Le Sénat américain, contrôlé par les républicains, a infligé mercredi dernier, un nouveau camouflet à Donald Trump en approuvant une résolution l'exhortant à arrêter tout soutien américain à la coalition saoudienne dans la guerre au Yémen, sauf en cas d'autorisation formelle du Congrès. Ce texte a été adopté par 54 voix pour, contre 46, avec le soutien de sept républicains. Il doit encore être approuvé par la chambre basse, où il devrait être voté puisqu'une résolution similaire a récemment reçu une solide majorité des voix. Le texte n'ira toutefois pas plus loin car le président républicain Donald Trump mettra son veto, a indiqué la Maison-Blanche mercredi, en se déclarant «fermement opposée» à cette résolution «bancale». Cela représenterait néanmoins une humiliation pour le président américain, forcé de recourir au veto présidentiel alors même que les républicains contrôlent le Sénat (53 sièges sur 100). Donald Trump est en plus sous la menace d'un autre vote sanction du Sénat, lorsque la chambre haute procèdera au vote final sur une résolution démocrate exigeant de mettre fin au financement en urgence du mur qu'il construit à la frontière avec le Mexique. Là aussi, il a promis de faire usage de son veto, ce qui serait une première depuis son arrivée à la Maison-Blanche en janvier 2017. Avec la résolution sur le Yémen, «le Congrès exige au président de retirer les forces armées américaines des hostilités dans, ou affectant, la République du Yémen, à l'exception» des opérations visant Al-Qaïda et associés, sous 30 jours après l'adoption du texte. Le texte prévoit que le président puisse demander un report de cette date, que le Congrès devrait approuver. C'est maintenant au tour de la Chambre des représentants, à majorité démocrate, d'approuver définitivement la résolution. Elle avait adopté un texte similaire le 13 février, par 248 voix favorables contre 177. Portée par le sénateur indépendant Bernie Sanders, cette résolution avait déjà été approuvée au Sénat en décembre 2018. Mais le nouveau Congrès a pris ses fonctions en janvier, ce qui a mené à l'annulation des mesures qui n'avaient pas encore été adoptées définitivement. Bernie Sanders, candidat à l'élection présidentielle, a salué un vote «historique» mercredi soir. Nous «ne nous laisserons pas guider par un régime meurtrier», a-t-il déclaré en conférence de presse. «La participation américaine à la guerre menée par l'Arabie saoudite au Yémen n'a pas été autorisée par le Congrès», avait-il souligné avant le vote. «Et elle contribue à la pire crise humanitaire du monde».