Le départ immédiat et sans réserves du secrétaire général de l'ex-syndicat unique. Hier encore et pour la énième fois, plusieurs corporations étaient dans la rue. Les personnels de l'ADE, de la Cnas, d'Algérie télecom, de l'ONA, de la DTP... ont observé un sit-in face au siège de l'Ugta, exigeant le départ immédiat et sans réserves du secrétaire général de l'ex-syndicat unique. A l'autre bout de la ville et plus précisément devant le siège de la cour de justice, les avocats ont manifesté pour revendiquer un état de droit et une justice indépendante. Dans son allocution, la bâtonnière Sidhoum n'a pas ménagé ses propos à l'égard de certaines parties qui, selon elle, exercent une pression sur les personnels de la justice. S'agissant du discours du chef d'état-major de l'ANP, les commentaires sont partagés entre une totale adhésion à la ligne de conduite tracée par l'armée dans son souci de dénouer la crise et d'autres qui trouvent ce discours peu convaincant. La nomination de cet inconnu, en la personne de Kamel Fenniche, à la tête du Conseil constitutionnel, ne semble pas satisfaire l'exigence de la rue. Cette conclusion est tirée de ces rencontres organisées chaque soir par des jeunes qui ont initié un cercle de débat en plein air sur l'esplanade «la Concorde civile» en face de la Maison de la culture Ali Zamoum. En effet, chaque soir ces jeunes, en majorité des étudiants, se réunissent et discutent de la situation du pays. Chaque intervenant a droit à 5 minutes pour donner son point de vue. Sur le plan national et selon ces jeunes, l'entêtement des décideurs face à la détermination de la rue mène le pays vers des horizons incertains. Depuis plus de 50 jours rien ne fonctionne normalement. Même si et à chaque vendredi, le peuple donne des leçons de civisme à travers des marches et manifestations qui auront ébahi le monde avec leur pacifisme, le reste de la semaine ressemble à une vacation sans objectif. Les grèves cycliques, les actions rejetant la visite des responsables à Béchar et dernièrement à Biskra, les récentes décisions des juges du club d'Alger de ne pas encadrer l'élection présidentielle du 4 juillet prochain, l'officiel refus de certains élus dans la wilaya de Tizi Ouzou, rejoints par 10 présidents d'APC à Bouira, de préparer cette échéance électorale, la forte et remarquée présence policière ces derniers jours dans les espaces publics... accentuent la pression.