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la réconciliation au scanner
4 JOURNALISTES INDEPENDANTS DEBATTENT DE LA CHARTE
Publié dans L'Expression le 15 - 09 - 2005

Pendant plus de douze ans, la presse privée avait été partie prenante du conflit qui a opposé le pouvoir aux islamistes, avant de dégénérer en guerre civile intégrale. Le climat de violence était tel que la presse n'a pas hésité à prendre partie et choisir son camp, constituant parfois même un prolongement médiatique aux embuscades militaires. Aujourd'hui, à la faveur de l'embellie sécuritaire et du projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale, elle se fait, de manière tout à fait inattendue et paradoxale, très effacée, circonspecte, voire suspicieuse, dans une situation très discutable de «ni guerre, ni paix», alors qu'elle devait y voir l'aboutissement d'un «effort quasi militaire» déployé depuis plus d'une décennie. Son effort pour la paix paraît aujourd'hui dérisoire, insignifiant, décalé, en un mot, inconfortable. Le débat actuel sur le projet de paix et de réconciliation nationale se limite aux seuls partisans, qui se sont autoproclamés pèlerins de la paix, aux acteurs de circonstance et qui n'en sont pas, et cela fait que le débat brille par son manque de sérieux. En fait, il n'y a pas eu un débat contradictoire sérieux. Les opposants au projet n'ont pas le droit à la parole et les procès d'intention sont déjà établis : tous ceux qui ne sont pas d'accord avec le projet sont donc contre la paix. Le jeu est, de fait, faussé, et la charte elle-même ne permet pas le débat. Il faut dire simplement oui ou non au projet. L'Expression a invité quatre journalistes connus pour leurs écrits sérieux en matière de conflits, de terrorisme, de réconciliation. Tous les sujets politiques de l'heure ont été abordés avec le maximum de liberté, avec de brusques et douloureux retours en arrière. Il s'agit de Fayçal Metaoui, Adlène Meddi, rédacteur en chef et journaliste à El Watan, Abdelkader Harichane, analyste et spécialiste de l'islamisme politique à l'hebdomadaire arabophone Essafir, et Noureddine Azzouz, journaliste au Quotidien d'Oran et dont les écrits dénotent une lucidité froide vis-à-vis des événements politiques. Notre confrère Anis Rahmani du quotidien
El Khabar n'a pu prendre part aux débats, retenu en dernière minute par d'autres obligations.
L'Expression: Quelles sont les questions que la presse doit se poser à elle-même, en l'absence d'un débat général et sérieux, et à la veille d'un référendum de l'importance du projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale?
Ecoutez, il ne faut pas perdre de vue que l'Algérie est en état d'urgence, et cet état d'urgence interdit tout débat public. En fait, le débat n'est ouvert que pour les partisans du «oui» à la charte. Tous ceux qui s'y opposent n'ont pas le droit à la parole, du moins dans les médias publics. Ceux qui osent des critiques ou ceux qui s'opposent à cette démarche politique - parce qu'il s'agit-là d'une démarche politique - sont mis sur le compte des opposants à la paix, et je pense qu'il y a là une dérive dangereuse.
Abdelkader Harichane (Essafir): Moi, je pense que le climat de non-débat se situe à l'intérieur même du texte. Il y a quelques jours, une jeune fille, parente d'un disparu, est venue à la rédaction du journal demander des explications sur un cas spécifique d'un disparu qu'elle n'arrivait pas à retrouver en se basant sur les seuls énoncés de la charte. Je pense que le projet de charte est une loi bis sur l'amnistie, bien qu'elle ne dit pas son nom.
Pourquoi toutes ses ambiguïtés, alors, si on veut aller vers une paix civile, qui requiert un minimum de visibilité?
F.M.: Le débat est marqué par le flou. En six ans de gestion des affaires du pays, le président Bouteflika en est son sixième processus électoral, si l'on compte les deux présidentielles, le référendum de septembre 1999 et les deux élections locales. Le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia en est à son dixième processus. Or que dit Ouyahia? Il dit au peuple: j'ai besoin de vous pour le 29 septembre. Est-ce que le peuple est pris en compte uniquement lors des consultations? Remarquez encore que la charte parle de paix et de réconciliation nationale, or la paix reste - et doit rester - l'aboutissement de la réconciliation nationale.
