La Russie a annulé des discussions «stratégiques» prévues en mars avec les Etats-Unis après le retrait de dernière minute d'une délégation américaine d'une réunion consacrée à la cybersécurité, a annoncé hier l'ambassadeur russe à Washington. L'ambassadeur russe Anatoli Antonov, cité par l'agence Tass, a qualifié le retrait de la délégation américaine de ces pourparlers fin février à Genève de «décision inamicale» qui «donne l'impression d'avoir été planifiée à l'avance et qui mène à une dégradation supplémentaire dans les relations» entre les deux pays. Par conséquent, la Russie considère qu'il est «impossible» de prendre part à la réunion prévue les 6 et 7 mars à Vienne et destinée à discuter des difficultés que traversent les relations russo-américaines et d'autres questions stratégiques. Cette décision intervient au lendemain du discours annuel du président russe Vladimir Poutine devant l'Assemblée fédérale, dans lequel il a affirmé que la Russie est en train de créer de nouveaux systèmes d'armement pour répondre au déploiement des systèmes américains de défense antimissile. «Il s'agit de systèmes russes d'armement stratégique dernier cri, que nous créons en réponse à la sortie unilatérale des Etats-Unis du traité ABM et sur le déploiement pratique de ce système aussi bien sur le territoire des Etats-Unis qu'au-delà de leurs frontières nationales», a t-il ainsi déclaré. Le dirigeant russe a également souligné que la Russie avait mené «un travail intense» au cours de ces dernières années visant au développement d'armements stratégiques de la dernière génération, ajoutant que plus de 300 nouveaux modèles de matériel militaire ont rejoint l'armée russe depuis 2012. «Je voudrais souligner une fois encore que la Russie n'a pas violé un seul accord de contrôle des armements et de non-prolifération dans le développement de son potentiel nucléaire», a indiqué sur Facebook Anatoli Antonov. «Il semble que le département d'Etat américain ne maîtrise pas très bien le dossier», a-t-il ironisé, soulignant qu'aucune des armes mentionnées par Vladimir Poutine jeudi n'est concernée par les traités existants entre les Etats-Unis et le pays successeur de l'Union soviétique.