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«Je regrette...»
HASSAN IBN RABBOU ES-SARIHI
Publié dans L'Expression le 26 - 11 - 2001

Es-Sahiri, un des vétérans de la guerre d'Afghanistan et un des rares hommes qui ont connu Rabbani, Azzam et Ben Laden, qui ont vu naître Al-Qaîda, il y a douze ans, revient sur son passé. Edifiant.
Au terme de trois années dans les prisons saoudiennes, Hassan Ibn Rabbou Es-Sarihi, 48 ans, ancien imam de la mosquée de Chechah, à La Mecque, vient de recouvrer sa liberté, «pour bonne conduite et attitude exemplaire envers les autres prisonniers».
Au quotidien arabophone Ech-Chark El-Awssat, publié à Londres, il vient d'accorder un entretien-fleuve dans lequel il revient sur les principaux événements qui ont jalonné sa vie afghane. Flash-back sur les principaux axes de son témoignage.
L'aventure commence, pour Es-Sarihi, vers 1986. A l'époque, le débat islamiste tournait autour de la nécessité de prêter aide et assistance aux moudjahidine afghans. Les deux éminences grises en matière d'islamisme politique étaient, alors, Abdallah Azzam et Ibn Uthaymine. Ce dernier, qui était un de ses maîtres, demande à Sarihi d'aller en Afghanistan s'enquérir de visu de la situation, et si réellement le djihad qui s'y déroule mérite et nécessite la solidarité active de la communauté musulmane.
Abdallah Azzam publie, la même année, un opuscule dans lequel il affirme la nécessité, l'obligation de prêter main forte au djihad afghan. Ledit opuscule a connu un grand tirage et une large diffusion dans les milieux islamistes, et l'on assista à la résurgence de la fetwa du «djihad, obligation pour tout musulman».
Es-Sarihi se retrouve en Afghanistan. A défaut d'y trouver Azzam, il rencontre un des dirigeants de la guérilla, Burhanuddin Rabbani, président de la Djamiat islamiya à l'époque. L'émissaire de Mohamed Ibn Uthaymin, grand mufti de l'Arabie, restera près d'un mois, visitera les maquis et les postes avancés des chefs de guerre, tels Abd Rab Er-Rassoul Sayyef et Gualbuddine Hekmatyar.
Ce que lui demandera Burhanuddin Rabbani, à l'issue de sa visite, c'est ceci: «Tu as vu que nos combattants ici, sont nombreux, ce dont nous avons besoin le plus, ce ne sont pas d'hommes, mais d'aides financières et matérielles de toutes sortes».
De retour en Arabie Saoudite, Es-Sarihi rencontre Uthaymin, à qui il fait part de ses convictions. Il dit: «Uthaymin a promulgué une fetwa qui demande aux musulmans d'aider - uniquement - leurs frères afghans par leurs dons, leur argent, leur aide matérielle.» Mais la fetwa de Abdallah Azzam faisait fureur: «J'ai été la cible de critiques acides dans la mosquée même de Chechah, à La Mecque. Les jeunes s'imaginaient que c'était moi qui avais influencé Ibn Uthaymin dans le sens de sa fetwa. En fait, nous nagions à contre-courant de l'idée qui prévalait dans les milieux radicaux. Je fus personnellement pris à partie, et beaucoup de jeunes refusaient, désormais, de m'adresser la parole.»
«Ibn Uthaymin me conseilla de revenir en Afghanistan, afin de faire taire les mauvaises langues et, y rester quelque temps. On est en pleine guerre soviét-afghane. Un premier convoi de 20 jeunes Saoudiens prit le chemin d'Islamabad. Au bout d'une semaine, 225 jeunes partent faire la guerre en Afghanistan
«L'organisateur de ces convois était Abdallah Azzam» dit Es-Sarihi. «Il s'occupait à l'aéroport de Peshawar d'accueillir les jeunes, pour les diriger vers les camps.»
Es-Sarihi sera chargé de donner des cours théologiques dans les campements des moudjahidine. A côté, Azzam se charge de l'entraînement aux armes légères. Les premiers groupes, qui commençaient à se former autour de Azzam, étaient des Palestiniens, des Jordaniens et des Syriens, qui étudiaient dans les universités théologiques pakistanaises.
Lorsqu'il entre dans les territoires de la guerre, pour tout campement des moudjahidine arabes, Es-Sarihi ne rencontre que le camp dit de «Médine» et qui était sous le commandement de Ben Laden. Il était composé d'une dizaine d'hommes uniquement, tous des anciens camarades de classe d'Oussama. D'autres camps viendront ensuite grossir les rangs des moudjahidine.
A propos d'Al-Qaîda, Es-Sarihi dit: «L'idée d'Al-Qaîda a pris forme en 1989, dans la maison de Ben Laden, à Peshawar. Elle est une conception égyptienne, élaborée par Abou Oubaïda El-Benchiri et Abou Hafs El-Misri. Ce sont ces deux hommes qui ont proposé l'idée de créer Al-Qaîda, vers la fin du djihad en Afghanistan.» El-Benchiri était un ancien officier déserteur de l'armée égyptienne et âgé à l'époque de 38 ans.
Selon Es-Sarihi, le deal était le suivant : en créant Al-Qaîda, les islamistes égyptiens radicaux voulaient profiter des énormes potentialités dont disposait Ben Laden pour former une organisation puissante, quant à celui-ci, s'appuyant sur ses stratèges égyptiens, connus et reconnus en matière d'islamisme, il devint tout à coup, l'homme fort de l'islamisme.
La naissance officielle d'Al-Qaîda date de 1998. «Elles étaient quatre personnes dans la maison de Ben Laden à l'avoir mise au monde. El-Benchiri, Abou Hafs El-Misri, Ben Laden et moi-même», dit Es-Sahiri.
«Le but de cette organisation était d'offrir un cadre à tous ces moudjahidine arabes d'Afghanistan. Al-Qaîda était une armée islamiste capable d'intervenir dans n'importe quel point du monde pour venir en aide aux musulmans. Ses membres étaient entraînés de façon militaire rigoureuse.»
Es-Sahiri affirme qu'ensuite, il avait pris ses distances avec Al-Qaîda, qu'il jugeait trop soumise au diktat des radicaux égyptiens et aux thèses de la Djamiaât islamiya. Aujourd'hui, Es-Sahiri dit être «détaché de toute cette aventure du djihad». Il ajoute: «Ce qui se fait au nom du djihad porte préjudice au djihad et aux moudjahidine. Je regrette amèrement tout ce temps passé dans des entreprises qui, aujourd'hui, me font beaucoup de peine. Je regrette, je le jure...»


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