Samedi dernier, vers 13h20, Fatiha Brahimi, la « reine » du pénal, traversait discrètement avec une immense émotion la placette de Bir Mourad Rais (wilaya d'Alger), comme elle se trouvait là, il y a un peu plus de trente ans, lorsqu'elle fut nommée magistrate du pénal, alors que le tribunal se trouvait dans l'ancienne église, abritant actuellement le siège de la modernisation du ministère de la Justice. Après les chaleureuses salutations, c'était au tour de l'émotion des années passées ensemble dans la minuscule salle d'audience qui était, du temps de la présence française, ni plus ni moins que la nef de l'église. Elle y a peut être passé les plus belles années de sa longue carrière, presqu'initerrompue à l'issue du procès « El Khalifa », qu'elle a eu le privilège de conduire de bout en bout, sans accroc, avec un certain Mohamed Abdelli, l'affable, mais sec et rude ancien procureur général, et qui vient d'être appelé en renfort du staff ministériel par Slimane Brahimi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux... Elle s'est surtout souvenue de ses anciens et fidèles collègues dont beaucoup ont, hélas, disparus. Fatiha Brahimi, est actuellement à la Cour suprême, en compagnie des Karima Mégari, Aïssa Mim, Farid Derrouiche, oû elle s'adonne à un exercice plus noble : exercer le droit pur et faire dans la jurisprudence qu'elle manie de fort belle manière. Au moment de la fin de la discussion et de la séparation, un autre « géant » de la justice, montra le bout du nez : Kilani Zérouala, ex-juge d'instruction au Palais de justice d'Alger, et actuel cadre à la modernisation qui a été ému de revoir « ErraÎssa », avec qui il a évoqué la belle époque de la magistrature, actuellement prise d'assaut, par les jeunes magistrats dits « ceux de Facebook ». Et l'appellation ici est plutôt affectueuse ! Le tour d'horizon effectué, la Juge prit congé des amis et quitta, ravie et comblée par ces rencontres, la placette Slimane Amirat quasi déserte à cette heure de la prière du Dhohr.