Prêt à tout pour défendre le mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique maintes fois promis, le président Donald Trump a fait usage vendredi soir, pour la première fois, de son veto pour bloquer une résolution du Congrès. Le Sénat a infligé jeudi un véritable camouflet à l'ancien homme d'affaires new-yorkais en votant, avec l'appui de douze sénateurs de son propre camp républicain, un texte bloquant la procédure d'urgence qu'il avait décrétée pour débloquer des fonds dédiés à la construction de l'édifice controversé. "Le Congrès a la liberté de voter cette résolution et j'ai le devoir d'y opposer mon veto", a lancé le président américain depuis le bureau ovale. "C'est une résolution dangereuse", a-t-il ajouté lors d'une cérémonie de signature où il était entouré de plusieurs membres de son équipe, comme pour contrecarrer l'image d'un président isolé après la véritable gifle politique reçue la veille. "Je crois que je n'ai jamais été aussi fier d'être debout à vos côtés aujourd'hui", a lancé le vice-président Mike Pence. "Le fait qu'il s'agisse d'une situation d'urgence est indéniable", a surenchéri la ministre de la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen. Il paraît hautement improbable que le Congrès puisse outrepasser le veto présidentiel car cela nécessiterait une majorité des deux tiers dans les deux chambres. Pendant plusieurs jours, M. Trump a tenté, tweets à l'appui, de mettre la pression sur les sénateurs républicains afin d'éviter ce revers qui tombe dans une période particulièrement difficile. Mercredi soir, c'est sa politique étrangère, et notamment son solide soutien sans nuance à l'Arabie Saoudite, qui a été clouée au pilori, également grâce à des voix républicaines : le Sénat a approuvé une résolution l'exhortant à arrêter tout soutien américain à la coalition saoudienne dans la guerre au Yémen. La Chambre des représentants devrait à son tour approuver cette mesure. Et Donald Trump a, là aussi, prévu de la bloquer par un veto. R. I./Agences