«Ne laissez pas vos enfants pendant des heures sur Internet sans savoir ce qu'ils y font» «Malgré la présence en ligne massive des enfants - un internaute sur trois dans le monde est un enfant - trop peu de mesures sont prises pour les protéger des dangers du monde numérique et pour augmenter leur accès à un contenu en ligne sûr», déplore Marc Lucet. Alors que le défi «mortifère» de «la Baleine bleue» a déjà coûté la vie a cinq enfants âgés de 11 à 16 ans, l'Unicef a publié, lundi dernier, un rapport mondial sur les dangers de l'Internet sur les enfants. C'est dans ce contexte d'inquiétude générale que le représentant du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), Marc Lucet, a convoqué, hier au siège de l'Unicef à Alger, la presse nationale pour donner les grandes lignes de ce rapport. D'emblée, Marc Lucet qui refuse de citer l'application mise en cause pour dit-il ne pas lui faire plus de publicité, met en garde les parents contre la passivité qu'ils pourraient afficher par rapport à la navigation Internet de leurs enfants. «Surveillez la navigation de vos enfants sur Internet. C'est votre devoir!», a t-il sèchement lancé. «Ne laissez pas vos enfants pendant des heures sur Internet sans savoir ce qu'ils y font», a-t-il insisté, en donnant l'exemple de ce qu'il qualifie de syndrome de la chambre à coucher. «Avec les smartphones, les enfants sont branchés sur Internet dans leurs chambres avant de dormir. On ne sait pas ce qu'ils y font ou sur quel contenu ils peuvent faire face», souligne-t-il non sans rappeler que cette situation n'est pas propre qu'à l'Algérie. «Malgré la présence en ligne massive des enfants - un internaute sur trois dans le monde est un enfant - trop peu de mesures sont prises pour les protéger des dangers du monde numérique et pour augmenter leur accès à un contenu en ligne sûr», déploret-il en se basant sur les conclusions de ce fameux rapport intitulé: «La situation des enfants dans le monde en 2017: les enfants dans un monde numérique.» Le représentant qui met en évidence le fait que ce rapport identifié les dangers et les opportunités de la Toile vis- à-vis des enfants, affirme que les gouvernements et le secteur privé n'ont pas suivi le rythme du changement, exposant les enfants à de nouveaux risques et laissant de côté des millions d'enfants défavorisés. Il précise dans ce sens que l'Internet qui fait partie prépondérante de nos vies ne doit pas être considéré comme étant l'ennemi numéro un que l'on doit abattre. «Dans un monde numérique, notre double défi est de savoir comment atténuer les inconvénients, tout en maximisant les avantages d'Internet pour chaque enfant. Son utilisation doit être modérée tout en proposant un contenu de qualité adapté aux enfants», a-t-il dit. Le rapport, assure t-il, dit très clairement que l'éducation est au centre de la réponse, insistant en particulier sur la formation des enfants en vue de les doter de cette habilité à reconnaître le contenu. «La question n'est pas seulement d'interdire, mais d'optimiser et de faire évoluer l'encadrement et la réglementation pour adapter Internet aux enfants», a-t-il poursuivi. Il met en évidence le fait que l'Unicef recommande d'offrir à tous les enfants un accès abordable à des ressources en ligne de qualité, de protéger les enfants des dangers d'Internet, la vie privée et l'identité des enfants en ligne. Mais aussi de promouvoir l'habileté numérique pour permettre aux enfants de s'informer et de se connecter en toute sécurité. «L'organisation souhaite surtout que les enfants soient placés au coeur de la politique numérique», réplique-t-il. Marc Lucet précise dans ce sens qu'un travail de longue haleine est mené par l'Unicef et les autorités algériennes pour renforcer les actions visant à protéger les enfants des dangers d'Internet et du monde numérique à travers un travail de pédagogie et d'éducation. «Nous serons aux côtés des institutions algériennes et nous continuerons de soutenir les efforts de l'Algérie, notamment autour de l'éducation», s'est-il engagé. A cet effet, une campagne de sensibilisation, en collaboration avec différentes institutions étatiques, devra être relancée dans les prochains jours, après celles de 2015 et 2016, afin d'interpeller le grand public en particulier les parents, des dangers qu'encourent leurs enfants. «Nous allons relancer dans les prochains jours une campagne de sensibilisation en collaboration avec les ministères de la Solidarité, de l'Education nationale, des Affaires religieuses, de la Justice, ainsi que celui de la communication, en plus de la sûreté et la Gendarmerie nationale et l'opérateur téléphonique Mobilis, en tant que fournisseur d'accès, pour contribuer au débat», a-t-il fait savoir. Marc Lucet a tenu à conclure par l'expression de son soutien et sa peine aux familles des victimes du «Requin bleu».