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"Il représente une succes-story dont il incarne l'esprit"
MOHAMED-REDA MEZOUI, SPECIALISTE EN RELATIONS INTERNATIONALES ET EN GEOPOLITIQUE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 10 - 11 - 2016


Donald Trump avec sa jeune épouse , M. R. Mezoui
Contrairement à sa rivale démocrate, le candidat républicain a remporté l'élection parce qu'il a compris les préoccupations de la société américaine et il en traduit l'essence dans son discours, selon Mohamed-Reda Mezoui.
L'Expression: Trump, un républicain qualifié de zélateur, de «porc», de «désastre national» d' «inexpérimenté» par plusieurs observateurs, vient d'être élu président de la plus grande puissance mondiale. Bonne ou mauvaise nouvelle?
Mohamed-Réda Mezoui: Il ne faut pas tomber dans la démagogie. Avant de céder à ces supputations insensées, il faut savoir qui est Donald Trump. Trump est d'abord un homme qui a réussi. La société américaine baigne dans une culture qui idéalise les «money-makers» et le candidat républicain en est un. Il représente une «succes-story» et il en incarne l'esprit. Pour les Américains moyens, les problèmes des Etats-Unis sont essentiellement socio-économiques. Ces problèmes, qui touchent depuis quelque temps, plusieurs franges de la société, y compris la classe moyenne, sont induits par le capitalisme financier et ses déséquilibres. De ce fait, parce qu'il est partisan d'un capitalisme productif, Trump a pu mobiliser la société autour de lui. Hillary Clinton par contre a focalisé sa campagne sur d'autres questions qui ne sont pas en phase avec les préoccupations sociales. Elle est déconnectée de la réalité américaine. De plus, son manque de discrétion dans ses connivences avec les lobbies juifs, la question des e-mails, son passé politique et les erreurs qui l'ont jalonné, l'ont mise dans une situation inconfortable. Elle est dans la continuité de ce qui se faisait jusque-là. Rien de nouveau dans sa démarche. Même les féministes n'ont pas voté pour elle, suite au comportement permissif qu'elle a eu avec son mari qui l'avait trompée en lui pardonnant. Donc, la victoire de Trump est une bonne nouvelle, notamment pour les Américains.
Donald Trump a été présenté par Fidel Castro comme «le candidat le plus révolutionnaire que les Etats-Unis aient connu depuis plus d'un demi-siècle», dans une interview au Washington Post, dès le 31 mars 2016. Qu'en pensez-vous?
Je suis content d'être du même avis que Fidel Castro, un homme lucide. Effectivement, Donald Trump est en rupture avec la tradition politique américaine. Il peut faire bien des choses d'autant plus qu'il a le soutien d'une majorité aussi bien au Congrès que dans la Chambre des Représentants. Il est à préciser qu'il n'a pas été soutenu dans sa campagne par les grandes multinationales et les grosses boîtes financières, mais par les petites gens et les petites entreprises qui se sont mobilisées massivement pour financer sa campagne. Ces éléments démontrent que le 45e président des Etats-Unis bénéficie d'une grande confiance de la part du peuple américain.
Les sondages avaient donné Hillary Clinton pour favorite et celle-ci a suscité des soutiens massifs parmi les élites américaines. La victoire de Donald Trump est-elle, de ce point de vue, une surprise?
La victoire de Trump n'est pas une surprise. Il a très bien mené sa campagne électorale en proposant des solutions à toutes les préoccupations majeures de la société américaine. Les agences de sondage et de communication qui ont mené des campagnes en faveur de Clinton et qui ont cru avoir formaté l'opinion publique se sont trompées. Les instituts de sondage ne disent généralement que ce qui les engage et veulent entendre. Le sondage est devenu plus un vecteur de propagande qu'un instrument d'élaboration de pronostics. La victoire de Trump, non prévue par ces sondages, confirme mon propos. Les Etats-Unis retournent à la souveraineté citoyenne. C'est presque la même chose que ce qui est arrivé avec le Brexit qu'aucun sondage n'avait prévu. La bataille électorale a été essentiellement communicationnelle et c'est sur ce plan que Clinton a échoué. Trump, lui, a été réaliste.
Le républicain Trump a promis ceci: expulsion de 11 millions d'immigrés clandestins, fin du programme d'accueil des réfugiés syriens, abrogation du droit du sol, construction d'un mur de 1600 km entre les Etats-Unis et le Mexique, augmentation par trois du nombre d'agents de l'immigration, instauration d'une peine de prison fédérale de deux ans minimum à tous les immigrants clandestins expulsés qui reviendraient aux Etats-Unis, lancement d'une opération militaire pour récupérer les puits de pétrole aux mains de Daesh en Syrie et en Irak, réinstauration de la menace nucléaire, etc. Pensez-vous qu'il est possible qu'il réalise tout ceci? La politique américaine, notamment étrangère, ne dépasse-t-elle pas les seules prérogatives du président?
Trump est réaliste et pragmatique en même temps. Il a dit ce que les Américains veulent entendre. Il a bien compris leurs préoccupations et il les a exprimées opportunément. C'est du populisme bien entendu, puisqu'il y a une énorme différence entre être candidat et être président. Après son investiture, il réalisera deux ou trois promesses phares pour contenter son électorat. Mais, dans le fond et sur les questions stratégiques, la politique américaine restera la même. Il y a des règles financières, constitutionnelles, économiques et politiques qu'il ne pourra jamais enfreindre. C'est la nature du pouvoir qui l'en empêchera. Kennedy a voulu mettre fin à la guerre du Vietnam et affaiblir la CIA. Il a été liquidé avant d'y parvenir. Les pouvoirs, dans l'absolu, n'aiment pas les hommes d'Etat forts. Ils aiment les hommes politiques simples pour pouvoir les mettre à leurs services et le pouvoir américain ne fait pas exception. Les hommes d'Etat forts, c'est dans les grands moments de crises qu'on leur fait appel et qu'on marche derrière eux.
Quel serait l'avenir des Etats-Unis et du monde et, plus particulièrement, de notre région, à l'aune de cette nouvelle?
Tout empire, périt, dit-on. L'empire américain va périr. Pas tout de suite. Mais il va progressivement perdre de son hégémonie. Ceci a déjà commencé parce que les Américains, plus que leurs dirigeants, ne sont plus prêts à assumer les conséquences des politiques, notamment étrangères, des Etats-Unis. D'autres puissances sont en train d'émerger, ce qui entraîne un nouvel ordre mondial. Il faut faire avec et se tailler une place de choix dans cette reconfiguration. Néanmoins, dans la situation où se trouve notre région, la tâche est ardue. Il est absolument nécessaire que le Grand Maghreb se construise pour que les pays de la région, dont l'Algérie, puissent prendre part souverainement à la marche du monde.


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