«Il faut encourager l'investissement direct étranger» Améliorer la législation pour créer une économie plus attractive pour les investisseurs étrangers, tout en sauvegardant les richesses nationales. En matière de relations commerciales algéro-russes, Alexey Shatilov, en sa qualité de Représentant commercial de la Fédération de Russie en Algérie, connaît bien son sujet. Prolixe, il plaide pour l'amélioration de l'environnement des affaires dans notre pays, notamment pour encourager l'investissement direct étranger. A l'en croire l'encouragement fiscal et l'agencement de la fameuse loi des 49/51% en fonction des secteurs d'activité, pourraient par exemple grandement booster le business entre les deux Etats qui connaissent un volume d'échanges appréciable qui s'établit bon an mal an à 2 ou 3 milliards de dollars. Il rappelle à ce titre que l'année 2016 aura été très riche et fructueuse au plan des échanges économiques et ce grâce à l'appui apporté à certaines branches industrielles, particulièrement celles de l'agroalimentaire. Ce secteur aura d'ailleurs été au centre de la dernière grande visite d'hommes d'affaires algériens en Russie; une mission qui a été conduite, en février dernier, par le président de la Caci, M.Mohammed Laïd Benamor. Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal aura pour sa part effectué une escale en République fédérale de Russie immédiatement après le déplacement des businessmen algériens, dont pas moins de 200 producteurs avaient exprimé leur volonté d'investir le marché russe avec leurs produits. A en croire M.Shatilov, les produits agricoles nationaux bénéficient d'un a priori favorable auprès des consommateurs russes. «Les produits agricoles algériens sont bio et ont beaucoup de chance d'envahir le marché russe» explique notre interlocuteur qui précise que «beaucoup de choses restent à faire pour parachever un processus qui a, désormais, commencé» dont l'adoption des normes propres à l'emballage, au calibrage...pour qu'ils s'adjugent enfin toutes les chances de succès sur des marchés exigeants. «Ces problèmes techniques seront bientôt résolus, ce n'est qu'une question de temps!», indique-t-il, optimiste. Un nouveau coup de pouce sera, en effet, donné aux relations économiques et de partenariat entre les deux parties, puisqu'il est attendu qu'en décembre prochain une réunion au sommet permettra d'évaluer et de préciser davantage les axes de coopération. M. Shatilov annonce ainsi la toute prochaine huitième commission intergouvernementale algéro-russe prévue pour décembre prochain et qui dévoilera d'autres secteurs prioritaires à promouvoir. Outre les ressources en eau, l'énergie ou le transport maritime, le numérique et les banques seront cette fois spécialement mis à l'honneur. «Nous comprenons la demande algérienne et travaillons à l'unisson pour la satisfaire», dit à ce titre M. Shatilov qui indique que la Russie est l'un des grands spécialistes mondiaux de logiciels d'où l'intérêt que lui accorde la partie algérienne dans sa quête d'outils lui permettant de combattre la cybercriminalité. Le contrat portant sur le développement de l'écosystème numérique fera office d'un vrai levier pour les autres domaines et concourra à l'avènement d'un business transparent. M. Shatilov n'omet pas de citer le tourisme qu'il s'agit de développer méthodiquement. «Le personnel, les écoles et les infrastructures constituent un tout indissociable» souligne-t-il en invitant à explorer toutes les possibilités qu'offre ce créneau dans notre pays. Il rappelle qu'au cours d'un séjour en Russie, M Abderrahmane Benkhalfa, ministre des Finances a eu à s'entretenir avec le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, entretien au cours duquel il a insisté sur la nécessité d'élargir la coopération institutionnelle intersectorielle et de fixer des échéances pour la réalisation des différentes actions convenues et de travailler ensemble pour valoriser les ressources pétrolières et gazières dans l'intérêt du développement des deux pays. En sus d'un accord de partenariat signé entre l'entreprise publique Ferrovial et le Groupe Uralgonzavod, paraphé à la faveur de la 7éme session de la Commission intergouvernementale mixte de coopération économique, qui doit déboucher sur la construction de wagons. C'est dans ce cadre que M.Shatilov soutient que des projets existent et évoluent bien, tout en citant en exemple une commission spéciale algéro-russe martime qui a été créée sur l'initiative de la partie algérienne. Le 31 juillet 2015 a vu la tenue de la 7éme session de la Commission intergouvernementale mixte de coopération économique, commerciale, scientifique et technique algéro-russe. Elle a été clôturée à Moscou par la signature d'un procès-verbal qui englobe plusieurs recommandations multisectorielles visant le développement et le raffermissement des relations bilatérales. Au cours de cette session, les deux parties sont convenues de la programmation de plusieurs réunions de groupes de travail dans les domaines, notamment des finances et banques, de l'énergie, des ressources en eau et du transport maritime.