Des milliers de touristes, de pèlerins et d'étudiants cherchaient samedi à quitter le Cachemire en avion ou par la route, après des mises en garde du gouvernement sur des risques d'attaques « terroristes ». En même temps, l'Inde a dépêché des milliers de militaires en renfort dans cette région himalayenne du nord de l'Inde, à majorité musulmane, également revendiquée par le Pakistan. Dans un communiqué, le gouvernement de l'Etat du Jammu-et-Cachemire a appelé vendredi touristes et pèlerins à quitter « immédiatement » le territoire, en raison de « menaces terroristes signalées par les services de renseignement ». Il est cependant difficile de savoir si Al-Qaïda dispose d'une présence au Cachemire. L'ex secrétaire à la Défense des Etats-Unis, Donald Rumsfeld, avait affirmé que le groupe terroriste est actif dans la région. En 2002, le SAS avait traqué en effet Oussama Ben Laden à travers le Jammu-et-Cachemire. Al-Qaïda avait revendiqué par le passé avoir établi une base dans le Jammu-et-Cachemire. De nombreux touristes inquiets, dont des étrangers, ne se sont guère posé la question et se sont précipités hier à l'aéroport de Srinagar, la principale ville du Cachemire, beaucoup sans avoir réservé de billets. Le pèlerinage de Amarnath Yatra attire des centaines de milliers de pèlerins hindous au Cachemire en cette saison. Mais les cérémonies ont été annulées en raison des menaces de troubles. Un autre pèlerinage moins important, le Machail Mata Yatra, dans la région du Jammu, a également été annulé hier. « Les voyageurs qui devaient prendre leur vol de retour dans les jours à venir sont arrivés paniqués à l'aéroport aujourd'hui », a expliqué le responsable d'une compagnie aérienne desservant la ligne Delhi-Srinagar. « C'est le chaos », a-t-il dit. L'Inde et le Pakistan se disputent le Cachemire depuis la partition de l'empire colonial britannique en 1947 et se sont affrontés dans deux guerres au sujet de cette région. Armées indienne et pakistanaise échangent presque chaque jour des tirs de mortier par-dessus la ligne de cessez-le-feu, qui marque une frontière de fait entre les deux parties du Cachemire. Une insurrection séparatiste fait également rage depuis 1989 au Cachemire indien et a coûté la vie à plus de 70.000 personnes, principalement des civils. New Delhi accuse son voisin de soutenir en sous-main les groupes armés à l'œuvre dans la vallée septentrionale de Srinagar, ce que le Pakistan a toujours démenti.