L'organisation terroriste n'aura pas les coudées franches en Algérie L'organisation terroriste qui a laissé des plumes dans ses fiefs originels, en Irak et en Syrie notamment, tente de se redéployer au Maghreb. L'attentat qui a ciblé la sûreté de wilaya de Tiaret à la veille de l'Aïd El Adha est venu malheureusement nous rappeler que la menace terroriste est toujours présente. Avec un potentiel destructeur amoindri certes, mais toujours aussi meurtrier lorsqu'il sort de sa tanière. Les coups de boutoirs ininterrompus que lui portent l'Armée nationale populaire, les forces de sécurité en général, l'ont, incontestablement, laminé, réduit en lambeaux. Il n'en demeure pas moins que le feu n'a pas fini de couver sous la cendre. Les deux attentats suicides (Constantine et Tiaret) qui ont ciblé des éléments de la Police nationale depuis le début de l'année en sont la preuve. Tous les deux portent l'empreinte de l'Etat islamique. «Un martyr de l'Etat islamique s'est fait exploser près du siège de la sûreté algérienne dans la ville de Tiaret», a-t-il revendiqué en ce qui concerne le dernier en date, celui du 31 août 2017. La résistance héroïque, typiquement algérienne, imposée à mains nues par le policier en faction au terroriste kamikaze a permis d'éviter un bain de sang. Cela n'a pas suffi pour éviter sa mort et celle de son collègue. C'est toute l'Algérie qui les a pleurés. Ces deux opérations terroristes qui à quelques six mois d'intervalle ont frappé l'Est et l'Ouest du pays, deux villes distantes de près de 500 kilomètres indiquent qu'elles ne sont pas le fruit du hasard. Les planifier avec pratiquement le même mode opératoire avec comme objectif de faire un carnage porte la griffe de Daesh. De ses loups solitaires endoctrinés, radicalisés, programmés pour tuer froidement. Ils peuvent frapper sur un territoire de plus de 2 millions de kilomètres carrés. Que cherche l'Organisation terroriste? La question s'impose car derrière le but de faire couler le sang il y a un objectif suprême: celui de vouloir mettre un pied au Maghreb et pourquoi pas deux. L'organisation terroriste qui a laissé des plumes dans ses fiefs originels, en Irak et en Syrie notamment, tente de se redéployer au Maghreb. La situation sécuritaire des plus fragiles en Tunisie, celle qui a précipité la Libye au bord du chaos, augmentent en théorie la probabilité d'un tel scénario. Les bains de sang dans lesquels ont été plongés ces deux pays en disent long sur leur dessein: faire de la région une base arrière de l'Etat islamique. Une planification qui indique que l'Algérie aussi est dans leur ligne de mire.Les deux attentats terroristes, celui du Bardo en mars 2015 et celui du mois de juillet à Sousse, terriblement meurtriers (49 victimes) en l'espace de trois mois nous rappellent que le péril islamiste est à nos portes. Il vient de l'Est. C'est là où nichent les djihadistes de Daesh et d'Al Qaïda sans nommer d'autres organisations terroristes qui ont fait scission avec ces factions rivales à l'instar des «Signataires par le sang» (El-Mouaquiine Biddam) de Mokhtar Belmokhtar. La sanglante tentative de prise d'otages du site gazier de Tiguentourine (In Amenas), qui a eu lieu au mois de janvier 2013 porte l'empreinte de ce dernier. Elle est encore dans toutes les mémoires. Elle a été «orchestrée» à partir d'une Libye à feu et à sang. Le dernier attentat de Tiaret est a priori marginal. Il n'empêche de se questionner sur l'existence de cellules dormantes que Daesh aurait décidé d'actionner pour tester le dispositif mis en place par les forces de sécurité. Une chose est sûre par contre, l'organisation terroriste n'aura pas les coudées franches en Algérie. Si elle a pu, en effet, conquérir des territoires en Irak et en Syrie c'est parce que le terrain lui a été préparé par les nombreuses interventions militaires occidentales qui ont déstabilisé les régimes en place. L'Algérie ne lui a non seulement pas prêté le flanc, mais elle est reconnue comme étant un îlot de stabilité au beau milieu d'une ceinture de feu. Elle restera une citadelle imprenable pour l'Etat islamique.