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Le roi football est nu!
SPORT LA REALITE EST LÀ
Publié dans L'Expression le 11 - 07 - 2005

C'est peu de dire que le sport algérien le football particulièrement n'en finit pas sa descente aux enfers et de boire le calice jusqu'à la lie.
L'Algérie n'ira ni en Egypte ni en Allemagne et c'est loin en vérité d'être une surprise. Cela traduit, en réalité, l'état de dégradation avancé dans lequel se trouve le football national depuis plus de deux décennies. En fait, la victoire miraculeuse au Mondial espagnol de l'Algérie sur l'Allemagne, un 16 juin 1982, a faussé la donne issue de la réforme sportive entreprise au milieu des années 1970. Une réforme, de fait, demeurée en suspens comme si cet exploit avait résolu tous les problèmes auxquels était confrontée la pratique du jeu à onze. Aussi, l'euphorie qui avait gagné le pays, dans le sillage de cette inimaginable prouesse, avait fait perdre de vue aux responsables politiques en général, aux dirigeants du sport numéro 1 en Algérie en particulier, le fait que nous avions encore beaucoup à apprendre et surtout à entreprendre pour conforter et faire fructifier l'inattendue performance de Gigon. La fissure, pour ne pas dire la supercherie, est apparue dès 1986, au Mondial mexicain, lorsque l'Algérie -qui s'y qualifia sur la lancée de sa bonne tenue en Espagne- a montré ses limites, outre technico-tactiques, dans les domaines de la logistique et de l'environnement général du football. Aucune leçon n'avait été tirée de l'inespérée prestation de Gigon et de la lamentable production de Monterrey (Mexique 86). Car, à notre sens, il faut remonter à cette époque pour expliquer et comprendre le gâchis d'aujourd'hui. Et ce n'est pas fort si l'on ajoute que c'est encore un reliquat de la prouesse de Gigon qui a donné à l'Algérie le moyen de gagner en 1990 à Alger son unique titre africain majeur.
Le ver est dans le fruit
Les fruits des réformes de 1977 (qualification des Juniors au Mondial du Japon de 1980 et de l'EN aux Mondiaux espagnol de 1982 et mexicain de 1986 et victoire de la CAN de 1990) n'auront duré que dix ans et n'ont pas eu les suites attendues sur l'organisation et la professionnalisation du football algérien. D'aucuns estimaient, sans doute, que l'Algérie n'avait plus rien à apprendre et qu'elle avait atteint le palier des grandes nations du football. Grave erreur, que nous ne finissons pas de payer, qui a stoppé l'élan insufflé autant par les réformes introduites dans le football que par l'exceptionnelle performance espagnole. Dès lors, on peut affirmer que l'absence de l'Algérie au Championnat d'Afrique des nations organisé par l'Egypte en 2006, et au Mondial allemand de la même année, est logique, car nous n'avons rien fait ces dernières années pour mériter de tels challenges, ni entrepris grand-chose pour que cela change afin de redonner la primauté au travail. Il faut le dire crûment: peu a été fait dans des domaines, incontournables pour tout pays prétendant jouer un rôle dans le football moderne pour que nous méritions une place dans des compétitions internationales aussi relevées que le sont le Mondial de football et la CAN africaine. Compétitions devenues, hélas, hors de portée de l'Algérie qui joue depuis des années les simples figurants dans le Championnat africain des nations (CAN).Où sont donc les équipes nationales benjamines, cadettes, juniors, olympiques obligatoires qui constituent la base d'un travail sérieux à long terme et pourvoyeuses de l'équipe nationale A? Comment de fait parler d'une équipe nationale lorsque l'on constate le vide autour d'elle par la négligence coupable (pour ne pas dire plus) qui fait que les petites catégories sont délaissées par les pouvoirs publics et sportifs au profit de la seule EN, par trop choyée? Comment l'Algérie, alors que l'Etat investit des sommes colossales pour la pratique du football, par notamment la densification des infrastructures de base (construction de stades en gazon naturel et artificiel) est-elle tombée aussi bas? (regarder le classement FIFA pour s'en convaincre) Surtout quand on note que les structures (centres de formation, infrastructures diverses), fondamentales du développement du football existent aujourd'hui même dans les plus pauvres pays africains qui sont loin d'avoir les moyens de l'Algérie (tels la Gambie championne d'Afrique des cadets en 2005, ou le Bénin qui a été l'un des représentants africains, aux côtés du Maroc et du Nigeria, aux Championnats du monde juniors de 2005 qui ont eu lieu aux Pays-Bas en juin dernier). Ainsi, au moment où même les plus petites nations africaines du football progressent, l'Algérie, a contrario, n'a fait que reculer, repoussant encore loin les limites de la médiocrité dans lesquelles son football s'est enfoncé. Ne nous leurrons pas: le résultat contre le Zimbabwe à Oran est conforme aux possibilités actuelles, très réduites, de notre football et de notre onze national. De fait, le nul concédé à l'Angola à Annaba, lors de la première journée des qualifications jumelées CAN-Allemagne 2006, annonçait déjà la couleur. C'est ce jour là que la route du Mondial allemand nous a été fermée au moment où la défaite humiliante (0-3) à Annaba concédée à une quelconque équipe du Gabon nous a bouté hors de la CAN d'Egypte.
