Il suffit d'un survol des premiers titres de livres qui viennent d'être annoncés par quelques maisons d'édition d'Alger et d'autres wilayas du pays pour s'en rendre compte. C'est devenu une tradition bien ancrée: à chaque veille de la tenue du Salon international du livre d'Alger (Sila), les maisons d'édition rebondissent de plus belle, en mettant sur le marché des dizaines de nouveautés, tous genres confondus. En effet, on peut le dire sans risque de se tromper, l'Algérie a enfin sa propre rentrée littéraire. Il suffit d'un survol des premiers titres de livres qui viennent d'être annoncés par quelques maisons d'édition d'Alger et d'autres wilayas du pays pour s'en rendre compte. Ainsi, parmi les nouveautés de cette rentrée littéraire qui seront disponibles dès le premier jour du Sila le 25 octobre prochain, et au volet littérature, on peut citer le retour de la célèbre romancière algérienne Maissa Bey. Cette dernière vient à peine de publier chez son éditeur habituel Barzakh un nouveau roman intitulé «Nulle autre voix». La romancière revient, dans ce récit de plus de 200 pages, sur les destins croisés d'une auteure avec une femme ayant fait de la prison pour avoir assassiné son mari. Le nouveau roman de Maissa Bey fait des allers-retours entre l'enfance et le passé puis le présent, afin d'explorer le plus possible, les origines du caractère acquis par les personnages de ce roman qui ne passera sans doute pas inaperçu et marquera le Sila 2018. Par ailleurs, la maison d'édition «Tira» de Béjaïa, spécialisée dans le livre en tamazight, revient avec plusieurs nouveautés et rééditions de livres épuisés, à l'occasion du prochain Sila. Plusieurs livres seront proposés par cet éditeur qui est aussi un auteur prolifique de roman et de recueils de poésie en kabyle. D'ailleurs, la maison d'édition «Tira» propose pour la première fois, un roman écrit en tamazight et traduit en arabe. Il s'agit de «Salas d nudja» de Brahim Tazaghart qui a été traduit vers l'arabe par Ferhat Balouli. La même maison d'édition «Tira» propose une nouvelle édition du roman du même auteur, à savoir «Inig anegaru», apprend-on, ainsi qu'un nouveau livre de Arezki Tagmount intitulé: «La résistance de l'Afrique du Nord à la conquête arabe». Par ailleurs, la maison d'édition «Chihab» en collaboration avec le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA) vient d'éditer un roman en tamazight traduit du français. Le livre s'intitule «Pluies d'or» de l'écrivain et universitaire Mohamed Sari. Ce roman, qui a reçu plusieurs prix dont celui de l'Escale littéraire d'Alger, a été traduit vers la langue amazighe par l'écrivain-traducteur Habib-Allah Mansouri, qui a à son actif de nombreuses expériences de traduction du français vers tamazight dont celle du «Petit prince» de Antoine de Saint-Exupéry. «Ce roman traduit en tamazight est intitulé dans sa nouvelle version: «Igefuren n wuragh». Il sera disponible lors du prochain Sila aussi bien au stand du Haut Commissariat à l'amazighité qu'à celui des éditions «Chihab», apprend-on. Par ailleurs, la maison d'édition «Koukou», gérée par le journaliste Arezki Aït Larbi propose un nouveau livre intitulé «Ce drôle de môme, l'enfant autiste» de l'auteure Houria Chafai-Salhi. L'autisme est-ce une maladie, un handicap ou une neuro-diversité? C'est à cette question et à tant d'autres que l'auteure tente de répondre dans ce livre. «Faut-il axer la prise en charge sur les troubles cognitifs et de l'adaptation à un milieu social normé, ou bien privilégier les besoins de l'enfant, de chacun de ces enfants, tant le spectre de l'autisme est large et varié?», s'interroge en outre Chafai-Salhi avant de tenter d'y apporter des réponses. L'éditeur explique, à propos de cet ouvrage, qu'il s'agit d'un livre de lecture accessible à tous et qu'il n'est pas qu'un «simple et candide plaidoyer pour réhabiliter ces enfants vulnérables; il se veut une contribution au débat actuel autour du diagnostic à affiner, et surtout autour de l'éthique de leur prise en charge». Le livre en question s'adresse aux parents des enfants autistes, même si professionnels et associations peuvent, eux aussi, y trouver un intérêt didactique. De son côté, la maison d'édition «Frantz Fanon», dirigée par l'écrivain-journaliste Amar Ingrachen reviendra, lors du prochain Sila, avec de nombreuses nouveautés, dans une nouvelle édition de trois livres de Taos Amrouche. Ce sont les romans intitulés: «Solitude ma mère», «L'amant imaginair» et «Jacinthe noire». Grâce à l'ingénieuse initiative des éditions «Frantz Fanon», ces trois romans sont disponibles et édités pour la première fois en Algérie. La même maison d'édition aura sur ses étals au prochain Sila un autre nouveau livre qui vient à peine de paraître. L'ouvrage en question est intitulé «Mohand Tazerout, la vie et l'oeuvre d'un intellectuel algérien», de l'auteur Jacques Fournier. Bien entendu, il s'agit là d'un petit échantillon des nouveautés de la rentrée littéraire. La liste s'allongera de manière considérable dans les prochains jours et dans les prochaines semaines, car la majorité des éditeurs est de plain-pied dans les imprimeries en train de finaliser la confection des nouvelles publications qui enrichiront la bibliographie algérienne.