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Le dernier quart d'heure du Gspc
MALGRE DE SPORADIQUES SOUBRESAUTS
Publié dans L'Expression le 04 - 09 - 2005

Le dernier communiqué, à travers lequel le Gspc menaçait les hauts responsables algériens en fonction en France, constitue une «opération médiatique» derrière laquelle ce «groupuscule» voulait prolonger le désarroi de l'opinion publique après l'assassinat des deux diplomates algériens en Irak.
En s'opposant carrément à la réconciliation nationale et à la paix, le Gspc, disloqué par des années de luttes «intestines», s'obstine à refuser sa «défaite». Dans quelques années, ce sigle sinistre n'évoquera plus aux Algériens que mort et deuil, car pour eux le véritable «djihad» a une tout autre dimension. Les centaines de rééditions, les coups portés par les services de sécurité ont bel et bien fini par ébranler une organisation qui n'aura pas hésité à s'allier aux bandits de grands chemins. De récents attentats qui ont ciblé des éléments des forces de sécurité, viennent de rappeler à l'opinion publique la triste réalité d'un terrorisme, qui bien que défait militairement, continue de semer la mort. Les nombreuses mises en garde contre un excès de triomphalisme, émises par le chef de l'état-major de l'ANP, le général-major Gaïd Salah, renforcent le sentiment chez le citoyen moyen, qu'en haut lieu, on estime toujours que le terrorisme, n'est pas encore définitivement vaincu. En sa qualité de chef du gouvernement, Ouyahia est lui aussi bien placé pour «tempérer» les ardeurs. Il a certes évoqué l'irréversible défaite du «courant politique», qui a engendré le terrorisme, mais il a cependant, insisté sur le fait que la lutte antiterroriste n'est pas encore finie, tout en défendant farouchement la politique de la réconciliation prônée par le chef de l'Etat. Dans ses discours prononcés à Skikda, Sétif et Béchar, le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika avait confirmé cette démarche. La classe politique dans son ensemble et malgré les profondes contradictions qui la traversent ne s'est jamais aventurée à crier victoire.
Sur le terrain sécuritaire, les choses sont plus compliquées. Selon un haut responsable de l'armée, les groupes affiliés au Gspc recherchent, depuis quelque temps, la connexion avec les quelques irréductibles du GIA, dans le but de rallumer le brasier.
Selon ce même responsable, un accord a été signé entre des «katibate du Gspc et ce qui reste du GIA». L'objectif : frapper fort et provoquer une réaction désordonnée des forces militaires. Comme au début des années «90», les terroristes visent à récupérer le maximum d'armes.
Les forces armées engagées dans la lutte antisubversive, grâce aux précieux renseignements collectés de terroristes capturés vivants et autres repentis affirment que ces tentatives de connexion entre les phalanges du GIA et les katibate du Gspc sont loin
d'être une vue de l'esprit. Notre interlocuteur estime, cependant, qu' «il y a trop de sang entre les différents groupuscules de terroristes dans les maquis, notamment Jijel, Z'barbar ou Sidi Ali Bounab».
La lutte impitoyable, qui a opposé dès 1993, les membres du GIA à ceux de l'AIS, a fait des centaines de morts. Les interminables rivalités pour le «leadership» et la course effrénée derrière «les butins» ont donné lieu à de véritables carnages dans les rangs des terroristes. L'élimination de Mohamed Saïd et Abderrazak Redjem, par exemple, a fait couler beaucoup d'encre dans le temps, mais n'a pas encore livré tous ses secrets, a souligné ce haut responsable. On se rappelle aussi, dans un prêche du vendredi à Constantine, en 1994, l'imam Ali Aya, qui a eu la vie sauve, miraculeusement sauvé après avoir été kidnappé par le GIA, a donné un aperçu du pseudo-djihad et ses perversions. Dans la même année, un communiqué de l'AIS, une véritable déclaration de guerre, menaçait d'exterminer le GIA.
Deux ans plus tard, les hommes de Benhadjar clamaient tout haut que ce sont eux qui avaient réussi à abattre le tristement célèbre Djamel Zitouni! En 1999, l'assassinat d'Abdelkader Hachani, qui n'était pas pourtant considéré comme un fervent partisan de la «réconciliation nationale», a fini par déstabiliser l'opinion, favorable à l'ex-AIS, qui n'a pas hésité un seul instant à désigner d'un doigt accusateur certains cercles hostiles à la «concorde civile».
Notre interlocuteur rapporte que la personnalité de Fouad Brahmia demeure toujours confuse, même si son appartenance aux desperados extrémistes ne fait pas l'ombre d'un doute. La lutte à mort entre factions terroristes a été aussi un facteur déterminant, pour convaincre des centaines d'égarés à répondre positivement à la concorde civile, a souligné notre interlocuteur. Il rappelle pour exemple, qu'en date du 12 mars 2001, une opération de ratissage menée dans la région d'El-Mila-Collo près d'Ouled Attia, a permis aux commandos de l'ANP de découvrir les corps de 20 terroristes en état de décomposition avancé, vêtus de tenues afghanes et d'uniformes de couleur kaki, utilisés justement pour leur ressemblance avec les tenues militaires. Les corps ont été décapités pour empêcher leur identification par les auteurs du massacre. Selon des documents retrouvés sur le corps de l'un d'entre eux, onze appartenaient au Gspc. Ils étaient venus avec pour mission, l'installation de ce groupe dans les maquis d'El Mila, réputé pour ses nombreuses caches.
