Première conséquence tangible de la rencontre, mercredi dernier, à Moscou, entre le président Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, venu réclamer la fin des opérations militaires contre les groupes rebelles basés à Idlib et dans des poches de provinces voisines, l'armée russe a annoncé, hier, un cessez-le-feu unilatéral, concernant uniquement l'armée syrienne, cessez-le-feu qui entrera en vigueur aujourd'hui même, après plusieurs semaines de combats meurtriers au cours desquels l'armée syrienne a opéré des avancées spectaculaires vers Idlib même. L'accord, indique un communiqué du Centre russe pour la réconciliation en Syrie, a été conclu pour «un cessez-le-feu unilatéral des forces gouvernementales syriennes, à partir de 06h00, dès le 31 août».«Le centre russe pour la réconciliation appelle les commandants des groupes armés à renoncer aux provocations et à se joindre au processus de règlement pacifique dans les zones qu'ils contrôlent», poursuit le communiqué. Les positions terroristes et rebelles dans la région d'Idlib ont essuyé, pendant plusieurs mois, d'intenses bombardements quasi quotidiens, effectués par les aviations syrienne et russe, ouvrant ainsi la voie à l'offensive déclenchée le 8 aout dernier par les troupes au sol qui ont balayé les factions terroristes dominées par le groupe Hayat Tahrir al Cham ( HTS ), ex Al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda. C'est ainsi qu'après avoir repris la ville stratégique de Khan Cheikhoun, à quelques encablures au sud d'Idlib, sécurisant par là même l'autoroute qui la relie à la capitale Damas, l'armée syrienne a poursuivi son avancée en s'emparant de nouveaux secteurs dans toute cette zone à partir de laquelle les factions extrémistes proches ou non de la Turquie n'arrêtaient pas d'attaquer les positions des forces gouvernementales et de s'en prendre à la population civile. Il semble qu'avec ce cessez-le-feu unilatéral, on en revient à l'accord de Sotchi sur la « zone démilitarisée », acceptée par Moscou après d'âpres négociations avec Ankara. Dans ses diverses dispositions, cet accord prévoyait une séparation des zones gouvernementales et celles aux mains des terroristes et des insurgés proches de la Turquie mais il stipulait également que les mêmes factions rebelles et extrémistes devaient déposer les armes lourdes, entre autres gestes de bonne volonté. On sait ce qu'il est advenu de ces engagements puisque HTS et les autres groupes qui lui sont affiliés ont catégoriquement refusé de se plier à toutes les dispositions de l'accord, reprenant leurs frappes et leurs attentats de plus belle contre l'armée syrienne et contre ses alliés. Plus encore, ils ont tenté à plusieurs reprises des attaques de drones et des bombardements de positions russes dans la région. Des indices quant à la véritable nature de ces groupes pour la survie desquels une mobilisation est observée du côté des puissances occidentales engagées dans le conflit syrien et une raison de douter de l'efficience de la nouvelle initiative qui va leur permettre, une fois de plus, de reprendre du poil de la bête.