux devant les balles «ennemies».
C'est donc tout naturellement qu'en 1948, on retrouve ce futur héros de la guerre de Libération nationale aux première lignes du Mouvement nationaliste algérien. Lors d'un vote qui a vivement opposé les partisans de l'Algérie française aux militants de la cause indépendantiste, Achour se distinguera en brisant l'urne de rage, ce qui aura pour conséquence l'annulation du scrutin, mais aussi les premiers tracas sérieux contre lui de la part des autorités coloniales.
Il se réfugie en France pendant un peu plus d'une année, avant de rentrer au bercail en 1950. Membre actif et influent du Mouvement des uléma musulman au niveau de la cellule locale d'Ouled Abdallah, il en fera l'une des premières qui rejoindront le mouvement de libération armé, alors que cette structure était encore hésitante.
Habitant une crête surplombant le village, le chahid Boudraf Achour a joué un rôle déterminant dans l'installation des maquis de l'ALN dans cette région. Il a également pris une part active dans les combats, hélas fratricides, qui opposèrent les messalistes, précurseurs du nationalisme dans le pays, et les éléments armés du FLN. Boudraf, littéralement increvable, a également pris part à de nombreuses opérations de sabotage, mais aussi des combats épiques contre les forces coloniales.
Il a, en outre, effectué un séjour en Tunisie, où il a bénéficié d'une formation militaire. Il a, pour ce faire, dû franchir la redoutable ligne Maurice avec tous les dangers mortels que cela implique. Loin de se complaire dans la relative tranquillité du séjour tunisien, Boudraf Achour a contrairement attendu la première occasion pour rejoindre à nouveau les maquis de l'intérieur du pays. C'est là que son destin, glorieux, quoique anonyme, comme celui de centaines de milliers d'autres Algériens, devait l'attendre.
Alors qu'il se trouvait à la tête d'un section aux ordres de la IIIème Région, il se heurte à un ennemi dix fois plus nombreux et mieux armé du côté de Béni Koufi. Les combats, d'une rare violence, durant lesquels les moudjahidine ont fait montre d'une rare bravoure, dureront jusqu'à l'aube. Cela se passait à la fin de 1958. Le chahid Boudraf Achour devait avoir la mort qu'il avait toujours souhaitée. Il est tombé bravement au Champ d'honneur, les armes à la main, en criant «vive l'Algérie».
Ainsi s'achève cette histoire qui n'est sans doute pas bien différente de milliers d'autres, relatant les épopées héroïques de nos moudjahidine, qui, en prenant les armes contre la quatrième puissance mondiale, alors qu'ils n'étaient qu'une poignée de nationalistes déterminés, souhaitant soit la mort soit la victoire, matérialisent à merveille la maxime de Guillaume le Taciturne qui dit qu'«il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer».


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