Ce sont là les faits bruts qui parlent d'eux-mêmes. Comment pouvait-il en être autrement lorsque notre championnat demeure un faux championnat avec de faux dirigeants, de faux professionnels, des clubs amateurs (dans le sens négatif) sans discipline ni envergure, cultivant l'esprit clubard au détriment d'une saine compréhension de la pratique du jeu à onze, quand aucune règle n'est observée et que n'importe qui fait n'importe quoi? Or, une équipe nationale c'est d'abord, et prioritairement, le reflet d'un championnat national structuré et fort ou, à défaut d'un tel championnat, disposer d'éléments pétris de qualités évoluant dans les championnats étrangers. Hélas, l'Algérie, pour son malheur, ne dispose ni de l'une ni de l'autre de ces opportunités. Notre championnat est aujourd'hui le plus faible depuis l'indépendance du pays et souffre de la comparaison avec les championnats africains et arabes. Il fut un temps où nous avions un championnat qui a produit les Madjer, Assad, Belloumi, Fergani, Cerbah, Merzekane, Hadefi, Gaaga, Gamouh Guendouz, Menad, Bencheikh et bien d'autres, que nous ne pouvons tous citer ici, qui ont donné ses titres de gloire au football national. Qu'en est-il aujourd'hui, alors que le niveau du footballeur algérien est dévalué et ne correspond pas aux moyens que l'Etat a investis pour la pratique? Mais cela n'est guère étonnant si l'on tient compte du fait que le statut même des clubs algériens, dit de l'élite, pose problème par l'(in)organisation même qui est celle du football et du championnat algérien. Officiellement, les clubs algériens sont des CSA (Clubs sportifs amateurs) mais dans la pratique, ce sont des clubs professionnels (marrons, si cela existe) qui engouffrent des sommes colossales et sont de véritables tonneaux des Danaïdes, responsables d'une délirante inflation des primes de signatures sans commune mesure avec la qualité intrinsèque des footballeurs et encore moins avec les possibilités financières réelles des clubs. Que dire du 1,3 milliard que le président de la JSK, Moh Chérif Hannachi offre à Achiou pour l'avoir dans les rangs de son équipe? Ainsi, les clubs «amateurs» algériens accordent de fortes primes de signatures aux joueurs, des salaires élevés leur sont octroyés, des salaires mirobolants sont concédés aux entraîneurs, notamment étrangers, tout cela dans l'opacité totale, alors que ces CSA, en tant que clubs amateurs ne peuvent manipuler de l'argent d'une part, ne disposent pas d'un budget de fonctionnement contrôlable obéissant aux normes usités et en conformité avec les lois en la matière (fisc, IGS, contrôle de gestion des clubs et, de manière générale, vérification de la façon avec laquelle l'argent des contribuables est utilisé) d'autre part. Or, tout reste à faire dans ce domaine au moment où la Ligue de football (LNF), va se transformer en automne prochain en ligue professionnelle (LFP), conformément aux récentes directives de la Fifa. Cette mesure aura-t-elle un effet entraînant sur les clubs qui doivent en toute logique se transformer en entités professionnelles avec tout ce que cela va induire? Le chaos actuel fait que des joueurs, aux qualités contestables, sont élevés au rang de star, quand certains dirigeants de clubs, peu scrupuleux ont fait des associations sportives de performance de lucratifs fonds de commerce. Dès lors, il est vain d'espérer une évolution du football national et l'élévation de son niveau, tant que le championnat national n'aura pas été corrigé par sa remise dans le sens de la véritable performance, mais aussi par une professionnalisation obéissant aux normes internationales qui gèrent la pratique. Or, peu de clubs ont actuellement la dimension leur permettant le passage au professionnalisme. Ce n'est pas seulement une question d'argent et d'infrastructures, c'est aussi, sans doute surtout, une question de mentalité. Tout est là en fait.
