La croissance du secteur des hydrocarbures a reculé de 9,3% pour la même période comparativement à celle de 2017. L'Algérie a terminé l'année sans dégâts majeurs. Certes, les performances auraient pu être plus significatives. Il ne faut cependant pas faire la fine bouche vu la conjoncture économique qui a prévalu en ce dernier trimestre de 2018. C'était en effet, sans compter sur cette chute vertigineuse des prix de l'or noir, qui ont dégringolé de 86 dollars au début du mois d'octobre à quelque 50 dollars vers la fin de l'année dernière. Soit une baisse de plus de 25 dollars en trois mois. Il faut ajouter à cela la baisse des exportations de pétrole qui rentrent dans le cadre des accords des diminutions de la production des pays Opep-non Opep décidés en 2016 et en 2017. Des décisions qui ont été prises pour permettre au marché de se rééquilibrer et aux prix de rebondir. Des mesures qui n'ont pas empêché le produit intérieur brut de progresser. «La croissance globale du produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie a été de 0,8% au troisième trimestre 2018 par rapport au même trimestre de l'année 2017» indiquent les chiffres rendus publics de l'Office national des statistiques. Le rapport de l'ONS précise que le taux de croissance du Produit intérieur brut hors hydrocarbures a été de 3,3% au cours du troisième trimestre de l'année 2018 comparativement à la même période de l'année 2017. Une performance à laquelle a largement contribué le secteur de l'agriculture qui a réalisé 7,2% de croissance, avec le soutien du secteur du bâtiment, travaux publics et hydraulique (Btph, y compris services et travaux publics pétroliers) qui a réalisé une croissance de 5,9%. Un motif de satisfaction, le secteur du bâtiment et les travaux publics, étant un indicateur de la bonne santé de l'économie. Quels sont les autres secteurs qui se sont distingués? «D'autres secteurs ont également participé à cette performance de la croissance économique hors hydrocarbures. Il s'agit des secteurs, respectivement, de l'industrie (+4%), des services marchands (+3,7%) et des services non marchands (+1,4%)», précisent les rédacteurs du rapport de l'ONS, répercuté par une dépêche de l'APS datée du 27 janvier. La croissance du secteur des hydrocarbures a de son côté reculé de 9,3% au troisième trimestre 2018 comparativement à la même période de 2017. Les experts de l'ONS ne donnent pas de détails sur cette contreperformance de ce secteur qui représente plus de 95% des exportations globales du pays. Les ventes de pétrole et de gaz à l'étranger lui assurant l'essentiel de ses revenus en devises. Avec des prix du Brent, référence du pétrole algérien, qui se sont sensiblement améliorés, pour franchir le seuil des 85 dollars le 1er octobre 2018 avant de repiquer du nez, on aurait pu certainement espérer beaucoup mieux. Les résultats sont toutefois loin d'être catastrophiques. En valeurs courantes, le Produit intérieur brut du troisième trimestre a connu une croissance de 10,9% au troisième trimestre de l'année 2018 contre 5,9% au troisième trimestre 2017 par rapport à la même période de 2016 souligne le document de l'Office national des statistiques. Dans un récent rapport produit par le département des affaires économiques et sociales de l'ONU, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le Développement (Cnuced) et les cinq commissions économiques régionales de l'ONU, le taux de croissance de l'Algérie devrait atteindre 2,2% en 2019 avant de rebondir à 2,8% en 2020.