Le non- recouvrement de ces créances de surcroît crescendo chaque année a fini par créer des difficultés financières à la Sonelgaz Le non-recouvrement par la Sonelgaz de ses créances a affecté son fonctionnement et étouffé la réalisation des projets électriques et gaziers. C'est officiel, la Société nationale de distribution de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) va procéder au recouvrement de ses créances (62 milliards de DA) auprès de ses clients. C'est une source bien informée à la direction générale de la Sonelgaz qui a révélé cette information. «La Sonelgaz a tout mis en place pour le lancement de cette opération qui va toucher l'ensemble des agences commerciales du groupe (355) à partir de ce samedi 20 mai», a fait savoir l'interviewé de l'Agence presse service (APS). «Ladite opération pour laquelle la Sonelgaz a mobilisé des moyens humains et matériels conséquents va se faire via l'application baptisée 'Tahsil''», a indiqué la source en question. Le motif du lancement de cette opération selon l'interviewé de l'Agence presse service, est «de garantir la pérennité du service public auquel est tenue la société à l'égard de ses clients». «Le non- recouvrement de ses créances qui va de surcroît crescendo chaque année a fini par créer des difficultés financières à la trésorerie. Il a affecté même son fonctionnement et étouffé les projets de développement des réseaux électriques et gaziers nécessaires à la garantie de la continuité et la qualité de service», déplore la Sonelegaz. Selon la même source, la Sonelgaz va user cette fois-ci de tous les moyens légaux pour recouvrer ses créances. «Un délai certes, sera accordé aux clients, afin de s'acquitter de leurs dettes. Mais, à défaut, des coupures courant électrique vont s'opérer systématiquement», a-t-elle menacé. Ainsi, le choix de cette période pour lancer une telle opération, a laissé entendre l'interviewé n'est pas fortuit. Bien au contraire, il a été bien étudié. En effet, elle va intervenir à la veille du début de la saison estivale où la demande sur l'électricité augmente et devient indispensable. Questionné en outre sur la répartition de ces créances entre les clients et les institutions étatiques, le responsable a indiqué que «la part la plus importante des créances de Sonelgaz est détenue sur la clientèle privée et représente 46% du portefeuille, tandis que 40% sont détenues sur les administrations, les entreprises publiques et les opérateurs économiques». Il est à rappeler par ailleurs que ce n'est pas la première fois que la Sonelgaz envisage de lancer cette opération de recouvrement de ses créances. Plusieurs annonces ont été faites dans le passé, mais l'idée n'a pas été appliquée. Les capacités financières confortables de l'Etat ne l'ont pas mise dans la contrainte, elles lui ont permis de mener à bien ses projets. Chose qui est loin d'être le cas maintenant avec le recul des revenus de l'Algérie de près de 50%. Cette situation financière imprévisible, notons-le, a été la raison principale de l'adoption de loi de finances 2017 qui a prévu de multiples majorations dans les taxes. La Sonelgaz qui est une entreprise économique a dû revoir à la hausse les prix de l'électricité et du gaz. Une décision qui n'est pas passée inaperçue dans certaines wilayas, telle que Bouira, où on a enregistré des rassemblements au début de ce mois devant la direction régionale de la SDC. Les protestataires ont fait état des majorations irraisonnables des factures de l'électricité dont le montant a été doublé, voire triplé pour la majorité des foyers. «Nous sommes tous au courant de la situation financière critique de l'Etat. Mais de voire le montant des factures doubler pour la même consommation qu'avant est aussi irraisonnable et inadmissible», ont souligné les pères de famille dans la commune de Haizer organisant récemment un rassemblement en pleine place publique de la commune. Il est à noter enfin sur un autre plan que le gouvernement n'a pas décidé d'annuler ou d'ajourner pour le moment la réalisation des projets de raccordement au réseau du gaz de même pour l'électricité rurale. «La réalisation de ces projets va se poursuivre le plus normalement du monde», c'est ce qu' a affirmé récemment le Premier ministre Abdelmalek Sellal en visite dans la wilaya de Batna. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bedoui avait fait la même promesse en visitant il y a deux mois la wilaya de M'sila.
