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Au rythme de la villégiature nocturne
ANIMATION RAMADANESQUE À ALGER
Publié dans L'Expression le 23 - 10 - 2005

Réputé mois de piété et de tolérance, le mois de Ramadan est devenu l'occasion ou jamais de sortir la nuit et veiller plus qu'en saison estivale.
C'est que son «goût» diffère. Ses soirées ont une empreinte particulière, nonobstant les prises de colère habituelles de la matinée. Cette année les différentes structures de la culture et de l'animation opérant au niveau de la capitale ont concocté un programme quasi uniforme placé sous le signe de la tradition religieuse et de la variété musicale algérienne.
En effet, c'est plutôt le retour au terroir avec en prime des récitals de medih dini à toutes les sauces et les étages... Mais il est à noter cependant que ce programme tracé n'a été divulgué qu'à l'entame du mois de Ramadan contrairement aux années précédentes où il était dévoilé une semaine à l'avance ou faisait même l'objet d'une conférence de presse. Il faut croire que le référendum du 29 septembre a accaparé toutes les prérogatives substituant même les rôles et devoirs des organismes culturels. En fait, tout tournait à l'heure du référendum. Force est de constater en outre, que cette année, le Ramadan a mis les pieds très tôt dans le plat et les nuits ramadanesques n'ont pu être étrennées vraiment que la semaine d'après où les gens ont commencé à sortir timidement au départ jusqu'à occuper avec force les différentes salles de spectacle par la suite. Ainsi, les amateurs de théâtre ont eu la possibilité durant la première quinzaine du mois de Ramadan d'apprécier une oeuvre du répertoire du théâtre algérien, Slimane El-louk de Bachtarzi dans une mise en scène de Aziz Guerda. Le public renoue tout doucement avec les tréteaux et on peut se rendre compte aisément que les «chemins» qui mènent au TNA sont désormais de plus en plus «praticables». Le public grand et petit se familiarise de nouveau avec le monde des planches et se laisse aller, avec plaisir, au rire.
Rencontré au Théâtre national algérien, Samia accompagnée de son mari et de ses deux filles déclare: «Les soirées ramadanesques nous permettent plus qu'aucune autre soirée de l'année de sortir et de se retrouver en famille afin de savourer quelques heures de bonheur. D'autant plus qu'on n'a pas d'autres lieux de divertissement pour s'amuser et passer, tous ensemble, de bons moments.» Sa fille, Nassima, toute contente de la soirée exceptionnelle qu'elle vient de passer avec ses parents et sa petite soeur, Lamia, a, quant à elle, souligné: «Mes copines m'ont proposé de partir chez elles pour m'amuser, mais j`ai refusé. J'ai trouvé géniale l'idée de mon père. Cela dit, au début j'étais vraiment réticente, je ne pensais pas que la soirée allait se passer de cette façon. Nous avons bien rigolé, quoique je ne suis pas vraiment portée sur le théâtre. Franchement, c´est un régal.»
Sa petite soeur âgée d´à peine neuf ans, s´est contentée de sourire timidement en essayant d´éviter nos questions. Mais après les encouragements de sa mère, elle finit par balbutier quelques mots: «Demain je raconterai à mes copines de classe que j'ai passé une très bonne soirée et que j´ai envie de revenir la semaine prochaine et...». Le théâtre de la jeunesse, communément appelé théâtre amateur, aura sa part dans l'animation de la salle Bachtarzi du TNA, avec notamment L'Explosion de la troupe des Lions (Oran) et Takh Ch'lakh d'un groupe de jeunes de Sétif.
Les représentations théâtrales ont été entrecoupées de quelques soirées de chaâbi, haouzi et andalou.
Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria, a lui aussi, concocté un programme spécial Ramadan où les habitués de cette «place» n'ont pas dérogé à leur règle, à savoir aller visiter son auditorium et l'exposition des arts traditionnels qui se tient à côté, actuellement et jusqu'à la fin du mois de Ramadan.
