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«Je resterai à la tête d'El Islah»
ABDALLAH DJABALLAH À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 13 - 01 - 2005

Dans cet entretien M. Saâd Abdallah Djaballah, président du Mouvement pour la réforme nationale (MRN) estime que la décision de la wilaya d'Alger d'interdire la tenue de son congrès prévu pour le 29 décembre 2004 ne se base sur aucun argument solide. «A aucun moment nous n'avons eu de doutes sur les intentions des autorités compétentes», «c'est un précédent grave dans le parcours des partis politiques.» ajoute-t-il. Notre interlocuteur n'hésite pas à évoquer la thèse du complot «concocté par le pouvoir» pour affaiblir sa formation. Néanmoins, Djaballah tient à préciser que «le complot n'est pas une politique générale employée par le système mais pourrait dans la majorité des cas être l'oeuvre de personnalités influentes poussées par des arrière-pensées partisanes».
L'Expression: Le 27 décembre 2004, un communiqué signé par les services de la wilaya d'Alger annonce le report de votre congrès jusqu'à ce que la justice tranche l'affaire qui vous oppose aux redresseurs. Comment aviez-vous reçu cette décision?
Abdallah Djaballah:Cette mesure nous a surpris à plus d'un titre. Tout a été pourtant mis en place pour réussir le 1er congrès d'El Islah, nous avons procédé à l'élection des congressistes et à l'élaboration du règlement intérieur et de la vision politique en respectant le jeu démocratique, autrement dit en soumettant les textes à débat. Il faut dire qu'à aucun moment, nous n'avions eu de doutes sur les intentions des autorités concernées, même si certains échos faisaient état d'une éventuelle interdiction, des informations que nous n'avions point pris au sérieux sachant qu'objectivement, la loi était de notre côté. La wilaya d'Alger a évoqué le fallacieux prétexte du conflit, or si on se réfère à l'article 11 de la loi sur les partis politiques, il est clairement stipulé que la minorité doit respecter l'avis de la majorité. Nous sommes exactement dans cette situation au sein du parti. Le nombre de dissidents ne dépassant pas les douze personnes, que représentent-ils par rapport aux dizaines de milliers de militants, lesquels sont restés fidèles à l'actuelle direction?
Par ailleurs, il faut noter qu'il n'est pas des prérogatives de la wilaya de prendre ce genre de mesures, c'est une administration exécutive qui peut intervenir dans le processus de préparation du congrès et appeler à rester neutre si aucune défaillance n'est signalée.
Nous estimons que cette décision est un précédent grave dans le parcours des partis politiques. Si l'autorité concernée était consciente de ses enjeux politiques, on ne serait jamais arrivé à cette situation. Mais à quelque chose malheur est bon, cette décision nous a, en quelque sorte, rendu service, car avec les intempéries récentes, seuls les congressistes résidant au centre du pays pouvaient participer. L'absence de 50% des congressistes aurait suscité d'autres lectures de la part des ennemis du parti.
Ce report a permis aussi de sensibiliser les militants sur les dangers réels qui menacent leur formation.
Vous avez introduit un recours au ministère de l'Intérieur. Comptez-vous organiser le congrès avant le verdict de la justice?
Nous ne sommes pas pressés d'organiser ce congrès, même si nous sommes conscients que la justice tranchera pour nous. Il faut signaler que ce report constitue pour nous une reconnaissance de la part des autorités publiques de la légitimité des instances actuelles qui dirigent le parti. Ce qui bat en brèche les arguments des redresseurs.
Ne craignez-vous pas d'être pris de court par ce mouvement qui prépare son congrès parallèle?
Ce mouvement n'a pas le droit de parler au nom d'El Islah sachant que ses instigateurs ont été tous radiés du parti. Nous avons jusqu'aujourd'hui fermé les yeux sur ces pratiques mais, nous avons l'intention de saisir les autorités compétentes afin de mettre fin à cette mascarade. Seuls le président du parti et les instances élues sont autorisés à s'exprimer au nom d'El Islah.
Vous évoquez souvent la thèse du complot colporté par des cercles hostiles à votre parti pour définir la crise qui couve au MRN. A qui profite, selon vous, cette situation? Quels sont les objectifs de vos «détracteurs»?
Comment expliquez-vous la stabilité remarquable que connaissent les partis de la coalition gouvernementale et de tous ceux qui se sont astreints à respecter les limites tracées par le pouvoir? Vous comprendrez mieux la nature de ce malaise en répondant à cette question...
Vous voulez dire que le pouvoir est derrière cette «cabale» qui vous ronge?