L'équipe nationale
En sus d'un championnat médiocre et de faible niveau, l'apport des professionnels algériens évoluant à l'étranger ne compense d'aucune manière cette déficience. Sans être de grosses pointures, les professionnels algériens des années 70-80 étaient tout de même autrement mieux en jambes que ne le sont ceux d'aujourd'hui. Les Dahleb, Korichi, Mansouri Faouzi, et autres Zidane Djamel, Chebel ou Bourrebou et autre Djaâdaoui, ont été d'un apport certain et ont donné du tonus aux mythiques équipes de la première moitié des années 80, alors que les joueurs de l'actuelle cuvée sont gâtés et sont loin d'apporter le plus qui est attendu d'eux. Ainsi, les footballeurs qui tentent le professionnalisme à l'étranger ne comprennent pas l'esprit qui est celui du professionnel. Ces joueurs du cru n'hésitent pas à se plaindre de leur mal du pays lorsqu'il leur arrive, ce qui est rare, d'être recrutés par des clubs étrangers. Ceux établis déjà à l'étranger se font surtout remarquer par leurs capacités moyennes et ne sont en général d'aucun apport supplémentaire pour l'équipe nationale. De fait, le contraste est encore plus frappant si l'on note que la majorité des professionnels africains (Nigérians, Sénégalais, Camerounais, Angolais, Sud-africains ou Congolais (Kinshasa) évoluent dans des formations huppées des grandes nations du football en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne et en France. Or, la plupart de nos capés professionnels vivotent dans des petites équipes belges ou de la première et deuxième division française de seconde zone sans réels moyens. Les rares éléments algériens susceptibles d'apporter un plus, ils ne sont pas légion, refusent systématiquement de rejoindre le Onze national (cf, les cas de Ali Benarbia, qui n'a revêtu les couleurs nationales, pour une courte période, qu'à la fin de sa carrière, Hemdani, ex-joueur de Marseille, actuellement aux Glasgow Rangers, qui s'est plusieurs fois payé la tête des responsables algériens du football par des promesses qu'il n'a jamais tenues de revêtir le maillot national, ou, encore le cas de Camel Mériem, sociétaire de Bordeaux, qui préféra le team tricolore français à celui de l'Algérie, son pays d'origine). Mais il faut aussi relever que si ces joueurs font des difficultés pour rejoindre l'équipe nationale c'est parce que l'on n'a jamais tenté de les mettre en confiance ni montré l'intérêt qu'ils avaient à rejoindre l'équipe de leur pays d'origine. Dès lors, il n'est pas étonnant que l'équipe nationale soit devenue une équipe fantomatique sans consistance face aux fringants teams africains, comme l'a montré l'incroyable leçon de réalisme qu'a donnée le petit Gabon aux pauvres Fennecs.
L'inexistence d'une politique du sport
Or, faut-il réellement s'en étonner car, outre l'absence de dirigeants qualifiés, de formateurs et de coaches compétents, d'infrastructures adéquates et opérationnelles, l'Algérie manque cruellement d'une politique du sport de haut niveau ayant pour finalité un investissement humain, matériel et financier en adéquation avec le rôle qu'est censé jouer un pays de la dimension de l'Algérie, considérée, à raison, comme étant l'une des puissances africaines. Ce qui n'apparaît d'aucune manière dans la gestion (anarchique) des choses du sport en général, du football en particulier, qui fait que l'Algérie n'a pas les joueurs dignes de porter haut ses couleurs. La médiocrité de nombre de responsables du football est telle que les énormes sommes consacrées par l'Etat au football, par la construction de stades, les subventions à la fédération et aux clubs, n'apparaissent pas dans les résultats bruts des compétitions, régionales, continentales et internationales auxquelles prennent part les équipes nationales et les clubs algériens en Afrique et dans le monde arabe. Aussi, est-il grand temps de secouer le cocotier et de remédier à cette lamentable situation. Sans aller jusqu'à préconiser une pause sabbatique, - tant pour l'EN que pour le championnat national -, il y a toutefois lieu de réviser l'ensemble de la pratique en vue d'en assainir la gestion, de remettre les choses dans la bonne direction, et de mettre un terme au laisser-aller et à la concussion. Dès lors, des mesures drastiques demandent à être prises pour redonner sa dimension perdue au football algérien. Parmi ces mesures, il faut avoir le courage d'imposer des règles claires et précises, - et de les appliquer -, pour avoir le droit de participer au championnat national, dont les moindres sont encore la disposition d'un staff dirigeant identifié capable d'assumer des responsabilités, l'existence d'un budget de fonctionnement conséquent et vérifiable par les instances de l'Etat, des stades adaptés à la pratique du football et répondant aux normes internationales, - de préférence en gazon naturel -, la disposition de centres de formation répondant aux normes usitées dans le domaine, le recrutement de joueurs obéissant à des règles et critères stricts avec contrats notariés. D'autres paramètres entrent en ligne de compte, qui ne sont pas urgents, comme le parrainage de petites formations assurant une relève permanente, comme le font les grands clubs européens.
