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«Alger: locomotive arabe»
EXCLUSIF AHMED FATTANI INTERVIEWE AMR MOUSSA
Publié dans L'Expression le 17 - 03 - 2005

Le monde arabe se trouve désormais à la croisée des chemins, et tous les analystes et observateurs s'accordent à dire que les choix qui se présentent à cette région du globe sont plutôt restreints, et les retards cumulés, -dans nombre de secteurs de la vie sociale et politique-, par les Arabes, les ont quelque peu marginalisés au moment où la mondialisation a induit une nouvelle donne dans les relations internationales. L'adage qui dit que, qui n'avance pas recule, peut, dans certaines proportions, s'appliquer aujourd'hui au monde arabe qui n'a pas toujours su faire la part des choses entre ce qui est secondaire et le principal. Dans ce contexte il est significatif de relever que la Ligue arabe, créée le 22 mars 1945, c'est-à-dire voici juste soixante ans, n'a pas évolué, en termes politiques et institutionnels, depuis sa création alors même qu'elle est le plus ancien regroupement d'Etats qui existe dans le monde, bien avant l'ONU, créée en mai 1945 ou l'Union européenne, ex-Commission économique européenne, en 1956. C'est un peu sur tout cela que L'Expression s'est entretenu, en exclusivité, avec le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, M.Amr Moussa. Celui-ci, qui brosse un état des lieux, tout en admettant les manques objectifs qui n'ont pas donné à la Ligue arabe de jouer effectivement son rôle, n'en relève pas moins les avancées réalisées lors du sommet arabe de Tunis qui permettront, selon lui, à la Ligue arabe de se mettre en adéquation avec les organisations similaires au niveau international. C'est là les raisons qui lui laissent espérer que la Ligue arabe et le monde arabe sauront tirer les enseignements de ce qui n'a pas été fait pour repartir du bon pied, ce qui lui fait dire que le sommet d'Alger marquera le début d'une étape nouvelle de l'action arabe commune.
Il est patent qu'il est là question d'homogénéité et d'harmonisation entre les institutions arabes pour que le monde arabe dépasse les impondérables qui ne lui ont pas toujours permis d'être à la hauteur des dimensions démographique et énergétique qui sont celles du monde arabe.
L'Expression: Réformer la Ligue arabe suppose en fait une refondation des concepts et missions impartis à l'organisation panarabe, notamment par sa dotation de pouvoirs dont elle est actuellement dépourvue, l'octroi d'un budget de fonctionnement, aujourd'hui inadapté, le bénéfice d'une certaine indépendance par rapport à ses Etats membres. Quel est votre sentiment, Monsieur le secrétaire général, sur cette question des réformes de la Ligue?
Amr.Moussa:Le Sommet d'Alger marquera le début d'une étape nouvelle de l'action arabe commune, suite à l'approbation par le Sommet de Tunis en mai dernier du principe de l'amendement de la Charte, en prélude à la réforme de la Ligue... La proposition portant création d'un Parlement arabe intérimaire sera soumise au Sommet d'Alger, parallèlement à l'amendement de la Charte, en vue de permettre la mise en place, dans un délai précis, d'un Parlement permanent. Celui-ci constituera un bras législatif opérant sous l'ombrelle de la Ligue arabe. Il y a en outre les réformes radicales opérées dans le Conseil économique et social, et à leur tête l'admission des organisations de la société civile aux réunions du Conseil pour la première fois depuis sa création, selon des critères donnés, en usage à l'échelle internationale. Par ailleurs, il a été convenu de modifier la composition du Conseil de sorte que les questions de développement social, ignorées pendant longtemps, puissent jouir d'un intérêt plus grand, aux côtés de ce qui relève du développement économique...Le Sommet d'Alger sera également saisi d'un rapport sur le travail sérieux accompli au sujet de l'amendement du système de vote et de l'établissement d'un mécanisme de suivi de la mise en oeuvre des résolutions... Je pense que cet ensemble constituera un changement qualitatif de l'action arabe commune sous l'égide de la Ligue arabe.
Ce n'est pas tout... D'autres propositions destinées à la promotion structurelle de la Ligue, avec notamment la création d'une cour arabe de justice et d'un Conseil de sécurité arabe, feront l'objet d'étude après le Sommet d'Alger, en sus d'un nombre d'autres propositions présentées par des Etats membres. Je suis convaincu que si, dans les deux ou trois ans à venir, la Ligue parvient à développer ses structures et ses organes, de même que les concepts qui président à son fonctionnement, nous aurons réalisé une avancée susceptible de lui permettre de devenir, en ce début de siècle, une vraie locomotive de l'action arabe commune, à même de servir au mieux les intérêts arabes dans tous les domaines.
Monsieur Amr Moussa, les réformes, on en parle beaucoup ces temps-ci. Toutefois, les réformes de la Ligue ne sont-elles pas conditionnées, d'une manière ou d'une autre, par des réformes en profondeur au niveau des Etats arabes qui sont demeurées en décalage par rapport à l'évolution générale dans le monde, les Arabes n'ayant pas su tirer profit des bouleversements stratégiques induits par l'effondrement du bloc soviétique?