La question qu'on pose aujourd'hui au peuple est la suivante : êtes-vous pour ou contre la paix? Jamais une question n'a été posée de cette manière. L'Etat veut une solution sécuritaire et au plan de la politique, la démarche est très contestable dans la forme.
Nouredine Azzouz (Le Quotidien d'Oran):
La carence du débat n'est pas uniquement liée aux acteurs de la scène. Remarquez que depuis 1999, jamais il n'y eut un débat sur quoi que ce soit, malgré l'importance des problèmes qui se sont posés. Il y eut des échéances politiques majeures, des questions économiques graves, des questions sociales qui concernaient la réforme de l'Etat et de l'école, notamment, et il n'y eut pas de débat.
Avec la charte, l'objet est plus dangereux encore. Il est demandé de dire oui, et c'est tout. Or, nous venons de sortir d'une guerre civile - je tiens à cette qualification du drame national, bien que le terme guerre civile agace beaucoup de nos confrères -, et il y a débat à faire là-dessus. Comment en est-on arrivé là ? Quelles ont été les racines de la violence? Pourquoi les Algériens ont tué des Algériens? Pourquoi l'Algérie avait été isolée pendant de longues années? Pour guérir un mal, il faut d'abord le diagnostiquer, or aucun diagnostic sérieux n'a été établi à ce jour... Pourquoi?
Les éléments constitutifs de la crise sont toujours là, présents encore sur le terrain. Est-ce que nous ne sommes pas en train de rater une occasion historique de nous amarrer définitivement à la paix ?
A. H.
Moi, je continue à croire que les animateurs même de la paix et la réconciliation ne sont pas encore parvenus à être cohérents, car eux-mêmes ne maîtrisent pas tout. Belkhadem dit dans un meeting que des pays comme le Chili ont connu des périodes de guerre et paix. Le lendemain, Ouyahia dit dans un autre meeting, que l'Algérie n'est pas le Chili... Je comprends alors que pour le dossier des disparus, il ne faut pas espérer plus que ce qui a été dit, or c'est là une injustice... On a parlé de la récupération des armes de manière incohérente. Combien d'armes y a-t-il dans les maquis? Combien l'ex-AIS en a-t-elle remis aux autorités lors de sa trêve? Et combien pour le GIA? Il ne sert à rien de vouloir aller à la paix sans ouvrir les dossiers épineux.
Les disparus couvrent aujourd'hui les débats, mais demain c'est le dossier des camps du Sud qui exigera d'être ouvert, puis celui des prisonniers... C'est un processus nécessaire. On ne veut pas aller au fond des choses. Pourquoi? On veut coûte que coûte une paix à la demande, alors que tout ce qui a été à la source de la crise est présent encore sur le terrain.
Le président avait parlé de respect d'équilibres fragiles. Les ambiguïtés de la charte ne s'inscrivent-elles pas dans une logique d'équilibres stratégiques, lesquels peuvent interdire plus de concessions, plus de libertés, et, donc, plus de clarté dans le projet, dans un contexte planétaire hostile à tout compromis avec les islamistes radicaux ?
F. M.:Est-ce qu'il ne s'agit pas là d'une fausse piste ? Les équilibres à respecter, c'est quoi ? En politique il faut être précis et clair si on veut plus de crédibilité.
N. A.: Je me demande s'il ne s'agit pas là d'un jeu de mots...
Je vais être plus précis : durant ses meetings, tenus à Oran, Blida, Béchar, Laghouat, etc., le président a parlé d'opposants à la paix, et qui se trouvent encore dans les centres de décision...
Adlène Meddi (El Watan): J'ai suivi tous ses meeting de campagne et j'ai eu la nette impression que le président cherche à lancer des messages plus clairs que les citoyens n'arrivent pas à décoder...
N. A.: Attention, on risque de tomber dans une sorte de délire d'interprétation. Il est tout à fait normal qu'un tel texte suscite un peu partout des critiques, des oppositions, des refus, sans pour autant que ces critiques soient réellement des forces hostiles. Je pense même qu'il y a une espèce de théâtralité dans l'action politique. Je vous le demande : quelles sont ces forces hostiles qui peuvent empêcher sérieusement un plébiscite à 80% de oui pour le projet de charte?
