Khalifa Haftar-Aguila Saleh -Fayez-al-Sarraj et Khaled Mechri fin mai 2018 à Paris Des officiers de police et des forces de sécurité, venus de différentes régions du pays, se sont rencontrés la semaine dernière à Benghazi (est), dans le but d'unifier leurs efforts en matière de sécurité. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a salué sur son compte Twitter les mesures prises récemment par les Libyens pour la coordination sécuritaire, estimant qu'il s'agit là d' «un pas positif pour l'unification des institutions» de l'Etat libyen. Mardi dernier, le ministre libyen de l'Intérieur (GNA) Fathi Bashagha avait annoncé que son département a décidé d'autoriser tous les services de sécurité basés à Tripoli à coopérer pleinement avec ceux relevant des autorités de l'est du pays, en vue de renforcer le processus de réconciliation auquel aspire le peuple libyen. Intervenue à un moment particulièrement crucial dans le calendrier des efforts engagés par l'émissaire de l'ONU Ghassan Salamé afin de mettre en oeuvre le processus de stabilisation indispensable aux rendez-vous électoraux prévus en juin prochain, cette annonce a été saluée à juste titre par le chef de la diplomatie algérienne. Messahel «encourage (les Libyens) à persévérer sur cette voie de dialogue, seule à même de permettre le retour de la stabilité», dans le pays frère pour laquelle l'Algérie n'a jamais ménagé ses efforts et son soutien à la médiation, tant de la communauté internationale que du groupe des pays voisins, agissant dans le cadre de la Ligue arabe et de l'Union africaine. Compte tenu de la menace persistante des groupes terroristes et plus particulièrement de Daesh qui parvient épisodiquement à endeuiller la capitale, mais aussi Benghazi à travers des assaillants kamikazes, la conjugaison des efforts est devenue une exigence incontournable et c'est en ce sens qu'une réunion a eu lieu la semaine dernière à Benghazi, justement, entre des officiers de police et des forces de sécurité représentant l'ensemble des régions du pays pour commencer à unir leur stratégie de riposte et de renseignement et assurer par-là même, une meilleure situation sécuritaire dans une Libye encore tributaire des factions terroristes. L'initiative de Fathi Bashagha qui a «accordé la permission à tous les départements et services de sécurité du ministère de contacter officiellement leurs homologues orientaux» aura sans conteste été à la source de cette importante réunion de Benghazi dans laquelle nombre d'observateurs voient déjà les prémisses d'une avancée spectaculaire, tant attendue, sur le chemin de la réconciliation et surtout de l'osmose entre les institutions libyennes, qu'elles soient de Tripoli ou de l'est du pays. C'est là effectivement un pas décisif que l'ensemble des pays voisins de la Libye ne peuvent que saluer et encourager, tout à la fois, et l'engagement solennel, pour la première fois depuis des années, en faveur d'une unification de l'action comme de la stratégie en matière de lutte sécuritaire. Un pas qui préfigure l'amorce, voire la concrétisation rapide, d'autres conjonctions, non moins essentielles, dans les domaines politique et diplomatique, notamment, de sorte que la réunification de l'Etat libyen sera effective bien plus rapidement qu'escompté. A la base de cette remarquable avancée, il y a lieu de reconnaître les efforts méritoires de la communauté internationale qui, durant l'année écoulée, n'a pas ménagé sa peine pour parvenir à faire progresser de façon tangible le processus inclusif auquel l'Algérie a travaillé sans relâche en y apportant sa contribution singulière.