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Les secrets de la réussite américaine
PRESSE ET JUSTICE
Publié dans L'Expression le 18 - 09 - 2005

Presse et justice travaillent en étroite collaboration, voire même dans un esprit de complémentarité et en symbiose.
«Le Congrès ne pourra faire aucune loi concernant l´établissement d´une religion ou interdisant son libre exercice, restreignant la liberté de parole ou de la presse, ou touchant au droit des citoyens de s´assembler paisiblement et d´adresser des pétitions au gouvernement pour le redressement de leurs griefs.»; c'est partant de l'esprit du premier amendement, en 1791 de la Constitution que la liberté de la presse aux Etats-Unis est consacrée depuis trois siècles. Lequel amendement met les journalistes à l'abri de toute cabale ou autre règlements de comptes politiques. En procédant à cet important réaménagement de la loi fondamentale, les pères fondateurs de la nation américaine ont voulu faire de la presse le véritable quatrième pouvoir. Un concept relatif, qui varie d'une époque à une autre. Par exemple, «l'époque où le président Lyndon Johson permettait aux journalistes d'être accompagnés par leurs épouses à la Maison-Blanche est révolue», affirme Sid Davis, ancien chef de bureau de la chaîne NBC à Washington, qui avait assisté à bord de Air force one, à la prestation de serment du président Johnson après l'assassinat de John Kennedy. D'après Davis, même s'il existe actuellement aux Etat-Unis près de 12.000 stations de radio, 1300 journaux et prés de 2000 chaînes de télévision, le travail journalistique a quelque peu perdu de sa noblesse, voire de son humanisme.
A l'ère Bush, estime notre interlocuteur, les journalistes sont triés sur le volet par les décideurs de la Maison Blanche: «ce sont des journalistes disciplinés qui prennent les déclarations des officiels pour de l'argent comptant concernant notamment les questions internationales». Néanmoins, la liberté de la presse aux Etats-Unis demeure un modèle dans le monde. Des générations de journalistes ont exercé leur profession sans être inquiétés, ni par un lobby, un groupe d'intérêt ou par le pouvoir en place. Que ce soit à Washington DC, en Floride, au Texas ou à Chicago, les journaux que nous avons visités sont unanimes à considérer que la pire sanction pour un journaliste qui diffuserait des informations erronées ou porteraient atteinte à la dignité d'une tierce personne, c'est avant tout la perte de crédibilité et de respect au sein de la corporation et de la société.
Les «sunshine laws»
La Floride, au même titre que 32 autres Etats fédérés, est protégée au niveau local par des «lois bouclier» qui viennent renforcer l'esprit du 1er amendement de la Constitution.
Dans cet Etat par exemple, les journalistes peuvent fourrer le nez même dans les courriers officiels adressés aux juges. Ce que l'on appelle communément les «sunshine laws», autrement dit lois lumière du soleil, symbolisant l'esprit de transparence qui doit prévaloir dans chaque procès et devant caractériser les actions de la collectivité et de la justice locale. Ici en Floride, notamment dans la cour de justice du district judiciaire de Tampa Bay, l'accès aux archives est permis au large public. Des micro-ordinateurs sont disposés dans une grande salle, pour permettre aux citoyens de consulter sur le site de l'instance judiciaire leurs dossiers et même ceux d'importantes affaires enrôlées dans les différentes sessions.
Aux Etats-Unis, presse et justice travaillent en étroite collaboration, voire même dans un esprit de complémentarité et de symbiose.
D'ailleurs dans cette paisible ville de Floride, même la principale plage s'appelle Clear water (l'eau claire). Les magistrats sont abordables et certains d'entre eux travaillent à titre de bénévoles dans des ONG et autres organisations à caractère humanitaire et social.
Ce sont réellement des personnalités publiques qui vivent au sein de la population, pour prendre le pouls de cette dernière. Leurs conditions socioprofessionnelles sont telles qu'aucune tentative de corruption, ce qui est pratiquement rare aux Etats-Unis, les auteurs connaissant pertinemment les conséquences graves d'une telle malversation, ne pourrait les séduire.
D'autant plus que dans leurs délibérations, les juges doivent se référer à l'Etat de droit, faute de quoi ils courent le risque d'être destitués par la commission juridique du comté ou du district dans lesquels ils exercent. En plus du contrôle populaire qui s'opère à travers les organisations socioprofessionnelles, le mouvement associatif et bien entendu les médias locaux.