F. M.: Touati est parti, Belkheir aussi, et je ne vois réellement pas des forces assez fortes pour contrecarrer l'action du Président. Bouteflika use d'une espèce de théâtralité opérante; Il a dit: je rentre chez moi, il dit: je suis seul, etc. Ce sont là des techniques pour susciter l'adhésion.
A. M.: Parfois nous avons l'impression qu'il fait des actions qui vont contre son propre projet. Il a parlé d'hostilités au sein des GLD, puis dans le pouvoir, puis il accuse les narcotrafiquants. Il faut faire attention aux pièges de l'interprétation.
A. H.: Cela me rappelle les fameuses «marches spontanées» du temps de Zeroual, organisées pour dénoncer le contrat de Rome, et donc, la réconciliation qui se profilait à l'époque.
N. A.: Je veux revenir aux grands décideurs «partis». Le départ des hauts responsables algériens est très relatif. Partis comment? Car tous ceux qui partent ne partent pas définitivement, certains peuvent revenir à tout moment, ou rester très influents loin des postes officiels de commandement. Je vous fait rappeler que le départ de Nezzar n'avait pas diminué pour autant sa grande influence, et longtemps encore après son retrait, il continuait à décider de beaucoup de choses...
Comment le projet de Bouteflika qui a déjà l'adhésion de toute l'Algérie, peut-il évoluer vers un soutien critique et constructif?
A. M.: Tout processus de réconciliation doit évoluer pour permettre une harmonie entre le pouvoir et la société, pour remettre les choses dans une situation de cohésion...
N. A.: C'est ce qu'on appelle le compromis nécessaire...
A. M.: Je disais donc que la réconciliation doit aboutir à une ressoudure, une nouvelle cohésion pouvoir-société. Le problème est d'ordre structurel. Dans la Charte, qu'est-ce qu'on retrouve? On retrouve qu'il y a une recherche assidue pour aboutir à une solution sécuritaire. C'est toujours les nécessités sécuritaires qui font le cadre politique, alors que c'est le cadre politique qui doit délimiter les objectifs sécuritaires...
F. M.: J'ai peur de dire qu'il n'y a pas encore de processus de réconciliation sérieux qui pointe. Avant le projet actuel, il y eut la concorde civile. Qu'est-ce que la concorde civile? Quel bilan en a-t-on tiré? Le décret sur la grâce amnistiante est toujours ouvert, or, c'est un texte anticonstitutionnel. Le projet actuel laisse ouvert dans le temps les textes de grâce et d'amnistie. Quels sont les crimes contre l'humanité commis en Algérie? Combien y a-t-il de prisonniers impliqués dans des crimes contre l'humanité? Pourquoi aucune enquête officielle et crédible n'a été menée pour faire la lumière sur les charniers et les crimes contre l'humanité? On demande au peuple de voter oui pour un texte qui manque de clarté.
Il y a l'impunité, les injustices à réparer, le devoir de vérité à dire aux citoyens. Remarquez qu'il y a une prudence internationale vis-à-vis du projet. Washington n'a pas réagi clairement et l'UE adopte une attitude circonspecte encore. Le projet ne semble pas faire l'unanimité et on notera aussi que le Gspc figure dans la liste noire du terrorisme dressée par les Etats-Unis. Peut-on parler de réconciliation de manière sérieuse, alors que les espaces démocratiques sont verrouillés, que Benchicou est en prison, que Le Matin a été littéralement assassiné. Evidemment, des îlots de résistance démocratique subsistent encore...
Cela me ramène à l'idée que la presse avait fait d'abord et pendant longtemps, le jeu du pouvoir. Des journaux étaient devenus de véritables machines de guerre lancées dans le conflit dès janvier 1992. La presse était partie prenante et acteur majeur du conflit. Elle semble subir aujourd'hui un retour de flammes, du moins pour ce qui concerne le cercle situé en dehors des panégyristes. Qu'en pensez-vous?