Ce qui est urgent et vital pour le football algérien reste, en effet, l'assainissement du milieu de la discipline gangrené tant par la corruption et les passe-droits, que par le non-professionnalisme des joueurs et des dirigeants, par l'amateurisme marron qui est la règle générale. Un exemple situe parfaitement l'état de déliquescence atteint par notre football lors de la saison écoulée. Deux clubs étaient menacés de relégation, - l'USM Annaba et le CR Belouizdad- avec comme arbitre le MC Alger qui devait rencontrer ces deux formations. Lors du match USMAn-MCA, les joueurs annabis du club algérois ont refusé en bloc de jouer contre le club de leur ville natale. Ce qui n'est ni naturel ni fair-play. La semaine suivante le MCA rencontrait un autre club menacé, le CRB. Cette fois-ci non seulement les Annabis ont joué mais ils ont pris une part prépondérante à la victoire du doyen algérois. Dans un championnat normal où l'éthique sportive est sacrée et respectée par tous, les joueurs qui la bafouent par des actes antisportifs comme celui que nous avons décrit, sont passibles de dures sanctions car par leur comportement, ces joueurs, outre d'attenter à la sincérité du championnat, montrent une méconnaissance grave de leur part, de celle de leurs dirigeants et responsables techniques, de la pratique professionnelle et des règles du jeu. Sous d'autres cieux, de tels comportements auraient valu à leurs auteurs d'être sanctionnés, sinon radiés du mouvement sportif, et aux clubs le risque de rétrogradation pour avoir fait jouer des footballeurs malgré la faute professionnelle manifeste commise. Rien de tel n'a eu lieu et ni l'USM Annaba ni le MCA n'ont été inquiétés. De fait, plusieurs incidents non sportifs ont émaillé la saison écoulée le déroulement des championnats des divisions 1 et 2. Dans ces conditions, il n'y a pas lieu de s'étonner de l'avilissement que connaît le football algérien lequel, tant dans le Championnat africain des nations que dans ceux des clubs aux niveaux continental et arabe, se trouve dépassé, renvoyé chaque fois refaire ses classes. Nous en voulons pour preuve la triste élimination de la Champion's League africaine de l'USM Alger, qui écrase depuis trois ans le championnat national, mais est incapable de battre une moyenne formation tunisienne de l'AS Marsa, de même que la JS Kabylie, l'équipe algérienne la plus titrée du pays, sortie sans gloire par un club guinéen parfaitement inconnu dans la Champion's League où il fait ses premiers pas. C'est celle-là la réalité du football algérien aujourd'hui. L'échec du football algérien n'est pas imputable à une personne ou à une organisation, mais relève d'un état d'esprit mercantiliste devenu une seconde nature pour les dirigeants du sport et singulièrement les dirigeants des clubs de football. Il y a un fait patent: l'argent ne manque pas et n'a jamais manqué. Reste à savoir l'emploi qui en est fait, ou en a été fait. L'autre fait à relever, pour rester sur cette problématique, c'est l'anarchie dans laquelle vivent les clubs algériens, qui d'un côté crient misère mais de l'autre vivent sur un pied qui ne correspond pas à leurs moyens financiers réels. Pour s'en convaincre il n'y a qu'à se remémorer les crises financières cycliques que traversent les clubs qui crient misère mais démentis régulièrement par les enchères et surenchères que font les dirigeants à coup de dizaines de millions, voire de milliards de centimes, pour l'acquisition de tel ou tel joueur avec, - un comble pour des clubs en perpétuel manque de liquidités financières et incapables de payer à temps les primes de leurs joueurs -, des préparations d'avant-saison à l'étranger. D'ailleurs, tous ces clubs miséreux annoncent leur intention de se préparer en Europe. D'ou vient l'argent avec lequel les clubs payent les primes des joueurs et les onéreuses préparations hors du pays? Voilà un paradoxe qui mérite d'être expliqué. Certes, peu à peu, la FAF introduit des normes de fonctionnement professionnel plus en phase avec la nouvelle réalité du football national, mais cela reste insuffisant, si parallèlement d'autres initiatives ne sont pas prises comme le contrôle en aval et en amont de l'argent distribué par les administrations publiques (wilaya, APC, MJS, FAF et ligues), la révision du statut des clubs pour les rendre en adéquation avec les normes de la pratique professionnelle, la généralisation du contrat professionnel pour les joueurs