Je suis d'accord sur le fait que la réforme des structures de la Ligue arabe et de son rôle sont intimement liés à l'orientation générale de réforme à l'échelon du monde arabe. C'est ainsi que tout renforcement de cette orientation profiterait à la Ligue arabe, l'inverse étant tout aussi vrai. Quant aux évolutions qui ont succédé à la guerre froide, c'est là une question qui appelle une analyse longue et approfondie que nous ne pouvons aborder maintenant. Je peux dire quand même que la conjoncture régionale n'a pas permis à la plupart des Etats de la région de consacrer les orientations réformistes tel qu'on l'aurait souhaité. Bien que certains aient néanmoins pu réaliser des progrès et des percées significatives au cours des années 1990. Mais la conjoncture régionale n'était pas pour favoriser de telles avancées, voire elle y fit souvent obstacle.
Pour rester sur cette donne des réformes, y a-t-il réellement un plan alternatif arabe au projet américain du Grand Moyen-Orient (GMO)?
Je ne crois pas que les Arabes doivent présenter de plan alternatif au projet américain de Grand Moyen-Orient. Un projet dont le concept et les dimensions géographiques et géo-politiques soulèvent toujours maints points d'interrogation et beaucoup de réserves... De toutes façons, les Etats arabes ont adopté lors du Sommet de Tunis un document reflétant la vision des gouvernements arabes des concepts de modernisation, de renouveau et de réforme... C'est pour dire au monde que les Arabes vont de l'avant dans leur processus de promotion et de modernisation de leurs sociétés, sur tous les plans. Cette version arabe de la question émane d'un point de vue arabe et tend à réaliser les intérêts des peuples arabes. Contrairement à toutes autres visions formulées par des parties non arabes, ayant des intérêts et des buts différents.
Le monde arabe est toujours interpellé par le dossier palestinien. Est-ce que le plan de paix du prince Abdallah Ben Abdelaziz, adopté par le Sommet de Beyrouth en 2003, reste d'actualité? Si c'est le cas, qu'a fait, ou que compte faire la Ligue arabe pour le faire intégrer à la Feuille de route du Quartette?
L'Initiative arabe de paix est le fondement de la position arabe actuelle vis-à-vis du conflit israélo-arabe. Depuis qu'elle l'a adoptée, la Ligue arabe n'épargne aucun effort en vue d'expliquer les objectifs et les principes qui sont à la base de l'initiative. Par ailleurs, une résolution du Conseil de sécurité a salué l'initiative arabe, tout comme la Feuille de route. Nous soulignons toujours que les Arabes ne sont pas des promoteurs de la guerre, mais qu'ils ne céderont pas pour autant leurs droits légitimes. Le Sommet prochain insistera sur ces éléments, quant aux parties internationales intéressées par l'instauration de la paix au Moyen-Orient, elles se doivent pour leur part de saisir le message et d'oeuvrer avec l'ensemble des parties concernées pour en concrétiser la teneur.
Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, fait cavalier seul en décidant un désengagement unilatéral de Gaza. Un désengagement qui ne renforcera pas nécessairement les chances de paix au Proche-Orient, quand dans le même temps, Israël conforte le mur de l'Apartheid en Cisjordanie. Les Arabes sont-ils à ce point impuissants qu'ils laissent les Israéliens prendre toutes les initiatives et dicter l'orientation des événements au Proche-Orient?
Ce n'est pas un secret que la position arabe en général dénote la faiblesse. Les raisons en sont multiples. Dire qu'Israël dicte le cours des événements est en partie correct, quoi qu'il manque de précision puisque cet état de choses est dû au fait qu'elle est la force occupante, qui contrôle le terrain. Outre qu'elle obtient un soutien sans précédent de la part des Etats-Unis, qui lui permet et d'esquiver les pressions internationales et de ne pas se soumettre au droit international. Une situation inédite ailleurs dans le monde. Par conséquent, la lutte palestinienne et arabe constante, concernant la question du Mur où nous avons réalisé une victoire de taille avec l'avis rendu par la Cour internationale de justice, où les colonies ou autres problèmes fondamentaux, doit se poursuivre à tous les niveaux politique, diplomatique et juridique, jusqu'à la récupération de nos droits et le règlement de ce conflit sur des bases équitables.
Le Liban a fait l'objet de la résolution 1559 de la part du Conseil de sécurité concernant la présence de forces étrangères (syriennes) sur son territoire. Quel est votre sentiment quant à cette résolution qui, par certains de ses aspects, constitue une entorse au droit international tout en représentant une ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat membre encore engagé par l'accord de Taïef?
Le problème du Liban et de sa relation avec la Syrie est extrêmement délicat. Nous ne sommes pas sans deviner les mobiles qui furent à l'origine de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. Ce qui importe maintenant, ce sont les développements qui ont eu lieu dans le sens du désamorçage de la grave tension actuelle... Ainsi, le dernier discours du président Al Assad va-t-il dans ce sens? Comme il l'a dit, le retrait syrien du Liban se fait conformément à l'accord de Taïef, et aussi en réponse aux exigences de la résolution 1559.
Nous entendons donc maintenant apaiser la tension à travers l'exécution de l'accord de Taïef, qui fait l'objet d'un consensus libano-syro-arabe.


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