Le siège du FMI à Washington Le Fonds monétaire international prévoit une croissance de 2,5% en 2018 contre 1,4% l'an dernier dans son rapport semestriel publié hier à Bali. Peut mieux faire certes, mai avouons que c'est plutôt pas mal pour un pays que l'on donnait pour moribond il n'y a pas si longtemps de cela. L'Algérie tient bon. La dégringolade des prix du pétrole et la baisse des revenus qu'elle en tire, de ses exportations, n'ont pas eu raison de son économie. Elle affiche même une résistance insoupçonnée qui indique qu'elle n'est pas en si mauvaise santé qu'on veut nous le faire croire. Bien des pays industrialisés sont moins bien notés. En effet, si la croissance économique en Algérie devrait se maintenir à 2,5% en 2018 contre 1,4% en 2017, pour croitre à 2,7% en 2019, elle atteindra à peine 1,6% cette année en Italie et doit se situer à 1% l'an prochain. La France est dans le même cas de figure 1,6% en 2018 et 2019. Même l'inflation que l'on annonçait galopante avec un effet dévastateur «à la vénézuélienne» en raison du recours au financement non conventionnel, une option du gouvernement sur instruction du président de la République qui a écarté le recours à l'endettement extérieur, sera maitrisée à un niveau qui ne laisse pas poindre de scénario catastrophe. L'institution de Bretton Woods a revu à la baisse ses prévisions pour 2018. 6,5% contre une projection précédente de 7,4%. La prévision pour l'inflation en 2019 se situe autour de 6,7% en baisse également par rapport au 7,6% projeté en avril, prévoit le Fonds monétaire international dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié hier à Bali. Le déficit du compte courant représentera cette année moins de 9% du PIB contre moins 9,3% prévu en avril et devrait se réduire davantage en 2019 à -7,9%. En 2017, le déficit du compte courant s'est établi à -13,2% du Produit intérieur brut. Une amélioration notoire! Qu'en est-il du chômage? «Le taux de chômage devrait rester stable en 2018 à 11,6% contre 11,7% en 2017 et progresser légèrement à 12,3% en 2019, selon les mêmes prévisions», indique le Fonds monétaire international, cité par une dépêche de l'APS datée d'hier. L'Algérie, qui a réussi, contre vents et marées, à maintenir son bas de laine à un peu plus de 80 milliards de dollars et à renoncer à l'endettement extérieur pour éviter l'asphyxie financière qu'on lui a prédite, est en principe sur la bonne voie. Les échos, déjà «anciens» qui parviennent du Fonds monétaire international, une institution financière dont la crédibilité ne peut être mise en cause, ne le démentent pas. «L'Algérie dispose toujours «d'une fenêtre d'opportunités» pour se défaire de sa dépendance au pétrole et asseoir une économie diversifiée grâce à un dosage de politiques économiques, qui concilie ajustement budgétaire et croissance», avait-elle indiqué dans son rapport d'évaluation de l'économie algérienne, rendu publique en juin. L'institution de Bretton Woods soutient que les autorités disposent encore «d'une fenêtre d'opportunités» pour «atteindre le double objectif de stabilisation macroéconomique et de promotion d'une croissance durable» avait soutenu l'institution de Bretton Woods. Le FMI avait cependant conditionné la réussite de cette entreprise par le recours à un large éventail d'options de financements. Quelles sont-elles? L'institution dirigée par Christine Lagarde avait fait référence à l'émission de titres de dette publique au taux du marché, aux partenariats publics-privés, aux ventes d'actifs et d'emprunts extérieurs pour financer des projets d'investissements ciblés. Ce scénario suggère, entre autres, l'arrêt du financement monétaire dès cette année. Un message qui devrait passer.