C'est une thèse soutenue par tous les observateurs sérieux. Il n'y a pas l'ombre d'un doute que le pouvoir a une main dans cette crise que nous qualifions d'obstacle de parcours et que nous allons dépasser sans grandes difficultés grâce à nos militants. Le parti sortira plus fort, plus crédible de cette expérience. Maintenant il est vrai que ce plan de déstabilisation a profité d'une complicité interne qui est l'oeuvre d'une minorité qui a cédé aux promesses illusoires. L'objectif de cette manoeuvre est clair : affaiblir le premier parti de l'opposition en Algérie et le réduire à une formation soumise. Il ne faut pas perdre de vue que le MRN gêne par ses positions indépendantes et son discours d'opposition. Par ailleurs, il est important de relever que le recours au complot n'est pas une politique généralisée employée par le système ; mais pourrait dans la majorité des cas être l'oeuvre de personnalités influentes poussées par des arrière-pensées partisanes.
On veut pour preuve la position très positive du ministère de l'Intérieur qui s'est retiré de l'affaire en justice en déclarant sa neutralité dans ce conflit dans lequel les redresseurs voulaient l'impliquer de force. Ce qui compte pour nous c'est la position officielle et apparemment, elle est en notre faveur.
Certains observateurs se sont pressés de faire la comparaison avec le scénario d'Ennahda pariant sur le retrait de Djaballah. Un voeu exprimé explicitement par les redresseurs.
Djaballah restera dans le parti, c'est la volonté de la majorité des militants. Une position qui sera réitérée, j'en suis sûr, le jour du congrès. Personne et aucune partie ne pourra venir à bout de cette union extraordinaire qui s' est exprimée autour de la direction.
Par ailleurs, il y a lieu de noter qu' en ce qui concerne Ennahda, je me suis retiré de mon plein gré...
D'autres ont évoqué un remake de la crise du FLN?
On ne peut comparer l'incomparable, au FLN les militants se sont soulevés au lendemain du congrès, mais en ce qui nous concerne, la grogne s'est manifestée bien avant.
Ces derniers ont jugé les intentions alors que la logique voudrait qu'on mesure les faits.
Les contestataires vous reprochent une gestion autoritaire du parti et de vouloir élargir vos prérogatives à l'occasion du prochain congrès. Paradoxalement ce sont les mêmes griefs retenus contre vous cinq ans auparavant par les militants d'Ennahda.
C'est un grand mensonge, j'ai même proposé dans le règlement intérieur, qui sera soumis aux congressistes, la création d'une instance suprême qui aura pour mission de statuer sur les affaires politiques inhérentes au parti.
Cette instance sera, contrairement aux affirmations de nos détracteurs, gérée par un nombre important de cadres et non par le président du parti.
C'est une véritable décentralisation des centres de décision et des prérogatives que nous avons mis en place sachant que le temps de gestion monolithique des structures du parti est révolu. Est-ce une pratique antidémocratique?
Par ailleurs, les cadres dissidents se sont rappelés soudainement que je gère le parti d'une «manière dictatoriale». Pourquoi n'ont-ils pas dénoncé cet état de fait au cours des cinq dernières années. Ils étaient même les premiers à applaudir mes décisions sans aucun reproche, ce qui permet de déduire qu'ils sont poussés par d'autres raisons non encore dévoilées.
Les dissensions qui déchirent votre parti pourront-elles un jour laisser place à la réconciliation entre les deux parties?
Pour moi il n'y a qu'une seule partie. Elle est représentée par les instances et le président légitime du parti. Les dissidents ont choisi leur camp, ils sont appelés à assumer les conséquences de ce choix.
Djaballah aurait négocié des portefeuilles ministériels au gouvernement au lendemain de la présidentielle. Quel commentaire faites-vous de cette déclaration?
Dépourvus d'arguments, les dissidents n'hésitent pas à user de prétextes fallacieux pour agir. Non je n'ai rien négocié avec le pouvoir.
A El Islah, nous ne sommes pas contre le principe de participer dans une coalition gouvernementale, mais les conditions ne s'y prêtent pas encore pour des raisons liées aux choix politiques de notre parti.
La réconciliation nationale est un sujet qui revient souvent dans vos discours, ces derniers temps. Djaballah sera-t-il prêt à mener campagne pour défendre ce concept qui constitue le point nodal du programme du président Bouteflika.
Nous le ferons, étant convaincus de cette démarche. Ce n'est pas parce que nous sommes un parti d'opposition et que c'est M. Bouteflika qui lance ce projet que nous allons faire marche arrière. Par ailleurs, il est important que le premier magistrat du pays dévoile sa vision sur cette question. Pour nous, l'amnistie générale doit toucher six catégories.
Les gens armés qui sont au maquis, les prisonniers politiques, les exilés, les disparus, les personnes licenciées de leur poste de travail ; et enfin quelques corps de sécurité. Si le président appuie cette vision, nous serons les premiers à l'aider.


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