Les négociations entre la Palestine et Israël deviendraient impossibles si Israël venait à prendre des mesures unilatérales pour mettre en œuvre certaines parties du plan de paix proposé par les Etats-Unis, a estimé, jeudi, le coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov. Il s'exprimait à l'occasion de la 13e conférence internationale annuelle de l'Institute for National Security Studies, un groupe de réflexion israélien, qui s'est tenu, de mardi à jeudi, à Tel Aviv. Organisée sur le thème «Evaluation stratégique pour Israël : Un regard sur la décennie à venir», elle a attiré des centaines de décideurs politiques internationaux, d'experts en sécurité, d'hommes politiques, de représentants gouvernementaux et d'universitaires. Une annexion sans accord avec les Palestiniens serait dangereuse et fermerait les portes à la possibilité d'une normalisation des relations entre Israël et les Palestiniens, ainsi qu'avec le monde arabe, a souligné Nickolay Mladenov, ajoutant qu'une telle mesure aurait également des répercussions dans toute la région. A Moscou, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a estimé que la solution définitive et juste au conflit au Proche-Orient « devrait appartenir aux Palestiniens et aux Israéliens ». Recep Tayyip Erdogan a, lui, accusé hier certains pays arabes de commettre une «trahison» en restant «silencieux» face au plan américain censé, régler le conflit israélo-palestinien.»Les pays arabes qui soutiennent un tel plan commettent une trahison envers Al Qods, ainsi que leur propre peuple et, plus important, toute l'humanité», a déclaré Erdogan devant son parti, l'AKP, à Ankara.» L'Arabie saoudite est silencieuse. Quand vas-tu faire entendre ta voix ? Oman, Bahreïn, pareil. Le gouvernement d'Abou Dhabi applaudit. Honte à vous ! Honte à vous !», a déclaré Erdogan dans son discours. Ardent défenseur de la cause palestinienne, il avait jugé mercredi que ce plan, qui présente notamment Al Qods comme la «capitale indivisible d'Israël», était «absolument inacceptable». «La Turquie ne reconnaît pas et n'accepte pas ce plan qui anéantit la Palestine et fait main basse sur Al Qods», a insisté Erdogan hier. «Jérusalem est notre ligne rouge», a-t-il répété. De son côté, l'ex-président américain Jimmy Carter, artisan du premier accord de paix israélo-arabe, a vivement critiqué jeudi le plan de Donald Trump pour régler le conflit entre Israël et la Palestine en estimant qu'il violait le droit international. «Le nouveau plan américain sape les perspectives de parvenir à une juste paix entre Israéliens et Palestiniens. S'il est mis en oeuvre, ce plan va ruiner la seule solution viable à ce conflit au long cours, la solution à deux Etats», a déclaré l'ancien président démocrate. Jimmy Carter a été à l'origine, durant son mandat, d'une des rares avancées diplomatiques des dernières décennies au Moyen-Orient: les accords de paix israélo-égyptiens conclus le 17 septembre 1978 dans la résidence présidentielle de Camp David, prélude au premier traité entre Israël et un pays arabe. Le plan Trump «viole la solution à deux Etats sur la base des frontières de 1967, inscrite dans un grand nombre de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies», a déploré l'ex-président. «En outre, cette proposition viole le droit international au sujet du droit à l'autodétermination, de l'acquisition de territoires par la force, de l'annexion de territoires occupés», a-t-il estimé. «En nommant Israël ‘'l'Etat-nation du peuple juif'', le plan favorise aussi le déni de droits égaux pour les Palestiniens citoyens d'Israël», a-t-il mis en garde, appelant les pays membres de l'ONU à «rejeter toute mise en oeuvre israélienne unilatérale de cette proposition». L'Algérie réitère son soutien «fort et indéfectible» à la cause palestinienne L'Algérie a réitéré, hier, son soutien «fort et indéfectible» à la cause palestinienne et au droit du peuple palestinien à l'établissement d'un Etat palestinien «indépendant et souverain avec Al Qods-Est comme capitale», indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Après l'annonce de ce qui est appelé le «deal du siècle», l'Algérie «réitère son soutien fort et indéfectible à la cause palestinienne et au droit imprescriptible et inaliénable du peuple palestinien frère à l'établissement d'un Etat indépendant et souverain avec Al Qods-Est comme capitale», souligne le communiqué. Réaffirmant qu'«aucune solution ne saurait être envisagée sans l'association des Palestiniens, notamment quand il s'agit d'une solution contre leurs intérêts», l'Algérie a exprimé son «attachement à l'Initiative de paix arabe adoptée à Beyrouth lors du sommet de la Ligue arabe, qui est basée sur le principe du retrait total de l'ensemble des territoires arabes occupés en contrepartie d'une paix dans le cadre de la légitimité internationale et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 242 et 338», selon la même source. L'Algérie qui a appelé à «faire preuve de sens de responsabilité», «exhorte les Palestiniens à resserrer les rangs et à parler d'une seule voix», en insistant sur «l'importance de la coordination de l'action arabe et internationale pour dépasser cette impasse».