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Les trafiquants d'armes ciblés
LUTTE CONTRE LA CONTREBANDE ET LE CRIME ORGANISE
Publié dans L'Expression le 10 - 01 - 2005

C'est un monde en décomposition qui est en train de générer de nouvelles menaces pour la sécurité.
La grande saisie de ce début d'année 2005 a failli passer inaperçue. 2 465 cartouches pour fusils de chasse et 437 munitions de guerre ont été récupérées par la Gendarmerie nationale à Batna et Tlemcen. Dans la première ville, à Tilatou plus précisément, une patrouille de la gendarmerie a arrêté deux personnes en possession de 1 025 cartouches pour fusils de chasse de calibre 16,12 et 25. Pendant l'interrogatoire, l'un des deux hommes avoue les avoir achetées pour ensuite les vendre à des «chasseurs» à M'sila. La perquisition qui s'en est suivie a permis encore de récupérer au domicile du «fournisseur» 1 440 autres cartouches de calibre 12 et 16 et 298 capsules, 29.5 kg de projectiles de différents types et divers outils servant à la confection de munitions de chasse. A Tlemcen, la prise a été moins importante: 437 munitions de guerre ont été saisies dans une habitation abandonnée.
Cette importante saisie fait suite à celle de la fin de l'année 2004, lors de laquelle 6950 cartouches pour fusils de chasse avaient été saisies à El-Bouihi à l'ouest de Tlemcen, à la lisière des frontières algéro-marocaines. Cette saisie tout à fait fortuite à la suite d'une course poursuite contre des contrebandiers des frontières, avait déjà mis en alerte les responsables de la sécurité intérieure : d'où viennent ces munitions, à qui elles sont destinées et pour quel usage? Ce sont les trois questions qui ont été ressassées depuis.
En fait, si on revient un peu en arrière, on constate qu'un vrai commerce commence à prendre forme autour des armes à feu. La décomposition de la guerre a généré une faune de prédateurs qui se sont convaincus qu'une arme individuelle sera le meilleur atout pour réussir son coup et tenir en respect adversaires et rivaux. Cette constatation vaut surtout pour les villes de l'intérieur et des zones frontalières, avec une forte prépondérance pour les villes limitrophes de la bande frontalière du Sahel (Mali, Niger, Mauritanie) où le commerce des armes fait florès.
Pendant toute l'année qui vient de s'écouler, on a eu à loisir d'assembler tout ce qui tournait autour du commerce des armes et des munitions, et le constat est ébouriffant à plus d'un titre. A Guelma par exemple, les services de la police judiciaire ont arrêté quarante hommes qui, en plus du trafic de drogue étaient tous armés, de couteaux et de haches. Si cet armement plutôt atavique prête à ironie, il renseigne bien sur la volonté d'acquérir des armes coûte que coûte. Cet état d'esprit peut expliquer la hausse des vols par effraction ou à main armée. On vole mieux et plus vite si on est armé, c'est une évidence. Cela explique aussi l'augmentation terrifiante des braquages de banques, de bureaux de poste et autres recettes municipales. Souvent on a expliqué la profusion de ces nouveaux groupes de «gangsterroristes» par une connexion du terrorisme avec le grand banditisme, mais il est évident que des jeunes et des adolescents ont bien retenu la leçon. C'est ainsi que parmi tant d'autres, l'arrestation de deux jeunes à Oum El-Bouaghi avait permis de constater qu'ils opéraient avec des armes de poing.
A Sidi Bel Abbès, le procureur de la République du tribunal n'a pas eu de peine à mettre sous mandat de dépôt trois jeunes, dont un garde communal. Le petit groupe qui n'avait rien de terroriste, était en possession d'armes prohibées (fusils de chasse à canon scié) et faisait l'apologie de la violence armée. La même semaine, la sûreté urbaine de la nouvelle ville de Tizi Ouzou arrêtait au lotissement Hamoutène un jeune homme pour détention d'armes blanches, objets militaires et un pistolet automatique façonné à partir de plastique. Là, le leurre pouvait avoir prise sur les citoyens d'une ville très affectée par la violence depuis plusieurs années, mais il fut vite découvert, hélas pour son auteur...
Puisque c'est une espèce de mode à laquelle beaucoup s'adonnent dans l'espoir d'avoir un accès plus rapide et mieux approprié aux privilèges sociaux, il se trouve que des gardes communaux et des GLD ont été arrêtés pour commercialisation de munitions. C'est le cas -le dernier en date- d'un GLD arrêté à Sidi-Ali près de la ville de Mostaganem pour avoir vendu une arme à feu (un pistolet automatique). Finalement, c'est toute la famille du GLD (cinq membres) qui s'est trouvée impliquée dans la détention illégale d'armes à feu et la menace proférée envers de tierces personnes. Le PV de police et les BRQ de la gendarmerie sont très prolifiques à ce sujet. Pour les seuls mois de septembre à novembre 2004, plusieurs personnes ont été arrêtées pour détention ou vente de munitions. A Souk Ahras, un homme, affairiste douteux, se pavanant dans tout l'Est algérien à bord de sa 504 Peugeot est pris avec 75 cartouches pour fusil de chasse de calibre 16 mm à bord de son véhicule. L'enquête n'a pas permis de connaître ses réseaux et ses buts, et l'homme moyennant une petite peine s'en est tiré à bon compte.
A Tébessa, le 23 septembre la prise a été importante avec 4362 cartouches de calibre 12 mm, 164 kg de poudre noire, 16 kg de projectiles de plomb, 798 chevrotines, 4459 capsules et divers outils servant à la confection de munitions de chasse. L'enquête déclenchée par la gendarmerie de Tébessa avait permis de découvrir une filière qui prend naissance en Tunisie. A Laghouat, Tizi Ouzou, Oued Souf et Bouira, des armes à feu et des cartouches ont été saisies en grandes quantités.
Souvent dans les villes, les armes à feu sont saisies dans les débits de boisson et les lieux de débauche. Le proxénétisme requiert des aptitudes à faire face à la concurrence et à la violence, mais ce sont les contrebandiers, les cigarettiers et les commerçants du Grand Sud qui détiennent le haut de l'échelle avec un arsenal souvent acheté chez les turbulentes tribus du Sahel.
Il y a quelques mois, un officier militaire qui venait de démanteler un réseau de trafic de munitions expliquait combien il était facile de fabriquer des cartouches et des balles. Souvent, il suffit aux groupes qui s'y adonnent d'un simple et petit appareil de sertissage et de douilles vides, qui seront rembourrées et fermées par le même appareil. Cela ne donne pas la même cartouche, ni la même balle d'origine, mais c'est toujours une balle qui tirée à bout portant, tue immanquablement.
Il faut bien penser que sous nos yeux, déjà se déroule la nouvelle carte sécuritaire, et nous pouvons d'ores et déjà préjuger des nouvelles mutations du terrorisme en décomposition et de la montée en puissance du banditisme structuré et équipé. Ce sont là, peut-être, les nouveaux défis à la sécurité de demain.


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