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Le crime inavoué de l'Etat colonial
ASSASSINAT DE MAURICE AUDIN
Publié dans L'Expression le 02 - 06 - 2018


Un symbole pour la jeunesse algérienne
Le président Macron a été interpellé pour que soit reconnue la responsabilité de l'Etat français dans l'assassinat du jeune mathématicien.
11 juin 1957: une triste date. Elle renvoie à l'arrestation de Maurice Audin, jeune mathématicien de 25 ans, aux faux traits de Rimbaud, totalement engagé pour l'indépendance de l'Algérie jusqu'à en mourir. Il sera torturé puis assassiné par l'armée française qui fera disparaître son corps. Comme pour effacer les traces de son forfait. Un supplice auquel étaient vouées toutes les voix libres et justes qui se sont élevées contre le colonialisme français en Algérie. La férocité qui le caractérise, Maurice Audin allait la subir.
Il se taira pour l'éternité. Il ne verra pas cette Algérie dont il a rêvé, libérée de ses bourreaux, de ceux qui ont vainement tenté de dompter un peuple déterminé à arracher sa liberté. Une des plus célèbres places d'Alger porte désormais son nom pour témoigner de la justesse et de la noblesse de son combat.
Un symbole pour la jeunesse algérienne, incarné par ce lieu qui lui a été dédié. Le 61ème anniversaire de sa disparition sera célébré dans quelques jours sans que l'Etat français n'ait encore reconnu sa responsabilité dans son assassinat. Plus d'une cinquantaine de personnalités, historiens, politiques, juristes, journalistes et cinéastes, ont demandé au président Emmanuel Macron de réparer ce déni de l'histoire. «Le 11 juin 1957, pendant la bataille d'Alger, Maurice Audin, mathématicien communiste de 25 ans, était arrêté par les parachutistes du général Massu devant sa famille, avant d'être torturé. Le jeune assistant à la faculté d'Alger n'en est jamais revenu et l'armée française a fait disparaître son corps», ont-ils écrit dans une lettre ouverte qui lui a été adressée.
La reconnaissance des sévices subis par Maurice Audin, puis de son assassinat par l'armée française «serait cet acte fort pour sa famille d'abord, qui attend depuis plus de 60 ans, mais aussi pour les milliers d'Algériens disparus'' comme Maurice Audin de l'autre côté de la Méditerranée», ont-ils soutenu. Il faut exhumer la guerre d'Algérie dans ce qu'elle recèle en elle de plus atroce, de dramatique et d'inhumain. La France d'aujourd'hui en aura-t-elle l'audace? Les exactions commises par son armée contre la population algérienne, le supplice enduré, subi, par Maurice Audin seront-ils enfin reconnus? Des langues se délient.
Une vérité glaçante se dévoile. Des témoins vivants qui gardent en eux un secret trop lourd à porter, hantés par les cris inhumains, les souffrances insupportables de leurs victimes, ont décidé de faire état de leur cruauté. «Je crois que c'est moi qui ai enterré le corps de Maurice Audin», a confié au quotidien français L'Humanité un témoin des atrocités qu'avait fait subir l'armée française aux Algériens durant la guerre de Libération nationale.
Il a parlé sous le sceau de l'anonymat, mais a dit se tenir à la disposition de la famille Audin. Il poursuit et décrit avec précision le lieu où fut torturé puis achevé Maurice Audin.
Les images reviennent, défilent. Les événements se sont déroulés dans une ferme à Fondouk (actuellement Khemis El Khechna, wilaya de Boumerdès) où, dans une cabane fermée à clé, se trouvaient «deux cadavres enroulés dans des draps et cachés sous la paille», a raconté ce témoin de 82 ans au journal communiste qui voulait vraisemblablement soulager sa conscience.
La suite atteste de la barbarie, de la sauvagerie des militaires français. De ceux chargés de la sale besogne. «J'ai d'abord l'impression de loin que ce sont des Africains. Ils sont tout noirs, comme du charbon», avait-il précisé.
Leur tortionnaire, celui qui avait arraché le dernier cri de Maurice Audin porte un nom: il s'appelle Gérard Garcet. Un soldat de l'armée française désigné par ses supérieurs comme l'assassin de Maurice Audin qui racontait «fièrement» avoir passé les deux victimes à la «lampe à souder (...) pour éviter qu'on puisse les identifier». «C'est une grosse prise.
Il ne faut jamais que leurs corps soient retrouvés», avait-il froidement annoncé à de jeunes appelés, a affirmé le témoin du journal L'Humanité qui était parmi eux. Les bourreaux de Maurice Audin ont parlé. Reste à l'Etat français de reconnaître son crime, qu'il a cautionné.


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