Il y a lieu de rappeler qu'a l'image des institutions fédérales, celles des 50 Etats fédérés sont investies des mêmes attributions. Par ailleurs, pour assurer davantage de transparence dans l'action des instances politiques et judiciaires qui sont, faut-il le rappeler, indépendantes les unes des autres, la presse est conviée à toutes les réunions. D'ailleurs, aucune réunion aussi bien des conseils de comté et de districts ainsi que d'institutions fédérales ne peut se tenir sans la présence des médias. Cependant, la liberté de la presse aux Etats-Unis est relative, en raison de l'influence des grands lobbys financiers, qui dans la plupart des cas «forgent» les lignes éditoriales de ces journaux. L'écrasante majorité des journaux aux Etats-Unis, affirme un professionnel, sont entre les mains de patrons qui n'ont rien à voir avec la profession. Rares sont les journaux qui jouissent d'une autonomie, à l'image du Saint Pettersburg Times qui appartient à l'institut Poynter de journalisme. Ce qui ne veut pas dire par contre que la presse n'est pas libre. Au contraire, elle continue de jouer son rôle de quatrième pouvoir. Même si dans certains cas des journalistes sont poursuivis en justice ou carrément mis en prison, à l'image de la journaliste du New York Times Judith Miller qui a défrayé la chronique aux Etats-Unis. Toutefois, le cas Miller concerne la publication d'informations sur les armes de destruction massive en Irak avant la guerre en Irak. Ce qui a lui a valu des poursuites en raison de son refus de divulguer ses sources à la justice. Ce qui s'apparente à un outrage à magistrat, dans la législation américaine.
Les Etats-Unis sont dotés d'un système politique unique. Au niveau fédéral se trouve une structure tripartite: la chambre des représentants, sorte d'assemblée nationale composée de 435 membres et investie d'un mandat de deux ans et le congrès composé de 50 sénateurs dont le mandat ne pouvant pas dépasser six ans. A la fin de la Guerre de sécession, plusieurs Etats voulaient une représentation plus importante, en fonction du nombre d'habitants. Ce qui ne fut pas retenu par les rédacteurs de la Constitution américaine qui ont préféré décentraliser le pouvoir vers les Etats fédérés par crainte d'une «tyrannie de la majorité». Il est notoire que la plupart des politiques se «tissent» au niveau des Etats fédérés et toute divergence mène à la négociation entre ces Etats. Fruit d'une série de compromis historiques, le système fédéral est conçu de sorte à mieux distribuer le pouvoir entre les trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) d'une part, et entre l'Etat fédéral et les Etats fédérés de l'autre. D'après l'organisation horizontale, les trois pouvoirs se complètent et sont en perpétuelle lutte pour l'établissement des équilibres.
Une sorte de poids et de contrepoids entre les différentes composantes de la scène politique américaine, tradi-tionnellement scindée en républicains (conservateurs) et démocrates (progressistes). Le président domine la scène politique américaine en sa qualité de premier responsable possédant le pouvoir suprême d'exécuter la loi. C'est surtout la seule élection à laquelle la majorité des Américains participent, transcendant ainsi toutes les revendications et spécificités de chaque Etat fédéré. C'est le cas de la défense nationale, du budget qui sont du ressort exclusif du président des Etats-Unis.
Ce dernier peut par exemple opposer son veto à un budget adopté par le congrès, nommer le président de la Cour suprême et déclarer la guerre.
En somme, le système politique et législatif aux Etats Unis est fait de compromis au point que dans le même camp politique du président, des voix s'élèvent pour dénoncer l'action gouvernementale. Un phénomène fréquent au niveau des institutions des Etats fédérés. Sur le plan législatif, chaque Etat fédéré est doté d'une cour suprême. Elle est composée de neuf membres et ont le pouvoir d'interpréter les lois contraires à la constitution.
Donc, l'Etat fédéral est une sorte de contrat tacite sur lequel les Etats fédérés sont d'accord. Cependant, le dixième amendement de la Constitution stipule que tous les pouvoirs qui ne sont pas cités par l'Etat fédéral sont du ressort des Etats fédérés. Un principe qui donne à chacun des 50 Etats la latitude de gérer la collectivité.
Un système politique à réformer
Bien que ne suscitant pas beaucoup de débats au sein de la société civile et des institutions, la refonte du système politique américain semble être un mirage pour les adeptes de l'idée. Les imperfections du mode électoral et du découpage des circonscriptions, notamment lors des joutes Al Gore-Bush et Bush-Kerry, remettent sur le tapis la question même de la représentativité des Etats.
Pour certains analystes au fait du mode de fonctionnement des institutions américaines, la réforme du système politique signifierait la suppression du collège des grands électeurs sur lequel reposent les principales échéances électorales, en particulier l'élection présidentielle. En plus des réaménagements techniques ayant trait au décompte des voix des électeurs mis en oeuvre pour la première fois lors de la dernière élection présidentielle, les Etats-Unis s'apprêtent à opérer un nouveau découpage électoral, de sorte à assurer des équilibres entre les Etats fédérés. Ce qui, toutefois, dépend de la tendance politique des autorités locales (gouverneur, maire et responsables des différents districts et comtés). Chacun fait en sorte que le découpage soit à son avantage, quitte à contourner les zones d'implantation de leurs adversaires politiques. Ce qui donne lieu, d'après certains spécialistes en sciences politiques, à des découpages incohérents. Pour un professeur de sciences politiques, évoquer la réforme du mode électoral aux Etats-Unis pourrait remettre en cause l'esprit même du système fédéral


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