Le programme national expérimental, mis en place par le ministère de la Santé en 2001, repose essentiellement sur la prévention. Deux jeunes filles et un mineur ont été admis, dans la fin de journée de samedi dans les services chirurgicaux-médicaux du CHU d'Oran. Pour cause, ils ont tenté de mettre fin à leurs vies. Les deux jeunes filles résidant à Aïn El Beïda pour la première et Sidi Chahmi pour la deuxième, n'ont rien trouvé de mieux à faire que de consommer une bonne quantité de comprimés arrivés à péremption tandis que le jeune garçon a ingurgité un liquide abrasif hautement toxique. Leur état de santé étant critique, les trois personnes ont, après avoir été traitées, mises sous hauts soins. Le phénomène prend des allures et des ascensions fulgurantes. Est-ce un phénomène du siècle qui frappe de plus en plus les jeunes? Selon un bilan des urgentistes, au premier trimestre de cette année, on compte plus d'une vingtaine de tentatives de suicide au moyen de produits caustiques. Concernant les tentatives de suicide par immolation, l'année dernière, le service des brûlés d'Oran a enregistré, selon une étude au courant de l'année 2016, une vingtaine de cas. Les victimes sont toutes décédées à l'exception d'une. La wilaya d'Oran n'est pas en reste face à un tel fait sociétal qui préoccupe, de jour en jour, aussi bien les sociologues que les psychologues et psychiatres. Avec plus de 600 tentatives de suicide et 60 suicides, elle est précédée dans ce peloton pathologique par Tizi Ouzou, Constantine et Alger. En moins d'une dizaine d'années, attenter à sa vie a totalement changé de «règlement» prenant des allures nécessitant de hautes études sociales. S'inscrivant dans la durée, le phénomène est devenu sujet à statistiques et de recherches aux conclusions multiformes. A chacun des chercheurs sa version, notamment en ce qui concerne les raisons. Dans un temps pas très lointain, le suicide se présentait comme l'ultime réponse face à une situation n'ayant pas de solution. Sinon, il se présentait comme un acte de sédition mené par l'homme ou la femme se suicidant ou tentant de se suicider. Il ou elle manifeste sa révolte devant un fait qu'on lui impose. Toutefois, les raisons et les raisonnements sont multiples et variés tandis que les conséquences sont toujours les mêmes, le suicide laisse peu de chances de survie. Au Centre intermédiaire de santé mentale d'Es-Seddikia, l'on tente tant bien que mal d'adhérer au programme national expérimental, mis en place par le ministère de la Santé en 2001. Celui-ci repose essentiellement sur la prévention en anticipant les événements. Autrement dit, rechercher les dysfonctionnements psychologiques pour les traiter aux fins d'épargner la mort à ces jeunes candidats à l'acte fatal, le suicide. Celui-ci est-il donc phénoménal à telle enseigne que tous les spécialistes se sont mis dans la recherche sans pour autant apporter de grandes solutions, sinon tout au moins les petites réponses? Toutefois, ils sont unanimes à dire qu'il existe assurément plusieurs types de suicide dont la pathologie incontestable n'est autre que la dépression.