A. H.: La presse avait été, avouons-le, un acteur politique aussi important que les véritables acteurs de la crise! Elle a applaudi l'arrêt du processus électoral, applaudi les camps du Sud et applaudi encore l'option de guerre d'éradication. La presse a pris position sans étudier les conséquences de ces choix liberticides. Les quelques journaux qui sont restés lucides, qui se sont montrés critiques envers les autorités, qui ont usé d'une certaine liberté de ton, ont été éliminés l'un après l'autre. La presse privée est entrée aujourd'hui dans une phase commerciale. Fini les grands idéaux politiques. Ceux qui réussissent le mieux aujourd'hui dans la presse défendent en fait des acquis et des intérêts commerciaux. La presse semble rentrer dans une phase de «normalité» en se démarquant des véritables questions de l'heure...
F. M.: Il ne faut pas perdre de vue que la presse a évolué dans un environnement hostile, dans un climat malsain. Ta question est d'une complexité telle qu'il faut que je concède que certains griefs portés contre la presse sont certainement exacts, mais il serait injuste de lui faire porter le chapeau dans tout ce qui s'est passé.
En 1992, le prétexte avait été trouvé pour arrêter le processus électoral et aussitôt après, beaucoup de restrictions sont venues toucher la presse de plein fouet.
Des journaux ont été suspendus, arrêtés, parce que justement, ils avaient fait leur travail et porter la critique à l'endroit qu'il faut. De l'autre côté des protagonistes de la crise, il eut les groupes armés. Les journalistes ont été ciblés. Il y eut des dizaines d'assassinats de journalistes.
Quelle peut être dans ce cas l'attitude de la presse dans ce conflit? L'évolution de la presse a été anormale parce que cette évolution s'est faite dans un environnement de guerre, hostile, sans liberté...
Je trouve la critique que comporte votre question extrêmement douloureuse. Cependant, je dirais que la presse évoluait à l'époque dans un climat extrême. Nous avons été ciblés par les acteurs de la crise, des prêches ont été prononcés contre nous, des lynchages ont suivi ces prêches. Au contraire, la presse avait été là lorsque tous les acteurs ont déserté la place, elle a essayé d'être démocratique lorsque rien ne l'était. La presse n'a pas déserté les champs de bataille... La situation entre 1994 et 1996 était telle que tous les journalistes ont été touchés par l'usure d'un quotidien intenable. La presse a joué tous les rôles, même celui des politiques, et en fin de compte, elle en a eu marre de jouer des rôles qui n'étaient pas obligatoirement les siens.
Peut-on alors tenter de croire que la presse est disposée à revenir à des normes professionnelles à la veille d'un projet qui doit au moins susciter un débat général et sérieux?
A. H.: Le débat ne peut avoir lieu dans ces conditions. J'ai remarqué qu'aux premiers jours de la campagne, le débat sur l'amnistie a été ouvert pour être aussitôt après clos. Le débat, c'est bien, mais allons au fond des choses. Débattons sérieusement des mécanismes à mettre en place à tous les niveaux pour empêcher que nos enfants ne remontent aux maquis. Ça, c'est un débat intéressant...
N. A.: En fait, la qualité du débat est à l'image de la clientèle politique qui tourne autour du pouvoir. C'est elle qui est en train de donner un sens unique aux débats. Ceci nous empêche par exemple de croire que le projet de charte est une sorte d'amnistie déguisée...
A. H.: Nous avons bien vu que Ben Bella s'est impliqué à fond, avant de faire deux pas en arrière. En fait, je remarque que les partisans de Bouteflika, ses draineurs de foule de 1999 ont disparu pour laisser place à d'autres...
A. M.: Ce qui me fait peur, c'est que le projet se convainc de la nécessité de guérir les maux par étapes. C'est la stratégie des petites doses. Donc, on est en droit de penser que le projet de charte n'est pas un produit fini.
F. M.: Le débat qui me retient, si j'ose dire, c'est celui de la fermeture des espaces démocratiques au moment où on veut rétablir la réconciliation. Le pays n'est pas encore libéré de ses archaïsmes. Le pays va voter «oui» pour la paix, mais la paix sera-t-elle rétablie pour autant?


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