Au courant du mois de juillet, confia-t-il aux services de sécurité, il prenait la route en compagnie de quatre autres terroristes en direction de Tébessa. L'individu informe les militaires que El Para lui confia que Hattab se préparait à se rendre et que lui ne reconnaissait plus son autorité. Après quoi El Para ordonna à sa garde rapprochée d'exécuter les accompagnateurs du message. Selon ce terroriste, ces derniers furent égorgés et enterrés dans les monts d'El Ouenza.
Il s'agissait de Arab Aït Mansour, 33, Cheboura Belkacem 34, Aït Sahnoun Tarek 36 et Sabriya Merzoug 37 ans. Au cours de l'interrogatoire, le terroriste avoue que Hassan Hattab disposait, à l'époque, de pas moins de 10 réfuges urbains, à Boghni, Naciria, Draâ El Mizan, Bouira, Lakhdaria, les Issers, Béjaïa et Alger! Des planques dont les adresses n'étaient connues que par les chefs. Notre interlocuteur ne dit pas si l'ensemble des renseignements fournis par ce terroriste ont été exploités. Mais ce qui est sûr, c'est que les prémices de «l'implosion» du Gspc étaient biens réelles.
Les services de sécurité suivent en tout cas de très près cette situation, qui donnera naissance en 2003 à une autre organisation appelée le Gspd. Pour le Gspc, les tentatives réelles ou imposées de Hattab jusqu'à l'année dernière annonçaient le compte à rebours d'une inéluctable fin.
2002, Hattab à la recherche de protection
Soupçonné donc par ses proches de vouloir négocier sa reddition, à leur insu, Hattab cherchera par tous les moyens à assurer sa protection.
Après son échec auprès des archs de la Kabylie et la fin de non-recevoir à ses tentatives de ralliement avec katibet El Ahoual et la néo-katibet Erroub, le sinistre personnage se tourna vers le GIA dont il fut un membre influent. La création du Gspc, on s'en souvient, s'est faite après la désertion de Hattab et ses lieutenants des rangs de «l'apostat» Zouabri. Ce dernier le condamna à mort. Quant à l'Etat, il lui dénia le droit de bénéficier des dispositions de la loi portant sur la concorde civile, car son cas et celui de plusieurs de ses proches dont El Para, relevaient de la Cour martiale, du fait qu'ils sont des déserteurs de l'armée. Leur acte constitue donc une haute trahison passible de la peine capitale. Hattab, ayant constitué un trésor énorme sur le dos de la population kabyle, veut sans aucun doute vivre pour profiter de sa nouvelle fortune. Il a été établi qu'il possédait des investissements énormes dans l'immobilier à l'intérieur et à l'extérieur du pays sous divers noms d'emprunt dont un seul a été dévoilé, par notre interlocuteur Hacen El Hoceini.
Mais Abderezzak El Para est un obstacle pour ses projets. Les autres proches du même acabit eurent des doutes. Pour parer à cela Hattab fils de harki, est prêt à reprendre les tueries aveugles selon la méthode Zouabri, abattu à Boufarik en 2002.
La tentative de charme envers les populations civiles, ses manoeuvres grossières et même sa fameuse cassette, où il montre son organisation criminelle, comme un mouvement de résistance qui n'attaque que les services de sécurité, n'ont pas eu l'impact escompté ni l'appui des Kabyles, des Tebessis et ou des Batnéens.
Les offres d'alliance sont les signes évidents de son désarroi. Même certains de ses émirs semblaient vouloir se débarrasser de lui à cette époque. La tentative de reddition s'est confirmée plus tard, soit en avril 2002 puis en 2003. Selon nos sources, avant qu'il ne soit donné pour mort en 2004, c'était pour lui la seule issue qui niera l'échec. Ayant senti que le Gspc «s'atomisait», il tentera quand même une chose. Une autre alliance qui sera déjouée par El Para. L'annonce de sa mort en 2004, suite à des révélations d'un repenti, constitue toujours une énigme, a souligné notre interlocuteur.
Atomisation du Gspc
Pour revenir deux ans avant l'annonce de la mort de Hattab, il y a lieu de rappeler que vers la fin du mois de février 2002, les dirigeants du Gspc, croyant leur mouvement disloqué par la guerre des chefs et les luttes contre d'autres bandes criminelles, ont organisé une sorte de conclave à Mizrana, auquel, selon notre interlocuteur, furent conviés les chefs terroristes du Centre-Ouest, du Centre et particulièrement ceux de l'Est. Ces informations ont été obtenues par des repentis de 2004. Aussi, les émirs du Gspc dont El Para reçurent des convocations signées par Hattab datant de février 2002. La liste des émirs figure sur l'ordre du jour, pour ceux qui activaient dans les régions de M'sila, Batna et Sétif. Une occasion pour porter un autre coup aux pro-Hattab connaissant parfaitement les lieux de passage des criminels qui souhaitaient se rendre à cette rencontre.
