«La crise algérienne est une affaire de famille.» Ce préalable a été strictement observé par les Américains habituellement prompts à réagir. Le département d'Etat américain a déclaré jeudi qu'il appartenait au peuple algérien de dire comment mener la transition, précisant que Washington respectait le droit des Algériens d'exprimer leurs points de vue. Ainsi, le département d'Etat n'a pas pris position pour une partie laissant entendre qu'il s'agit d'une affaire interne. Cette revendication a été d'ailleurs l'un des mots d'ordre phares des manifestants qui exhibaient des pancartes excluant toute intervention étrangère dans les affaires internes du pays. C'est également la position officielle des autorités algériennes. Sillonnant les capitales étrangères, le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a réitéré à chaque fois, le refus catégorique de l'Algérie de toute ingérence étrangère dans ses affaires internes. «Avec toutes ses franges sociales et ses différentes obédiences politiques, elle refuse par principe toute ingérence étrangère dans ses affaires internes», a fait remarquer Ramtane Lamamra relevant, dans ce cadre, que «l'intérêt porté à ce qui se passe en Algérie est compréhensif, mais elle refuse catégoriquement toute ingérence dans ses affaires internes». Ce préalable algérien a été strictement observé, jusqu'à maintenant, par les Américains habituellement prompts à réagir aux crises qui sévissent de part le monde. Face à la crise algérienne, le département d'Etat américain s'est montré très circonspect et dans son commentaire, l'Oncle Sam a fait sienne cette citation populaire algérienne: «Ma T'kheyeb eddib ma t'bekki eraii (ne déçoit pas le chacal et ne fait pas pleurer le berger, Ndlr). Interrogé lors d'un point de presse sur les appels au président Bouteflika à renoncer à ses fonctions, le porte-parole adjoint du département d'Etat, Robert Palladino, a répondu que «la période de transition est toujours en cours» et c'est «au peuple algérien de répondre à la question de comment l'accomplir». «Nous respectons le droit des Algériens d'exprimer leurs points de vue et nous continuons à le faire», a-t-il ajouté, saluant «l'engagement du gouvernement à garantir la sécurité des manifestants». «Nous respectons le droit du peuple algérien de se rassembler et d'exprimer pacifiquement ses points de vue concernant ses aspirations politiques et économiques», a enchaîné le porte-parole adjoint. Les observateurs s'attendaient à des positions plus vigoureuses de la part des Etats-Unis sur les événements en Algérie, eu égard à la persistance des contestations populaires contre le pouvoir en place, mais les Américains semblent privilégier, pour l'instant, une attitude plutôt distanciée.