qui doivent justifier d'un salaire, l'exigence que les primes soient en conformité avec les moyens réels dont dispose l'association sportive. Ce qui sous-entend le droit pour les instances du football et les pouvoirs publics de savoir où va leur argent, combien sont payés les joueurs, à combien s'élèvent les primes de signatures qui, souvent pour ne pas dire toujours, ne correspondent pas aux moyens financiers du club. D'où la nécessité impérative de la création, au niveau de la LFP (LNF) d'une direction nationale de gestion des clubs (Dncg), qui, outre de vérifier les avoirs des clubs, soit capable de ne pas accepter dans une division un club ne répondant pas aux normes financières, structurelles et matérielles exigées par le cahier des charges. De fait, il semble que les pouvoirs publics se dirigent vers un tel contrôle, comme l'atteste la décision prise récemment par le MJS qui a demandé l'ajournement des AGO et des AGE des clubs, aux fins de clarification de la gestion comptable des finances des clubs lors des dernières années. Les autorités concernées ont-elles enfin décidé d'agir? Il en serait grand temps en effet. Cela pour dire que le football a aujourd'hui des exigences qui vont au-delà du sport pour devenir économique ne permettant plus le romantisme d'hier. Or, les clubs sportifs algériens sont des clubs sportifs amateurs. Ce statut sera-t-il encore de rigueur à l'entame de la prochaine saison, alors que les directives de la Fifa, que la FAF commence à mettre en application, ne laissent de place à aucun doute sur le fait que les clubs doivent se professionnaliser, ce qui veut dire qu'ils auront des droits, mais aussi des devoirs envers le football, les joueurs et, d'une manière générale, la gestion de l'environnement de la pratique du jeu à onze, tout cela consigné dans un cahier des charges. En effet, il est à tout le moins spécieux de parler de professionnalisme quand l'élément charnière, l'association sportive, demeure gérée par un statut inadapté et dans l'anarchie et l'opacité totales. Le football algérien a encore à faire son mea culpa pour se régénérer. Aussi, il ne sert à rien de s'apitoyer sur notre sort, car le constat est là : la débâcle consommée du jeu algérien à onze. C'est, donc, le moment ou jamais de mettre les choses à plat. Car le problème du football algérien n'est ni celui d'un dirigeant ni celui d'un entraîneur qu'il suffit de remplacer. Le mal est plus profond et demande une véritable lobotomie pour notre football, propre à le regénérer et lui redonner les capacités à lutter à armes égales avec les équipes nationales et de clubs africains et arabes.
Regarder les choses en face
Qui aurait pu penser, ne serait-ce qu'un instant, à l'avilissement qui est celui du sport algérien qui n'a jamais été aussi bas, même dans les temps de l'apprentissage au début de l'indépendance. A cette époque on jouait galb ou rab et on mouillait le maillot, pour les couleurs. Aujourd'hui, les footballeurs ne mouillent pas leurs maillots, mais ils jouent pour la sécurité d'un salaire, roulent en grosses cylindrées, regardent le monde de haut, alors qu'ils n'ont rien prouvé. Mais le fait est que tout le monde ne joue pas le jeu, les joueurs d'abord, qui demandent toujours plus, - parfois les primes de signature réclamées atteignent l'inconcevable -, sans rien donner en retour, - car hélas ils ne peuvent donner plus que ce qu'ils ont - ; les dirigeants ensuite, qui, sans pour autant généraliser, sont plus intéressés par le lucre que procure le poste stratégique de dirigeant de football, que de véritables managers capables d'initiatives et connaissant leur métier en sachant gérer un club de football ; les pouvoirs publics enfin, qui ferment (souvent) les yeux préférant ne pas voir et entendre plutôt que prendre leurs responsabilités dans un domaine dont le développement ne peut se suffire de demi-mesures et exige rigueur et fermeté. Si les gestionnaires du football prennent conscience de ces faits et retournent leurs manches pour y remédier et redonner sa place véritable au football algérien, ce ne serait pas chèrement payé ses mésaventures actuelles. Mais pour ce faire il faut qu'il existe une volonté politique décidée à ce que cela change et qui prenne toutes les mesures pour que cela change. Car, il nous faudra, d'une manière ou d'une autre, prendre acte d'une réalité: le roi football est nu!


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