En effet, le septième art figure également au menu du Palais qui a convié le public depuis le début du mois de Ramadan à trois représentations dont l'une est de Abderahmane Kaki. Les deux autres sont L'Eclipse de Mahfoud Fellous, qui fait partie du théâtre scientifique, une nouveauté pour le théâtre local, et El Mankoub du théâtre régional de Béjaïa. Le Palais de la culture n'a pas omis pour autant de compléter sa programmation par des plateaux musicaux, à l'instar de Sidi Ali Lakam dans le chaâbi, Nasreddine Chaouli dans l'andalou, cheikh Mohamed Zaine dans le hawzi, sans oublier la troupe Ferda de Béchar qui a, une fois de plus, fait un tabac en faisant voler les cheichs sous le rythme de cette troupe qui, nous l'avons constaté, devient à la mode ces temps-ci. Mais, la veille de ce concert, soit le 17 octobre dernier, une autre troupe venue de Kenadsa, wilaya de Béchar a «éclaté». Il s'agit des femmes Zafanates.
La relève est là
Une véritable révélation pour les Algérois qui espèrent dès à présent les retrouver pour de nouveaux rendez-vous encore plus festifs!
Comparé aux autres structures culturelles, l'Office de Riadh El Feth se distingue un peu du lot dans la mesure où son programme éclectique à souhait est plus destiné aux jeunes même si quelques concerts anecdotiques de jazz ou rock sont semés à petites doses ici et là dans les autres structures culturelles.
L'Oref, par le biais d'un ciné-club, réunit chaque semaine des jeunes cinéastes et convie les fêtards et branchés de la musique moderne à des concerts de raï, rock et gnawi, notamment avec le festival Scène dzlive qui a réuni le 18 octobre dernier environ 500 personnes à la salle Ibn Zeydoun. Une majorité estudiantine qui a pris d'assaut la salle pour écouter les nouveaux groupes de chanteurs algériens qui montent.
La relève qui aime s'éclater aujourd'hui sous les sons des karkabou, bonjo, gumbri assaisonnés à des guitares électriques. Une nouvelle génération de musiciens qui veulent et espèrent percer, comme l'ont fait sous d'autres cieux, avant eux, Amazigh Kateb de Gnawa Diffusion, Karim Ziad, Hocine Boukella du groupe Cheikh Sidi Bémol ou encore Gaâda de Béchar. Des groupes référence actuellement chez nos jeunes lesquels, rien qu'à citer leurs noms remplissent les salles de spectacle. Un ciné-club qui commence à faire du chemin est celui de l'association Chrysalide qui oeuvre pour la promotion culturelle et artistique à travers de nombreuses activités. Ce dernier se tient tous les mercredis soir à la salle Frantz-Fanon de l'Oref et permet de débattre dans la convivialité de sujets divers autour du monde cinématographique.
A la salle Ibn Zeydoun, Mohammed, accompagné de sa femme, a indiqué, tout souriant: «J'aimerais bien venir chaque soir mais mon boulot ne me le permet pas. Donc je ne peux en profiter que durant les week-ends». «C´est aussi, poursuit-il, une occasion pour ma femme qui ne travaille pas, de respirer un petit peu et d´être loin des tracasseries des enfants.»
L'établissement Arts et Culture qui nous a habitués à des programmes de qualité en se distinguant particulièrement l'an dernier, nous est revenu cette année avec, comme entrée en matière, ce programme de Ramadan qui a tablé sur la musique traditionnelle avec ses différents genres chaâbi, andalou, chaoui...
Ahmed Serri et Zakia Kara Terki ouvraient ainsi les belles soirées de la salle Ibn Khaldoun.
On notera quelques exceptions avec les chorales et le groupe de rock pop alternatif Dzaïr qui se produira le 24 octobre courant. On n'omettra pas également de citer la Radio algérienne qui a concocté un programme également 100% musique traditionnelle algérienne avec des plateaux animés par nos anciens grands artistes, on citera Chaou, Seloua, Hamidou...
Mais le concert animé le 15 octobre dernier par El Hadj El Ghafour aura été celui qui a rassemblé le plus de spectateurs. Alors que l'auditorium ne peut contenir que 330 places, le public présent fut évalué à 500 personnes. El Hadj fut salué avec les honneurs qu'on lui doit. Des youyous dignes d'un hommage pour un grand. Des acclamations méritées ont retenti dans cette salle de la Radio. L'Office national de la culture et de l'information (Onci), pour sa part, ne se distingue pas trop de ses autres « compères » culturels en conviant le public à des plateaux musicaux variés brassant tout les styles de musiques. On retiendra une date ou plutôt deux qui auront marqué ce mois de Ramadan. Il s'agit des concerts des 19 et 20 octobre derniers de Djamel Laroussi qui a fait trembler la salle El Mougar.