Il savait que ces groupes ne manqueraient pas, pour tenter de rejoindre Mizrana, de venir de M'sila et devront donc traverser la région de Batna pour gagner les monts Babors, puis transiter par BBA et enfin Bouira.
C'est en contrebas des falaises d'Arris que onze criminels pro-Hattab, tombèrent dans le piège d'El Para. Ils furent exterminés à l'exception de deux, qui à peine entrés sur le territoire sétifien, furent interpellés par une patrouille militaire. L'un des deux sera abattu, alors que l'autre a tenté de fuir. Il s'agit de Saïd Kada dit Abou El Bassri, 36 ans, originaire de Khenchela. Le second est demeuré inconnu. Sur son corps, les militaires découvrirent une édifiante missive, adressée au quartier général du Gspc. Il semblerait qu'une trentaine de terroristes couvrent le massif des steppes à M'sila, Sétif et Batna. Ce nombre a été maintenu jusqu'à ces dernières semaines.
L'information la plus intéressante sur ces documents concerne l'accusation dirigée contre El Para. Il serait devenu un collaborateur «secret» des services de sécurité. Ce que le haut responsable a formellement démenti.
Ce n'est pas fini, cette guerre interne des chefs terroristes touchera même les petits groupes à partir de 2003 et jusqu'à une date récente à Skikda.
En effet, en 2003, un violent accrochage a opposé les éléments de katibet El Farouk, dirigée par Mehdi Younès et les sbires de Hassan Djabri. Raison du conflit sanglant, un désaccord sur le partage du butin issu du racket, du «trafic de sable». L'accrochage a eu lieu au village Ighil Guerfourne et a duré près de deux heures. Alertés par la population, les militants découvriront sur les lieux trois cadavres, l'un deux fut identifié comme étant Lakhal Ahcène de katibet El Farouk, recherché depuis 1995.
Des renseignements faisant état que Djabri posait un sérieux problème à Hattab qui a donc un second ennemi. Même chose pour El Para dont la situation se compliquait, selon notre interlocuteur, puisque Mokhtar Ben Mokhtar, émir du Gspc du Sud, se tourna contre lui. Il lui porta un coup dur en 2003 à deux reprises.
L'émir du Sud avait exécuté sept éléments d'El Para et il l'avait délesté d'un milliard de centimes et près de 100.000 euros, un sac rempli d'or en pièces, un ordinateur, une imprimante et un lot de médicaments. Cette fortune était dissimulée dans une cache près des maquis de Souk Ahras, selon notre source, ce sont là les déclarations d'un repenti.
Le différend entre les deux chefs du Gspc est né depuis qu'El Para s'était mis à investir dans la contrebande, un créneau dont le monopole est entre les mains de Mokhtar Ben Mokhtar.
Ces événements ont eu lieu à djebel Louh. Il a pris le soin d'être sur ses gardes trouve refuge chez les ADH (Haoumet adaoua assalafia). Puis un autre accrochage, quelques mois avant les présidentielles, et avant la fin de 2003, a eu lieu au Grand Sud. Quand, fuyant le raid mené contre lui, après l'embuscade de la même année à Batna, qui a coûté la vie à 54 militaires,El Para tente de trouver refuge au Grand Sud, là,Mokhtar Ben Mokhtar lui posa d'énormes problèmes, en exécutant une dizaine de ses éléments. El-Para pour récupérer un peu de son autorité et une partie du burnous, organise la fameuse opération d'enlèvement des touristes européens, 32 en tout dont 17 ont été sauvés par l'ANP. Les autres furent relâchés contre une rançon. Capturé par des éléments du Mdjt, la cavale de Abderrezzak touche à sa fin. Il a été remis aux autorités algériennes et attend son jugement. Quant à Hattab, selon un repenti, «il fait le mort»!
Le dernier conflit entre les groupes terroristes remonte au début de l'année en cours à Skikda.
Dans tous les cas, ce remue-ménage tapageur, cette timide recrudescence des actions terrorises désorganisées, n'est qu'une tempête dans un verre d'eau, comme le dit le proverbe. Le plan de déstabilisation a été éventé et contré. Les quelques terroristes qui activent encore ne bénéficient actuellement, ni du nombre ni des alliances espérées. «Ils disparaîtront comme les fameux pastoureaux apparus en France sous Philippe Le Bon, sans laisser d'autre souvenir que celui d'avoir été les plus grands assassins de tous les temps.
Leur djihad fut en fait une longue série d'actes de banditisme et de crimes odieux. Ils vivent dans l'angoisse et l'incertitude et c'est le lot de tous les traîtres», conclut notre interlocuteur.
La réconciliation les a anéantis.


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