Les députés de l'Assemblée populaire nationale ont achevé, dimanche vers deux heures du matin, leurs interventions. Les présidents des principaux groupes parlementaires vont intervenir aujourd'hui à midi pour clôturer ce débat général qui aura permis à plus de 254 députés de critiquer le bilan d'une année du gouvernement et d'apporter, ainsi, quelques éléments de réflexion pour le Chef du gouvernement. Dans leurs interventions à l'Assemblée, les députés ont appelé à considérer l'intérêt général du pays et celui du citoyen à travers la consécration des principes de démocratie, l'accélération de la relance économique et la prise en charge des problèmes sociaux. Les membres de l'APN, en particulier ceux du FLN et du RND, ont tenu à saluer les efforts de l'Assemblée dans le cadre de sa coopération avec le gouvernement, puisque 25 lois ont été adoptées, notamment celles liées aux réformes économiques et à la justice. Parmi les interventions qui ont réussi à capter l'intérêt de l'Assemblée, celle de Djelloul Djoudi, qui malgré sa convalescence, a tenu à être présent et à faire connaître sa position sur le bilan du gouvernement. Ainsi, le député du Parti des travailleurs s'est interrogé sur les intentions de la commission Sbih, indiquant que cette commission accomplit un travail en profondeur sur la réforme de l'Etat, tout en excluant les députés de participer à cette action, qui conditionne l'avenir du pays. M. Djoudi a indiqué, par ailleurs, concernant le règlement de la crise en Kabylie, que le Parti des travailleurs n'est pas contre le dialogue, mais que le dialogue engagé entre le gouvernement et les ârchs doit aboutir sur des décisions rapides et concrètes. Cette séance a été marquée aussi par le passage de Tahar Benbaïbèche qui, malgré son isolement politique, a tenu à faire une déclaration émouvante, sur le rôle réel du député à l'Assemblée et que tous les membres de l'APN ont perçue comme une lettre d'adieu, de l'ex-secrétaire général du RND, à la scène politique. Par ailleurs, la députée du FFS Dalila Taleb est intervenue pour critiquer le gouvernement et le rendre responsable de la catastrophe du 10 novembre qui a coûté la vie à plus de 1000 personnes. Les députés de l'APN ont mis en exergue, au cours de ces trois soirées de débat, les aspects positifs du gouvernement, mais aussi les insuffisances constatées dans l'action de l'Exécutif. Ainsi au chapitre de la justice, les intervenants ont insisté sur la nécessité d'asseoir l'indépendance de la justice en réunissant les conditions matérielles qui permettent aux magistrats d'accomplir leur mission loin des pressions de toute nature. A ce propos, le député du RCD, Nordine Aït-Hamouda, s'interroge: Où est la justice? Quand on organise des commissions constituées de «faux ârchs» et des membres du gouvernement pour déterminer le rôle des gendarmes dans les derniers événements en Kabylie. Le député du parti de Sadi s'interroge aussi, où est passé le rapport d'enquête d'Issad et connaîtra-t-il le même sort que le rapport établi sur la fraude électorale qui demeure à ce jour introuvable? Enfin, concernant la situation sociale, les députés du RND, FLN, Ennahda et PT ont appelé à la prise en charge effective des problèmes sociaux des citoyens, précisant que 14 millions d'Algériens vivent sous le seuil de la pauvreté. Une situation qui touche plus particulièrement les populations rurales du fait de la pauvreté, de l'exclusion, de l'absence de projet de développement dans les zones éloignées et du manque d'eau potable. Le Chef du gouvernement, M.Benflis, répondra aux préoccupations des députés le 19 décembre après l'Aïd, une fois qu'il étudiera toutes leurs questions.