Un public fou s'est déplacé pour écouter cet artiste - bête de scène vraiment sensuelle - et danser sur sa real world music bien enivrante et épicée! Un concert qui a failli être annulé pour des raisons organisationnelles...
Kheimates bladi
Mais force est de constater, cette année, l'éclosion un peu partout des kheimates Ramadan et ce, comme des champignons à travers tous les principaux hôtels de la capitale.
Le Sheraton qui nous a habitués à cette initiative, sans oublier Raïs Hamidou, revient avec un «relooking» et de nouveaux concepts pour attirer encore plus de monde; en effet, une clientèle nouvelle fait son apparition, à l'instar de celle de la kheima Peugeot située à Cinq-Maisons. Celle-ci a fait des émules si bien que le Sheraton s'est mis de la partie en exposant des voitures et en offrant même la possibilité aux visiteurs d'essayer au volant les belles voitures toutes rutilantes postées tout juste à l'entrée de la kheima. Côté animation, c'est le plein. Se succèderont en effet jusqu'à cinq heures du matin une pléiade d'artistes algériens. On peut citer Abdou Deriassa, Samah Akla Guenif, Cheb Brahim, Cheba Sihem, Samir Toumi, etc. Côté dégustations, les prix sont accessibles à raison de 500 DA par personne et 800 DA le couple, comprenant une boisson fraîche et chaude et une pâtisserie (qalb elouz ou zalabia).
A côté, un buffet en extra vous attend ainsi que le goût suave du narguilé. C'est ce qu'on appelle une kheima 5 étoiles pour un hôtel de luxe. Mais à comparer avec la kheima de l'hôtel Hilton, celle-ci paraît plus chaleureuse et intime. A la différence des tables et chaises du Sheraton, la kheima typique ramenée d'Ouled Naïl vous fait asseoir sur des poufs dans un décor et oriental. On se sent en vérité plus à l'aise et non pas dans une salle de fêtes, quand bien même l'ambiance «mariage» est assurée. En fait, la kheima de l'hôtel Hilton s'avère être destinée plutôt aux jeunes. La preuve en est que le DJ Mehdi se trouve être son organisateur. Ce dernier vous permet de vous amuser au karaoké en début de soirée, qui, entrecoupée de bouqualate de Mehdi, vous entraîne jusqu'au bout de la nuit grâce aux rythmes enfiévrés qu'il distille tard dans la soirée, de préférence le jeudi. De cette façon, l'organisation affirme satisfaire «tous les goûts et tous les âges».
A côté de cela, on peut noter aussi d'autres kheimate fraîchement installées à l'hôtel Mercure qui bat son plein chaque soir jusqu'à très tard dans la nuit et à l'hôtel Safir Mazafran de Zéralda.
Mais bien loin du tintamarre de la « tchitchi » même si ce terme est devenu obsolète, les «sans-sou» pourront toujours se rattraper. Des saharate animées en plein air à l'esplanade de Riadh El feth et organisées par Mobilis rassemblent chaque soir les jeunes de Salembier et les badauds de passage. Hamidou qui s'est produit la première semaine avait fait un tabac. Une cacophonie spéciale chaâbie pour celui qui veut se défouler en toute liberté et sans débourser un centime.
L'APC d'Alger-centre, comme chaque année, croit bien faire en réunissant tous ceux qui vivent dans l'exiguïté chez eux ou les clandos, à revoir pour la millième fois des films tels que Les vacances de l'inspecteur Tahar, Mélodie de l'espoir, La bataille d'Alger ou encore Hassan taxi... Mais qui s'aventurera à aller regarder ces films le soir au risque de se faire voler?
Enfin, pour sortir le soir, il vaut mieux être véhiculé. Et puis si on n'est pas très concert ou vernissage, il est conseillé de se prélasser devant sa télé ou mieux de lire un livre.
Quant au programme spécial Ramadan de la télé algérienne, c'est une autre histoire. Quoique Nass Mlah City 3 c'est pas mal...


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