Chargé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministre de la Culture et des Arts, Zohir Ballalou, a présenté, mardi, les condoléances à la famille de la défunte, Badi Lalla, que l'art du Tindi vient de perdre. Le message de condoléance du président de la République à la famille de la défunte a été remis par le ministre à son domicile au quartier Tahaggart, à Tamanrasset, après avoir assisté aux obsèques au cimetière-Est de Tahaggart. «C'est avec une immense tristesse que j'ai appris la nouvelle de la disparition de l'artiste Badi Lalla, une des voix emblématiques de la riche culture nationale, et qui a grandement contribué, avec son talent et sa créativité, à la promotion du legs musical et son rayonnement sur la scène mondiale de l'art lyrique du Tindi de la région de l'Ahaggar», est-il indiqué dans le message de condoléances. Le président a ajouté : «En cette douloureuse circonstance, je vous présente à vous et à la famille artistique mes sincères condoléances et vous assure de ma plus profonde sympathie, priant Allah le tout-puissant d'entourer la défunte de sa miséricorde, de l'accueillir dans son vaste paradis et d'accorder à sa famille et proches patience et réconfort. A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons». De son côté, le ministre de la Culture et des Arts a affirmé que «la défunte a laissé un riche héritage éternel et une école de l'art du Tindi, tout comme elle a agi en toute intelligence, patriotisme et engagement et a jeté une passerelle entre l'art traditionnel et moderne». M. Ballalou a exprimé, en outre, sa «fierté de cette icône et de tout l'art qu'elle lègue, elle qui fut l'ambassadrice de l'Algérie véhiculant un message d'amour de la patrie ainsi qu'un message de l'art algérien authentique», avant de s'engager à «œuvrer à la préservation de ce legs culturel et à le numériser et le diffuser à échelle nationale et internationale». Le ministre a, auparavant, assisté aux côtés des autorités locales, aux obsèques de la défunte Badi Lalla au cimetière-Est du quartier Tahaggart, qui se sont déroulées en présence d'une foule nombreuse de citoyens et de passionnés de cette grande figure artistique. Le rôle grandiose de la défunte Badi Lalla dans la promotion de l'art Tindi souligné à Tamanrasset Le rôle grandiose de la défunte artiste Badi Lalla dans la promotion du chant Tindi et la préservation de ce genre culturel Targui a été unanimement souligné, à travers des témoignages recueillis mardi à Tamanrasset par l'APS auprès d'acteurs de la scène culturelle locale. Evoquant le souvenir de la Diva du Tindi, Ghizlane Fatna, cadre à l'Office du parc culturel national de l'Ahaggar (OPCNA) et chercheur dans le domaine du patrimoine immatériel, a indiqué que la regrettée, doyenne du chant targui «Tindi», a largement contribué à revivifier ce genre lyrique authentique, apanage de la région de Tamanrasset, et à le promouvoir à l'intérieur du pays et à l'étranger, à travers ses participations à de nombreuses manifestations culturelles et musicales. La cantatrice Badi Lalla indiquait avoir commencé à s'initier dès son jeune âge, à 14 ans à peine, au chant Tindi, et a continué à valoriser cet art jusqu'à son dernier souffle, a confié Mme Ghizlane se référant à un entretien sonore enregistré en 2023 avec la défunte. Et d'ajouter que la regrettée s'est attelée durant toute sa vie à préserver les us et coutumes de la région, appelant, à travers ses poésies, à la sauvegarde de ce legs séculaire chantant la femme, la paix, et le désert envoutant. Pour sa part, le membre de l'association socioculturelle pour la dynamisation de la société civile, Ahmed Karzika, a affirmé que la défunte doyenne du Tindi, issue et ayant grandi dans un milieu modeste, s'est jalousement attachée à la culture et au patrimoine immatériel de la région, qu'elle laissait transparaitre à travers la musique Tindi et une production lyrique chantant, entre autres, le Sahara et ses secrets, ainsi que le dromadaire en tant que monture de l'homme targui. Abondant dans le même sens, le journaliste et membre associatif, Abderrazak Hadji, dit de la défunte artiste Badi Lalla, dont la notoriété a dépassé les frontières du pays, qu'elle était très attachée à l'habit traditionnel de la région et accompagnait sa musique Tindi par des textes interprétés en langue Imouhag. La défunte Badi Lalla, aimée et respectée par tous et trait d'union et de communication entre les artistes de cette région du Grand Sud, représentait un modèle de préservation du patrimoine culturel local, a ajouté M. Hadji. Décédée lundi à l'hôpital de Tizi-Ouzou à l'âge de 88 ans des suites d'une longue maladie, la défunte Badi Lalla Bent Salem, sera inhumée aujourd'hui après la prière d'El-Asr dans sa ville natale de Tamanrasset.