Brahma Djelloul avait joué un rôle de premier ordre dans le mouvement de redressement ayant marqué le Front de Libération nationale. L'ami des journalistes de toutes les tendances politiques, l'ex-sénateur Brahma Djelloul, n'est plus. Il s'est éteint dans la nuit de dimanche à lundi dans sa ville natale d'Arzew, localité située à 40 km à l'entrée est de la wilaya d'Oran. Le défunt Brahma Djelloul, âgé de 63 ans, a été terrassé par une méchante maladie qui a fini par avoir raison de lui depuis les dernières sénatoriales perdues. Le défunt étant membre du conseil national pendant 20 années et mouhafadh d'Oran durant 12 longues années, n'est pas méconnu dans la cité vu son riche parcours de militant aguerri dans le vieux parti, le Front de Libération nationale. Très jeune, il rejoint les rangs de ce parti l'ayant formé avant de prendre les rênes de plusieurs services névralgiques et sensibles aussi bien au niveau de la wilaya d'Oran qu'en militant infaillible, avec ferveur et sans relâche dans le parti. Brahma Djelloul, qui a pris les rênes de l'APW d'Oran en la présidant durant le mandat 2002-2007, a écourté celui-ci pour représenter le Front de Libération nationale aux sénatoriales de 2006, joutes dans lesquelles il s'en est sorti vainqueur et élu sénateur d'Oran. Connaisseur de tous les rouages locaux, l'ex-sénateur d'Oran ne faisait pas dans le détail lorsqu'il s'agissait de la nécessité de passer à la mobilisation des foules. D'ailleurs, il a joué un rôle de premier ordre dans la réorganisation du mouvement associatif local en l'orientant vers des actions prolifiques au profit de la jeunesse. Durant son mandat en tant que président de l'APW d'Oran, Brahma Djelloul a réussi à mettre en valeur cette synergie juvénile encadrée dans le mouvement associatif, tout en militant pour les subventions devant être accordées par le fonds de wilaya au profit des associations de la wilaya d'Oran. Que ce soit au niveau des travaux et des sessions de l'APW d'Oran ou encore dans son bureau, Brahma Djelloul a réussi à impliquer le mouvement associatif en l'associant dans l'enrichissement des débats et parfois même à enrichir l'ordre du jour des travaux. Des jeunes et moins jeunes, des vieux, la famille révolutionnaire, des victimes de terrorisme et autres citoyens lui reconnaissent à juste titre la valeur de l'homme leur ayant ouvert grandes les portes de l'administration en vue de poser leurs problèmes et ceux des villes et agglomérations composant la wilaya d'Oran. Sur le plan politique, le défunt était localement affublé du sobriquet de «monstre de la politique». D'ailleurs, il a joué un rôle de premier ordre dans le mouvement de redressement du Front de Libération nationale déclenché en 2002. Fidèle au parti révolutionnaire du FLN et ses principes, Brahma Djelloul, ex-sénateur ou encore ex-membre du conseil national du vieux parti, a oeuvré énormément en vue de rétablir l'unité des rangs du parti en menant plusieurs initiatives. Dans ses interventions souvent laconiques, mais explicites, il transmettait des messages forts allant dans le sens de l'arrêt des hostilités entre les différentes factions en conflit à Oran. «On veut enterrer la hache de guerre, travailler pour le parti et éviter les conflits pour le leadership», ne cessait de rappeler le défunt expliquant souvent que «le FLN appartient à tous les militants». Pour lui, le seul souci qui lui tenait à coeur était de préserver la force de frappe du FLN lors de toutes les occasions électorales. Il ne partait jamais en «guerre» avec l'esprit de perdant, quoique le Front de Libération nationale vivait au rythme des clivages et d'intenses tiraillements internes qui l'avaient quelque peu affaibli. «Essayons de rapprocher les forces en présence et d'unifier les rangs», disait-il sans cesse alors que le parti était scindé en plusieurs fractions, notamment suite à la victoire des redresseurs. La guerre autour du leadership faisait rage. Brahma Djelloul, imperturbable, réunissait ses amis, tentait le tout pour le tout, avant de s'en sortir vainqueur. Brahma Djelloul, en compagnie de ses alliés, infaillible, s'est, à plusieurs reprises, opposé aux désignations de responsables locaux parachutés par Alger considérés comme le plus grand mal qui gangrène l'unité locale du parti. A la faveur de la dernière restructuration locale du parti, accordant trois mouhafadhas à la wilaya d'Oran, Brahma Djelloul avait été élu mouhafedh d'Arzew. Et c'est ainsi qu'aux derniers moments de sa vie, ses collègues du même parti n'ont rien trouvé de mieux à faire pour l'écarter de la mouhafadha d'Arzew que de lui asséner un sévère «coup de poignard dans le dos» en signant une motion de retrait de confiance. Djelloul Brahma a été enterré hier dans sa ville natale, El Mohgoune. Repose en paix, l'ami. Ils ont dit de lui Aouad Mohamed, ex-membre du conseil national du FLN Brahma est la boîte noire de la wilaya d'Oran «Le décès de Brahma Djelloul est une grande perte pour la wilaya d'Oran, qu'on le veuille ou pas, il a été la boîte noire d'Oran. Malgré ses défauts, ses complicités et ses qualités, c'est grâce à lui que nous avons appris beaucoup de choses en militant dans les rangs du Front de Libération nationale». «Hélas, le FLN, l'ayant quelque peu marginalisé, n'a pas su exploiter ses compétences.» Hassam Zinedine Mohamed, ex-P/APC d'Oran «Comme tous les Oranais, je suis peiné par son décès, Brahma qui était notre instructeur politique, était d'un nationalisme hors pair. Il a toujours été à la hauteur dans ses missions en réussissant chacune des tâches qui lui ont été confiées lorsqu'il était aussi bien cadre à la wilaya que militant du FLN.».
